2. Une institutionnalisation progressive des maisons de justice et du droit

Après une période d'expérimentation, la loi n° 98-1163 du 18 décembre 1998 relative à l'accès au droit et à la résolution amiable des conflits et le décret n° 2001-1009 du 29 octobre 2001 ont consacré les maisons de justice et du droit dans le code de l'organisation judiciaire.

Aux termes de l'article L. 7-12-1-1 du code de l'organisation judiciaire, les MJD assurent une présence judiciaire de proximité et concourent à la prévention de la délinquance, à l'aide aux victimes et à l'accès au droit. Il est en outre précisé que les mesures alternatives de traitement pénal et les actions tendant à la résolution amiable des litiges peuvent y prendre place.

Les MJD, dont la création reste facultative 196( * ) , sont placées sous l'autorité des chefs du tribunal de grande instance dans le ressort duquel elles sont situées. Le siège est donc autant impliqué que le parquet dans le fonctionnement de la MJD, traduisant dans les textes le glissement opéré vers le règlement des conflits civils et l'accès au droit.

Aux termes des articles R. 7-12-1-1 et suivants du code de l'organisation judiciaire, la création d'une MJD doit relever d'une démarche partenariale . L'arrêté du garde des sceaux instituant une MJD ne peut intervenir qu'après la signature d'une convention constitutive entre différents partenaires, à savoir, non limitativement, le préfet, le président du tribunal de grande instance dans le ressort duquel est située la MJD, le maire de la commune ou le président de l'établissement public de coopération intercommunale concerné, le bâtonnier de l'ordre des avocats, une ou plusieurs associations oeuvrant dans le domaine de la prévention de la délinquance, de l'aide aux victimes ou de l'accès au droit et, le cas échéant, le président du conseil départemental de l'accès au droit.

La permanence du fonctionnement de la MJD est assurée par un greffier pris parmi l'effectif du greffe du tribunal de grande instance. Un magistrat est désigné par les chefs de la juridiction afin de coordonner les actions conduites au sein de l'établissement.

En janvier 2002, il existait 84 maisons de justice et du droit réparties dans 44 départements sur le ressort de 27 cours d'appel. Une soixantaine de nouveaux projets étaient à l'étude.

Un sondage réalisé début 2001 à la demande du ministère de la justice montrait que les MJD restaient relativement peu connues de la population de leur zone de compétence (72 % des personnes interrogées ignoraient leur existence) mais que les utilisateurs de ces établissements présentaient un fort taux de satisfaction (89 %).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page