42. Audition de M. Hervé Gaymard, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales (16 juillet 2002)

M. Jacques Blanc - Je ne te présente pas les membres de la Commission puisque tu les connais tous. Je souligne cependant la présence de Monsieur Jarlier, membre de la Commission et secrétaire général de l'ANEM, chargé de faire le lien entre les deux instances.

Nous avons voulu mobiliser les élus de la montagne sur une démarche d'analyse et sur les perspectives à envisager en matière de modification législative ou réglementaire afin de donner un nouvel élan à la politique de la montagne. Il ne s'agit pas de nous enfermer dans des actes contemplatifs. Nous souhaitons trouver des réponses. L'aménagement du territoire devrait nous permettre de faire comprendre l'intérêt, pour notre société, de maintenir une vie en montagne et un équilibre entre l'environnement et le développement. En outre, nous savons bien que les débats européens vont entraîner des modifications, notamment au niveau du deuxième pilier ou concernant l'avenir des politiques régionales. Nous vivons donc un moment charnière. Il s'agit pour le Sénat de montrer sa grande capacité de travail.

J'adresse à Monsieur Gaymard mes plus vifs remerciements pour le temps qu'il est prêt à nous consacrer.

M. Jean-Paul Amoudry - Cher Président, Monsieur le Ministre, chers collègues, nous avons remis à Monsieur le Ministre un questionnaire qui nous éclairera. Je le remercie sincèrement d'avoir répondu à notre proposition d'audition. Nous mesurons, sur ce thème fondamental de l'agriculture pour l'avenir de nos montagnes, l'importance de cette audition et de l'échange que nous aurons.

Permettez-moi également de lui souhaiter une grande réussite dans la mission qui lui échoit et de l'assurer de notre confiance.

Je vous invite, si vous le voulez bien, à nous éclairer in fine sur l'impact que vous pouvez présager des réformes en cours de la PAC sur les politiques montagne.

M. Hervé Gaymard - Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, je vous remercie de m'accueillir pour ce moment d'échange consacré à la politique de la montagne, qui est notre passion commune. Etant né en montagne, étant élu du département qui me fait confiance, habitant dans un village de montagne entouré d'exploitants agricoles de montagne, je suis particulièrement heureux d'être avec vous aujourd'hui. J'espère que nous serons tous ensemble à même d'améliorer la politique de la montagne, qu'il s'agisse des mesures nationales ou des mesures dépendant de la PAC.

Je souhaite vous présenter deux de mes collaborateurs. Michel Dantin est chargé de la politique de la montagne, de l'eau et de l'environnement au sein de mon cabinet. Il est élu local et a, durant des années, dirigé des organisations professionnelles agricoles. J'ai souhaité m'entourer d'un homme de terrain afin de renouveler et de diversifier les approches au Ministère. Quant à Blaise Mistler, il n'est plus à présenter dans cette maison puisqu'il travaillait auparavant au cabinet du Président Poncelet. Il assure la tâche difficile et importante des relations avec le Parlement.

Je suis particulièrement heureux de retrouver Jacques Blanc ainsi que mon collègue et compatriote savoyard Jean-Paul Amoudry pour cet échange. Je me réjouis également de la création par le Sénat de différents groupes de travail et missions parlementaires sur l'agriculture, notamment sur l'agriculture de montagne. Ils devraient éclairer utilement les débats et les politiques dans les semaines et mois à venir.

Je me propose de répondre dans un premier temps aux questions qui m'ont été posées. Je pourrai ensuite faire un état des lieux de l'actualité de la réforme de la PAC. J'étais à Bruxelles le 15 juillet et à l'instant avec le Commissaire Fischler en visite à Paris le 16 juillet.

Quel avenir envisagez-vous pour le Contrat Territorial d'Exploitation (CTE) ?

Je souhaiterais vous faire part de quelques observations sur ce sujet. Lors de ma prise de fonction au Ministère, j'ai souhaité pouvoir disposer d'un audit sur les CTE. Cet audit devait analyser les CTE en termes budgétaires mais également en termes de fonctionnement et notamment leur cohérence avec les différentes politiques de développement rural et agroenvironnementales. Ce rapport d'audit m'a été remis le 8 juillet et sera prochainement diffusé officiellement. Je suis heureux de le remettre aux membres de cette mission.

