République tchèque

Caractéristiques de la population

10,2 millions d'habitants : 80 % Tchèques, 3 % Slovaques, 3 % de Tziganes, autres (Polonais, Allemands, Hongrois, Ukrainiens, etc.).

Données économiques : chiffres de l'année 2000

Croissance : 2,9 %

Inflation : 3,9 %

Taux de chômage : 8,8 %

PIB par habitant : 59 % de la moyenne communautaire

Déficit public : 4,2 %.

Situation du commerce avec l'Union européenne

- 68,6 % des exportations se font vers l'Union européenne

- 62 % des importations proviennent de l'Union européenne.

Atouts et handicaps

- Points forts : une situation géographique au centre de l'Europe. Un bon bilan en matière économique et pour la reprise de l'acquis communautaire. Des échanges économiques importants avec l'Union européenne, en particulier avec l'Allemagne.

- Points faibles : des relations compliquées avec ses voisins (l'Allemagne et surtout l'Autriche) en raison de l'histoire (expulsion des Sudètes), cristallisées par le contentieux autour de la centrale nucléaire de Temelin, ainsi qu'avec la Hongrie. Des capacités administratives insuffisantes, notamment en raison de l'absence d'un statut de la fonction publique.

État d'avancement des négociations d'adhésion

Demande d'adhésion déposée en janvier 1996.

Figurait parmi les pays de la « première vague ».

Vingt-quatre chapitres de négociation provisoirement clos au 31 mars 2002 sur trente et un.

État de l'opinion publique

Existence d'un fort courant « eurosceptique ». Une courte majorité de l'opinion soutient néanmoins l'adhésion à l'Union.

La candidature de la République tchèque

1) Le respect des critères politiques

La République tchèque satisfait aux critères politiques du Conseil européen de Copenhague. Malgré les efforts importants du Gouvernement, la Communauté tzigane continue, néanmoins, de subir des discriminations et souffre d'un taux de chômage très élevé.

Si la réforme de la justice a beaucoup progressé, la République tchèque ne dispose toujours pas d'un statut de la fonction publique, ce qui soulève des interrogations sur la « capacité administrative » de ce pays à appliquer l'acquis communautaire.

En outre, le développement de la criminalité organisée, en particulier le trafic des femmes et des enfants, reste un sujet de préoccupation.

2) Une situation économique plutôt positive

Après l'illusion d'un « miracle économique », la République tchèque a connu plusieurs années de récession économique entre 1997 et 2000. Elle a renoué avec une croissance positive en 2000, de l'ordre de 3 %, qui devrait se maintenir en 2001.

Les fondamentaux de l'économie sont plutôt bons. La part du secteur privé dans le PIB s'élève à 80 % et le rythme des privatisations s'est poursuivi. L'inflation reste contenue (autour de 4 %), ainsi que le taux de chômage (8 %), qui touche surtout certaines régions éloignées de la capitale.

L'augmentation du déficit public, ainsi que le problème des retraites (la République tchèque connaît une baisse démographique) sont toutefois préoccupants.

3) Des progrès importants dans les négociations d'adhésion

Après avoir connu un certain retard, la République tchèque a accéléré le rythme de reprise de l'acquis, ce qui lui permet aujourd'hui de se situer dans le peloton de tête des pays candidats par le nombre de chapitres provisoirement clos (en deuxième place, derrière la Slovénie, à égalité avec la Hongrie et Chypre en février 2002).

• La République tchèque a accepté à contrecoeur la période transitoire demandée par l'Union en matière de libre circulation des personnes.

• Le chapitre « Energie » a été provisoirement clos grâce aux consultations bilatérales menées entre Prague et Vienne sur la centrale nucléaire de Temelin.

• Le chapitre des transports soulève encore des difficultés en raison des demandes de transition pour le cabotage routier, réclamées par l'Autriche et l'Allemagne, et du souhait de la République tchèque d'inclure dans son traité d'adhésion un protocole sur la protection de l'environnement en tant que pays de transit.

• Enfin, la position de la République tchèque sur l'agriculture est assez classique. L'agriculture de ce pays ne soulève pas d'enjeux majeurs, étant donné qu'elle ne représente que 4 % du PIB et 4 % de la population active, et qu'elle se caractérise par de grandes exploitations relativement modernes. Cependant, les demandes de périodes transitoires, notamment sur les normes vétérinaires, sont une source d'inquiétude.

4) L'aide communautaire

Au cours de la période 2000-2002, le montant annuel de l'aide communautaire à la République tchèque a atteint près de 80 millions d'euros au titre du programme PHARE, 22 millions d'euros au titre du programme SAPARD et de 55 à 80 millions d'euros au titre d'ISPA. En outre, la République tchèque participe à différents programmes communautaires, tels que Socrates.

*

Après deux rapports plutôt critiques, la Commission européenne vient d'adopter un rapport nettement plus positif pour l'année 2001, qui souligne les progrès réalisés par la République tchèque. Le négociateur en chef de ce pays vient de déclarer que son pays sera en mesure de clore les négociations d'adhésion avant 2003. Effectivement, les derniers chapitres de négociation ne soulèvent pas de difficultés majeures.

Toutefois, la controverse sur les « décrets Benes », c'est-à-dire sur l'expulsion des populations germanophones et des Hongrois de la Tchécoslovaquie et la confiscation de leurs biens en 1945, ainsi que les relations difficiles avec l'Autriche, en particulier sur la question de la centrale nucléaire de Temelin, continuent de peser sur l'adhésion de ce pays à l'Union et pourraient alimenter un sentiment d'« euroscepticisme », qui s'exprime déjà fortement par la voix de M. Vaclav Klaus. Les élections législatives prévues en juin 2002 revêtiront donc une grande importance pour l'adhésion de la République tchèque à l'Union.

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