C. LA DETTE PUBLIQUE S'EST DAVANTAGE RÉDUITE EN EUROPE QU'EN FRANCE

Le tableau ci-dessous montre que la France est, après l'Allemagne, le pays qui a le moins réduit le poids de sa dette publique dans le PIB depuis 1996.

DETTE PUBLIQUE DES ÉTATS DE L'UNION EUROPÉENNE 1

(en % du PIB)

Variations

1996

1997

1998

1999

2000

2000-1996

2000-1997

BELGIQUE

130,5

125,3

119,8

116,4

110,8

- 19,7

- 14,5

DANEMARK

65,1

61,2

55,6

52

46,3

- 18,8

- 14,9

ALLEMAGNE

59,8

60,9

60,7

61,1

60,3

+ 0,5

- 0,6

GRÈCE

111,3

108,3

105,5

104,6

103,9

- 7,4

- 4,4

ESPAGNE

68,1

66,7

64,7

63,4

60,6

- 7,5

- 6,1

FRANCE

57,1

59,3

59,7

58,8

58

+ 0,9

- 1,3

IRLANDE

74,5

65,1

55

50,1

38,9

- 35,4

- 26,2

ITALIE

122,1

120,1

116,2

114,5

110,2

- 11,9

- 9,9

LUXEMBOURG

6,2

6

6,4

6

5,3

- 0,9

- 0,7

PAYS-BAS

75,2

70

66,8

63,2

56,1

- 19,1

- 13,9

AUTRICHE

69,2

64,7

63,9

64,7

62,9

- 6,3

- 1,8

PORTUGAL

62,8

59,1

55,3

55

54,1

- 8,7

- 5

FINLANDE

57,1

54,1

48,8

46,9

44

- 13,1

- 10,1

SUÈDE

76

73

71,8

65,2

55,6

- 20,4

- 17,4

ROYAUME-UNI

52,7

51,1

48,1

45,7

42,9

- 9,8

- 8,2

ZONE EURO (12)

75,4

75,3

73,7

72,7

70,3

- 5,1

- 5

EUROPE À 15

72,2

71,1

69

65,7

64,5

- 7,7

- 6,6

Source : Commission européenne. Les grandes orientations des politiques économiques de 2001. N° 72, 2001, p. 316 et s

1. Les écarts entre les « chiffres européens » et les « chiffres nationaux » tiennent à des causes partiellement explicables par des dates de production décalées.

La France connaissait en 1996 une situation de dette publique relativement favorable. Elle ne l'a pas conservée au cours de la période sous revue, ayant moins « maîtrisé » sa dette publique que ses partenaires européens.

Selon les données utilisées par la Commission européenne, la dette publique de l'Europe des 15 a reculé de 7,7 points de PIB entre 1996 et 2000 contre une augmentation de 0,9 point de PIB en France (0,2 point si l'on se réfère aux dernières données de la comptabilité nationale).

Une comparaison portant sur les années 2000 et 1997 montre que le poids de la dette publique recule de 1,3 point en France, mais de plus de 6,5 points de PIB dans l'Europe des 15.

Des éléments purement arithmétiques ont joué.

En effet, à croissance et situation budgétaire identiques, deux pays dont les situations d'endettement initiales diffèrent sont, en effet, susceptibles de connaître des variations du poids de leur dette publique très contrastées.


UN EXEMPLE ARITHMÉTIQUE DE L'IMPACT DE LA SITUATION D'ENDETTEMENT DE DÉPART SUR LA TRAJECTOIRE DU RATIO
DETTE PUBLIQUE / PIB

Soit deux pays (A et B) connaissant une même croissance économique (+ 5 % l'an) et un même niveau de déficit public (5 points de PIB la première année, 4 points de PIB la seconde), mais le pays A un ratio dette publique/PIB initial de 100, et le pays B un ratio de 50, on montre que le premier pays (A) connaîtra une décrue du ratio dette publique/PIB tandis que le second pays subira une augmentation de ce ratio.

PIB des pays A et B : 1 ère année : 105 (a) ; 2 ème année : 110,25 (b)

Dette du pays A : 1 ère année : 105 (b1) ; 2 ème année : 109 (b2)

Dette du pays B : 1 ère année : 55 (c1) ; 2 ème année : 59 (c2)

Ratio dette publique/PIB du pays A :

1 ère année (b1/a) : 100 % 2 ème année (b2/a) : 98,8 %

Ratio dette publique/PIB du pays B :

1 ère année (c1/a) : 52,3 % 2 ème année (c2/a) : 53,5 %

Ces données arithmétiques expliquent en partie pourquoi les pays initialement les plus fortement endettés sont aussi ceux pour lesquels la réduction du poids de la dette publique dans le PIB a été la plus nette.

Pour autant, même si la France connaissait une situation de départ relativement favorable, d'autres pays proches d'elles de ce point de vue ont beaucoup plus allégé le poids de la dette publique dans le PIB.

Il en va ainsi du Danemark, de l'Espagne, de l'Irlande, du Portugal, de la Finlande, de la Suède ou du Royaume-Uni.

Mais, l'essentiel est venu d'ailleurs. Les dynamiques économiques comparées ont influencé les trajectoires des dettes publiques des différents Etats européens, mais leur valeur explicative reste mineure par rapport à celle qu'il faut attribuer à la réduction délibérée des besoins de financement des administrations publiques, qui a été plus nette en Europe, en moyenne, qu'en France (voir infra chapitre I de la deuxième partie).

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