J'ai toujours été favorable à une démarche contractuelle. Des démarches de ce type ont été mises en oeuvre en montagne avant que les CTE n'existent, notamment les mesures de l'article 21 ou les diverses mesures agroenvironnementales. Dans beaucoup de départements de montagne, les conseils généraux ou régionaux avaient mis en place ces dernières années des politiques contractuelles avec les agriculteurs, fixant des objectifs et des engagements réciproques précis. Dans cette optique, le principe des CTE ne sera pas remis en cause.

Le rapport d'audit a toutefois mis en exergue la nécessité d'une réforme des CTE. Mon sentiment, en tant qu'élu de terrain, était semblable. La procédure des CTE va donc être simplifiée. Cette demande était unanime, tant de la part des agriculteurs que de la part des agents du Ministère de l'Agriculture. Ces derniers préfèrent consacrer davantage de temps au développement rural et à l'écoute des agriculteurs plutôt que remplir et contrôler des papiers. Le premier axe de travail relève donc de l'allègement et de la simplification de la procédure et du suivi des CTE.

En revanche, les CTE ne doivent pas constituer le vecteur unique des politiques publiques en matière d'agriculture. Nous envisageons donc une formule très souple. D'autres actions pourront être menées hors CTE. Je suis pragmatique et non idéologue. Ce problème doit être abordé concrètement et de manière dépassionnée.

Voici les grandes orientations décidées à ce jour. Le rapport d'audit permet de disposer d'informations plus détaillées. Mon souhait pour les semaines à venir est de progresser rapidement dans le domaine de la simplification des CTE afin de disposer d'un outil rénové fonctionnant plus efficacement.

Concernant l'aspect financier, la mission d'audit budgétaire réalisé au niveau du Ministère a permis de dégager un budget de 227 millions d'euros de la part nationale en 2002. La tendance indique un budget de 328 millions d'euros en 2003. Reste à déterminer l'articulation de ces financements avec les financements européens.

Vos récentes décisions relatives à la modulation ont suscité de l'incompréhension, voire de l'inquiétude auprès des agriculteurs de montagne. Quels apaisements pouvez-vous leur donner ? (point 12 de l'ordre du jour)

Cette question est liée à la question précédente. A mon arrivée au Ministère, le 7 mai au soir, j'ai étudié le dossier de la modulation. J'ai constaté, dans un premier temps, que le mode de calcul de la modulation ne correspondait pas à celui dont j'avais pu entendre parler par ailleurs. Cette modulation touchait davantage les zones et les exploitations à taille et à revenu intermédiaires que les grandes exploitations. Les effets du mode de calcul n'étaient donc pas accordés au discours. Celui-ci prétendait en effet prélever des revenus aux grandes exploitations pour les redistribuer aux plus petites.

Dans un deuxième temps, j'ai constaté que sur les 228 millions d'euros modulés en 2000 et 2001, 215 millions d'euros étaient détenus par le FEOGA faute de pouvoir être utilisés.

Pourquoi la consommation des crédits disponibles a-t-elle été aussi faible ? Le dispositif exige d'une part un co-financement national qui n'est pas satisfait. Un euro issu du budget de l'Etat français permet de disposer d'un euro issu de la modulation. D'autre part, la liste des opérations finançables par ces crédits modulés est trop restrictive et ne permet pas de financer toutes les mesures que nous souhaiterions voir financer pour favoriser le développement rural. Je tiens à préciser que l'ICHN n'est pas financé sur les crédits modulés mais sur des crédits spécifiques. Le moratoire décidé sur la modulation ne remet en cause ni le financement de l'ICHN ni les autres actions entreprises au titre de la politique de la montagne financées sur le budget du Ministère de l'Agriculture.

Quel est l'avenir de cette mesure ? A court terme, j'ai pour ambition d'obtenir de Bruxelles la suppression des obstacles à l'utilisation des 215 millions d'euros disponibles. Cet argent est d'origine française puisqu'il a été prélevé aux agriculteurs français. Ces crédits prélevés pour partie en 2000 et pour partie en 2001 seront respectivement perdus en 2004 et 2005 s'ils ne sont pas utilisés. La situation doit donc trouver au plus vite une solution. J'espère obtenir cette mesure de court terme dans le cadre des négociations menées à la Commission européenne afin de pouvoir utiliser cet argent pour des mesures correspondant au deuxième pilier.

