IV. UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN PLEINE ÉVOLUTION

A. UNE RENTABILITÉ DÉCUPLÉE PAR LES MACHINES À SOUS

Tandis que s'accumulent les résultats spectaculaires d'une progression à deux chiffres des chiffres d'affaires des casinos durant sept années consécutives, il règne une très grande agitation dans ce monde très fermé où les retours sur capitaux se situaient en 2000 entre 15 et 20 %.

Jusqu'à une date relativement récente les mouvements que l'on pouvait observer concernaient des créations, peu nombreuses et de taille modeste, ou des rachats de casinos indépendants par les groupes.

Après ces premiers mouvements, le classement des leaders s'est modifié.

En 1985, on trouvait 1° Barrière, 2° Partouche et, en 1998, 1° Partouche, 2° Barrière.

En 25 ans, Isidore Partouche avait porté son groupe familial en « pole position ».

Mais aujourd'hui cette lutte intense ne se circonscrit plus à l'affrontement entre les deux leaders.

La poussée des autres groupes s'accentue. Le grand groupe hôtelier Accor affirme son appétit pour les casinos.

Moliflor sort renforcé de son absorption (pour 285 MF) par le Groupe Prudential, son adossement à Bank of Scotland et les fonds de pension britanniques l'ont conforté. Georges Tranchant se bat comme un beau diable avec son tonus habituel et fourmille de projets.

Cette effervescence contraste avec le marasme des années qui ont précédé l'arrivée des machines à sous.

Avant cette date historique, la plupart des casinos, y compris les plus gros, étaient au bord du dépôt de bilan ; en 2001, les prix d'acquisition flambaient : un casino se vendait six à douze fois le montant de son excédent de PBJ.

Dix pour cent des casinos ont changé de main en moins de six mois et chacun lorgne les quatre milliards de francs de PBJ des casinos indépendants qui existent encore.

Certains groupes, en quête de nouveaux relais de croissance, effectuent des approches prudentes auprès de leurs concurrents pour tenter des alliances en France ou à l'étranger.

Fin 2000, Accor-Casinos comptait 35 % de participation dans la Société des hôtels et casinos de Deauville, principal établissement du groupe Barrière, et 15 % de la SFC Monte Carlo.

Depuis, le groupe Barrière a stoppé l'échange de participations envisagé avec Accor au grand désappointement de Jean-Marc Espallon qui désirait, lui, aller plus loin.

En 2001, tout le monde prévoyait une deuxième vague de concentrations qui pourrait porter sur les groupes « Européenne de casinos », Accor-Casinos, Moliflor ou Tranchant.

Les analystes anticipent sur les mariages : tandis que Tranchant, Moliflor, et l'Européenne entretiennent les spéculations.

Laissons aux prévisionnistes ces perspectives pleines d'aléas mais il est sur qu'il y aura du mouvement dans ce secteur économique turbulent, riche en personnalités fortes et en prédateurs expérimentés et aux reins solides.

En février 2002, au moment où s'achève ce rapport, on constate que le groupe Partouche vient de créer un site de cyber-casino à son enseigne (casino.partouche.com). C'est un véritable défi à « l'immobilisme des autorités » ; il est hébergé à l'étranger, dans un lieu « tenu secret » (Nassau) et il est confié aux bons soins de sociétés tierces (Maxil Communications et Secure Host). Nul doute, qu'en agissant ainsi, Partouche met « les pieds dans le plat » en réaction à l'autorisation quasi népotique donnée par l'Etat en 2001 à sa « fille aînée des jeux » la Française des jeux d'étendre ses activités sur le Net.

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