CHAPITRE II -

LES EFFETS DE LA RÉFORME :
UN BILAN AU TOTAL POSITIF

I. L'ÉVOLUTION DE L'ENTREPRISE : CONQUÊTES VICTORIEUSES ET RESTRUCTURATIONS DYNAMIQUES MAIS ENDETTEMENT ET PERTES PATRIMONIALES

A. UN ENVIRONNEMENT TRÈS CHAHUTÉ

Le monde dans lequel France Télécom a évolué depuis 1996 a été particulièrement turbulent.

Sans trop détailler ces évolutions, notre rapporteur en rappellera les grands traits :

- l'ouverture à la concurrence ;

- l'évolution très rapide des technologies et leur convergence ;

- la concentration et la consolidation du secteur ;

- des modalités d'introduction de la téléphonie mobile de troisième génération, conduisant à des prix d'acquisition de licences très élevés ;

- l'apparition puis l'éclatement d'une bulle spéculative conduisant à une évolution erratique des valorisations des sociétés technologiques (avec des valorisations d'opérateurs historiques divisés jusqu'à dix fois en quelques mois). Entre mars 2000 et janvier 2001, la capitalisation boursière des dix premiers opérateurs mondiaux de télécommunications a ainsi chuté de 514 milliards de dollars.

VALORISATION BOURSIÈRE DES 10 PREMIERS OPÉRATEURS MONDIAUX
(EN MILLIONS DE DOLLARS)

Mars 2000

Janvier 2001

Variation
Mars 2000/Janvier 2001

AT&T

177 176

64 559

-63.6%

British Telecom

120 518

60 704

-49.6%

Cable & Wireless

42 098

35 524

-15.6%

Deutsche Telecom

221 080

100 064

-54.7%

France Telecom

176 476

90 628

-48.6%

MCI Worldcom

124 516

52 311

-58.0%

NTT

252 879

105 958

58.1%

Telecom Italia

110 781

86 714

-21.7%

Telefonica

82 425

60 653

-26.4%

Source : IDATE

Au cours de cette période, le nombre d'opérations de concentration entre opérateurs de télécommunications a été extrêmement élevé. A cet égard, on observe des différences importantes entre les États-Unis et l'Europe, les États-Unis connaissant un mouvement important de concentration entre opérateurs historiques, qui n'est pas observé en Europe (les principaux projets élaborés en ce domaine -fusion Belgacom-KPN, fusion Telenor-Telia, fusion Deutsche Telekom-Telecom Italia- ont échoué ; aucun opérateur historique européen n'a perdu son indépendance, à l'exception de Télécom Italia et il est significatif que cela se soit fait au bénéfice d'entreprises italiennes : Olivetti puis Pirelli). De même, les États-Unis connaissent une concentration importante des sociétés présentes sur le marché du câble, alors que l'évolution eu Europe apparaît beaucoup plus incertaine, même si une recomposition du paysage du câble est en cours.

En revanche, on observe une concentration sur le marché du mobile aussi bien en Europe qu'aux États-Unis. Dans les deux cas, elle se fait sur une base géographique et n'implique pas forcément une réduction du nombre d'opérateurs présents localement.

Pour l'avenir, les analystes anticipent une poursuite des opérations de fusion-acquisitions entre opérateurs de télécommunications, dans le domaine de la téléphonie fixe et mobile, sur chacun des principaux marchés européens.

Certains estiment même que des concentrations impliquant une perte d'indépendance d'opérateurs historiques devraient se produire (fusions entre opérateurs historiques ou absorption d'un opérateur historique par un autre ou par un opérateur indépendant) même si l'histoire récente a montré la difficulté de mener à bien de telles opérations.

Dans ce contexte chahuté, France Télécom a su trouver le chemin de la croissance. Elle a conquis de nouveaux marchés et s'est fortement internationalisée.

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