L'avenir à moyen terme est lié à la réforme de la PAC. Suite au rapport présenté le 10 juillet par le Commissaire Fischler, nous sommes actuellement dans une période préliminaire. Je ne peux pas aujourd'hui anticiper du résultat de la négociation qui ne s'achèvera pas avant mars 2003 voire l'automne 2003. En revanche, je suis sûr que tous les pays sont favorables au renforcement des mesures de développement rural et environnemental dans le cadre du deuxième pilier. Le premier tour de table réalisé le 15 juillet à Bruxelles le confirme. Dans le cadre du deuxième pilier rénové et opérationnel, nous serons donc vigilants afin que les mesures finançables profitent notamment aux agricultures des régions de montagne. Mon objectif final est d'obtenir tout d'abord la suppression du co-financement national. Je souhaiterais ensuite que la liste des opérations finançables soit élargie aux actions de développement durable de politique agroenvironnementale, notamment pour les zones de montagne. Enfin, je veillerai à ce que les conditions d'utilisation de ces crédits soient assouplies afin que le cadre communautaire soit supprimé. L'adaptabilité selon les pays et les régions doit être maximale. Il est nécessaire de sortir de l'hyper-centralisation européenne. Les actions prévues dans le cadre du deuxième pilier devraient être adaptées aux réalités du terrain.

Ces objectifs ne sont pour l'instant que des souhaits. Je ne peux en rien présager du résultat des négociations débutant actuellement.

La modification des critères d'attribution de l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) en 1999, privilégiant le critère de surface par rapport à celui de tête de bétail, pénalise la conception économique de l'agriculture au profit d'une approche environnementaliste. Elle présente des effets pervers, dont une tendance à l'extension artificielle des exploitations ; elle rompt avec la philosophie d'une agriculture devant d'abord vivre de ses productions. Quels remèdes envisagez-vous ? (Point 2 de l'ordre du jour)

Suite aux accords de Berlin de 1999, la modification de l'assiette de calcul de l'ICHN poursuivait l'objectif d'en assurer la pérennité afin que celle-ci ne soit pas remise en cause dans le cadre des négociations commerciales multilatérales au sein de l'OMC. Le nouveau dispositif a été mis en place en 2001. L'évaluation de la mise en oeuvre du dispositif a été réalisée par l'Institut d'agriculture méditerranéenne et a été présentée récemment au groupe de travail sur la politique agricole de montagne. Le résultat de cette étude montre que la transition s'est effectuée sans bouleversement concernant les montants versés aux agriculteurs. En effet, le montant total des dépenses en 2001 s'élevait à 427 millions d'euros dont 50 % d'origine communautaire, soit le même volume que les années précédentes.

• Les équilibres géographiques de ces versements sont maintenus : 79 % des versements sont consacrés aux zones de montagne, 21 % sont consacrés aux zones défavorisées simples (ZDS) et aux zones de piémont.

• 1,4 % des exploitants antérieurement bénéficiaires sont exclus du dispositif.

• 70 % des dossiers ont bénéficié d'une augmentation des montants alloués.

• 13 % des dossiers sont en diminution. Il s'agit essentiellement des éleveurs de bovins en piémont et d'ovins en ZDS humide. 44 % de ces dossiers sont en plage non optimale ; 6 % des dossiers en diminution sont en plage optimale.

Toutefois, les ajustements des modalités de gestion en 2002 devraient résoudre les difficultés constatées en zones de piémont ainsi que pour les ovins en ZDS humides.

Cette étude montre également que l'extension des exploitations à des fins d'optimisation du montant de la prime concerne seulement 17 % des dossiers, pour la plupart situés en zones défavorisées simples.

Ce phénomène est par ailleurs encadré par des règles de gestion simples :

• pas plus de 50 hectares payés par agriculteurs, ce qui limite l'intérêt des extensions au-delà de ce seuil ;

• montant à l'hectare majoré pour les 25 premiers hectares afin de favoriser les petites exploitations ;

• écrêtement du montant payé en 2001 à 120 % du montant payé en 2000 pour éviter les effets d'aubaine.

