B. LA RECHERCHE DE CHEMINEMENTS D'APPROPRIATION

Accepter l'idée que dans dix ans nous pourrons transmettre et recevoir toute information à tout moment et sur tout support ne résout rien. Ce qu'il faut, c'est qu'une série de besoins puissent aisément être satisfaits . C'est ceci qui permettra à l'usager d'utiliser les services.

Il convient donc d'essayer de discerner les secteurs et les structures d'offres de services qui peuvent concourir à la satisfaction de ces besoins .

A cet égard, deux approches, non exclusives l'une de l'autre, sont envisageables : la réplication des modèles de réussite précédents, et l'encouragement aux utilisations économiques futures.

• la réplication des modèles de réussite précédents :

Cette voie consiste à rechercher dans le passé immédiat ce qui a fait la force des appropriations qui sont acquises.

On peut ainsi citer :

- le relais que constituent les entreprises qui ne sont pas soumises aux mêmes contraintes financières que les particuliers, mais qui permet de familiariser leurs salariés avec les outils ou avec des usages (comme, par exemple, le courrier électronique),

- les classes d'âge : les plus jeunes, qui possèdent une plus grande perméabilité à l'apprentissage des techniques et qui sont sensibles à la fois aux modes et à l'aspect ludique de l'utilisation des services de télécommunications (jeux, musique, messagerie, etc.),

- le modèle historique du minitel :

Parallèlement à sa simplicité, l'organisation en kiosque (plate-forme tenue par l'opérateur qui reverse aux fournisseurs des services une part des communications) est un des facteurs du succès du minitel, dont la migration des services est proposée sur plusieurs fournisseurs d'accès.

Cette architecture pourrait être particulièrement précieuse dans deux domaines :

- la mise au point de plates-formes de services pour la téléphonie mobile,

- et le commerce électronique dans la mesure où l'opérateur qui encaisse le prix des achats sur la facture téléphonique offre une lisibilité, et donc une sûreté plus grande qu'un écran qui vous demande un numéro de carte de crédit.

• l'encouragement aux utilisations économiques et sociales futures :

Si la réplication des modèles de réussite précédents peut permettre de « payer » financièrement tel ou tel déploiement des nouvelles technologies de l'information, ils ne portent que sur une partie des futurs usages économiques et sociaux des progrès technologiques de la filière télécommunications-informatique.

Il faut aller plus loin.

Principalement dans deux directions.

L'expérimentation sur grande échelle d'usages sociaux majeurs que sans doute l'effet de mode actuel conduirait à appeler e-travail, e-enseignement, e-médecine, avant de revenir aux termes télétravail, téléservices, téléenseignement et prévention médicale.

Mais également l'encouragement à l'ensemencement en télécommunications d'un secteur industriel d'interface qui va probablement être essentiel pour l'acquisition des usages de technologies nouvelles : l'automobile.

Ces deux aspects seront développés dans la troisième partie de ce rapport, consacrée aux propositions.

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