B. LES CAUSES HUMAINES DE L'IRRÉVERSIBILITÉ

Dans le domaine de l'émission de gaz à effet de serre, il n'est pas évident que l'homme puisse défaire un jour ce qu'il a fait au cours des deux derniers siècles.

D'abord parce qu'il n'est pas certain qu'il en ait la volonté. En effet, réduire les émissions de gaz à effet de serre, cela signifie renoncer à continuer de développer les sociétés industrielles selon le modèle qui a fait leur prospérité et, en outre, refuser ce type de développement aux pays qui y aspirent.

De plus, en supposant cette volonté établie, même si l'homme cessait aujourd'hui d'émettre immédiatement tout gaz à effet de serre dans l'atmosphère, il devrait tout de même subir, durant de très nombreuses années encore, les effets des gaz émis depuis 150 années -une molécule de gaz carbonique résidant dans l'atmosphère 120 ans environ après son émission et certains perfluorocarbures (CFC) ayant des durées de vie de plusieurs milliers d'années.

Comme cela a été indiqué lors de son audition par M. Michel PETIT, membre du GIEC , en évoquant des extrapolations menées pour voir ce qu'il adviendrait si les pays développés appliquaient les idées des Verts néerlandais, tandis que la Chine, l'Inde et les pays en voie de développement augmenteraient leurs émissions de carbone sans prendre de mesures particulières, alors dans un tel contexte, « la température continuerait à augmenter, son accroissement n'étant réduit que d'environ 15 % par les politiques restrictives menées par les pays développés. Une telle projection montre que le réchauffement climatique est inéluctable et qu' il est indispensable de s'y adapter, tout en cherchant à en limiter l'amplitude et le rythme . Si on persiste à ne rien faire, une véritable prise de conscience pourrait survenir brutalement et conduire à prendre des mesures limitant sévèrement l'exploitation des réserves de combustibles fossiles dont le coût économique pourrait être considérable ».

Lors de son audition, M. Daniel CARIOLLE, Directeur de la recherche de METEO-France , a estimé que le changement climatique était inexorable.

Si les gaz à effet de serre ont bien eu pour effet de provoquer un changement climatique se traduisant notamment par un réchauffement, par la montée du niveau des océans, et par l'augmentation des précipitations alors ces conséquences interviendront même si l'homme mène dès aujourd'hui l'action la plus volontariste qui soit.

Page mise à jour le

Partager cette page