DEUXIÈME PARTIE : GAZ À EFFET DE SERRE ET AÉROSOLS

Présentation de la deuxième partie par le sénateur Marcel DENEUX

CHAPITRE PREMIER : LES GAZ A EFFET DE SERRE

Les gaz à effet de serre -dont la liste n'est pas close- peuvent être émis par la nature ou par l'homme.

Leurs caractéristiques sont très diverses : ainsi, leur capacité de réchauffement, comme leur durée de résidence dans l'atmosphère sont très inégales.

L'homme possède seulement un pouvoir sur le rythme et le volume des émissions des gaz à effet de serre.

Il peut aller jusqu'à renoncer à en émettre de nouveaux ou à mettre fin à l'émission de gaz de source exclusivement anthropique.

I. LES GAZ À EFFET DE SERRE NON EXCLUSIVEMENT GÉNÉRÉS PAR L'HOMME

La liste des gaz à effet de serre non générés exclusivement par l'homme comprend la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d'azote, l'oxyde d'azote, et l'ozone . Celle des gaz à effet de serre générés exclusivement par l'homme comprend les gaz ci-dessus, mais elle est bien plus longue.

Habituellement, les gaz à effet de serre sont présentés en mentionnant que certains d'entre eux résultent à la fois d'émissions naturelles et d'émissions anthropiques et sans qu'il soit précisé la part respective des deux grandes catégories d'émissions. Mais, dans l'étude du rôle que ces gaz jouent dans l'intensification de l'effet de serre, il est particulièrement intéressant d'essayer de distinguer, gaz par gaz, la part des émissions naturelles et des émissions dues à l'homme, ne serait-ce que pour constater la difficulté d'opérer une distinction entre ces deux sources ; par exemple, les émissions d'une forêt ou d'une prairie sont-elles ou non naturelles ? En totalité ou en partie ? Dans quelles proportions ?

De plus, pour apprécier l'importance de chacune de ces sources, il est indispensable de pouvoir les chiffrer. Or, beaucoup des mesures de ces gaz ont un caractère assez récent ; il est nécessaire de les compléter tant par des investigations paléoclimatologiques poussées que par la mise en oeuvre de nouvelles mesures.

A. LA VAPEUR D'EAU

Assez souvent, dans l'énumération des gaz à effet de serre, la vapeur d'eau est oubliée, alors qu'il s'agit du premier gaz à effet de serre dans l'atmosphère . Elle représenterait les deux-tiers, voire 70% de l'effet de serre total .

En revanche, on la trouve mentionnée parmi les rétroactions de l'intensification des gaz à effet de serre car, en réponse à une augmentation du gaz carbonique, la vapeur d'eau augmente en liaison avec l'élévation de la température. Cette rétroaction a pour effet de doubler le réchauffement initial. Toutefois, une marge d'incertitude existe sur l'ampleur de son rôle.

Dans les déserts, l'humidité relative de l'air (14 ( * )) est encore de 10 %, elle approche de 0 % en altitude dans l'Antarctique. Le taux de l'humidité relative varie non seulement selon les lieux, mais en fonction des saisons et même des heures du jour. Pour une même température, l'humidité relative peut varier très largement. Par exemple, elle peut être de 70 % sous les tropiques et de 15 % dans le Sahara pour une même température de 27°C au milieu de la journée.

Pour leur part, les minuscules gouttelettes d'eau des nuages renvoient une grande partie des rayons infrarouges émis par le sol dans leur direction initiale renforçant ainsi l'effet de serre, notamment la nuit.

* (14) L'humidité relative est le rapport pour une température donnée, entre le poids de vapeur par mètre cube et le poids de vapeur saturante -teneur en vapeur d'eau maximale pour une température donnée.

Page mise à jour le

Partager cette page