La philosophie de l'ICHN a été définie en 1972 et mise en place en 1975. En septembre 1974, un car de la Commission européenne a été bloqué dans le Beaufortain par une tempête de neige. J'avais alors 14 ans et étais élève au lycée d'Albertville. La neige est arrivée le 12 septembre pour ne plus nous quitter durant tout l'hiver. La Commission européenne a été convaincue du handicap naturel à compenser suite à ce voyage mémorable.

L'ICHN vise à couvrir le différentiel de revenus entre les zones de montagne et la moyenne française.

L'instance d'évaluation de la politique de la montagne, ayant travaillé dans le cadre du Commissariat du plan, a montré que cette compensation n'était pas totale. L'ICHN permet de compenser la moitié du handicap naturel. Le différentiel entre la zone de montagne et la moyenne française s'élève à 30 %. L'ICHN permet de compenser 10 à 15 % de ce différentiel selon les exploitations. Toutefois, l'augmentation récente des taux de l'ICHN devrait permettre d'améliorer sensiblement la situation.

Quelle sera la situation en 2002 et à l'avenir ? Mon prédécesseur a annoncé, suite aux actions d'Aiton (73) sur la politique de la montagne, une revalorisation de l'ICHN de 20 % en haute montagne et de 5 % en zones de montagne en mars dernier pour cette année. Ces annonces n'étaient pas financées. Nous avons donc fait en sorte qu'elles le soient dans le cadre du collectif budgétaire que le Sénat va examiner. Les crédits nets budgétaires ouverts sur le budget du Ministère de l'Agriculture prévoient le financement de cette augmentation. Nous avons également pris des dispositions administratives afin que le versement en soit accéléré. Les agriculteurs devraient donc recevoir ces indemnités avec un mois d'avance par rapport aux années précédentes.

La question des zones de piémont laitiers devrait être réglée par la suppression du coefficient qui pondère le nombre des hectares primés pour les élevages mixtes.

Par ailleurs, les 3P (poires, pommes, pêches) en zone de montagne sèche accèdent pour la première fois à l'ICHN à compter de l'année 2002.

Les enveloppes sont consolidées pour les départements ayant dépassé leur notification de crédits en 2001.

Il paraît à l'avenir souhaitable de mieux rémunérer les 25 premiers hectares puisque le différentiel n'est plus que de 10 % depuis la réforme.

Dans le cadre de la maîtrise budgétaire, il est difficile de prévoir des augmentations conséquentes pour les années à venir. Dans le cadre de la revue à mi-parcours de la PAC, une des orientations consisterait à financer davantage de mesures inclues dans le deuxième pilier. Une négociation réussie nous permettrait de disposer d'une marge de manoeuvre plus importante concernant le financement de la prime à l'herbe, de mesures agroenvironnementales ou de l'ICHN.

Les concours attribués au titre du PMPOA ont bénéficié essentiellement, au cours de ces récentes années, aux plus gros élevages de plaine. Est-il prévu pour répondre à la très forte attente (et au sentiment d'injustice) des agriculteurs de montagne de revaloriser ces crédits ? (point 3 de l'ordre du jour)

Les aides attribuées au titre du PMPOA entre 1994 et 2000 ont effectivement été attribuées aux élevages importants. Les élevages ont été intégrés par taille décroissante, partant des élevages de plus de 200 UGB en 1994 jusqu'à 90 UGB en 2000. Certains élevages de 70 UGB ont localement reçu des aides, notamment dans les zones à forte pollution. Cette classification avait été retenue à l'époque dans le but de résorber les pollutions occasionnées par les plus gros élevages. Le dispositif a pris fin en décembre 2000.

Dans le cadre du nouveau dispositif agréé par l'Union européenne depuis l'automne 2001, les élevages sont intégrés selon leur localisation en zones vulnérables délimitées par les préfets de région. Ils peuvent alors bénéficier des aides quelle que soit leur taille.

Dans les autres zones, les gros élevages, supérieurs à 90 UGB, peuvent bénéficier des aides, considérant qu'ils sont les plus pollueurs. Les petits élevages peuvent bénéficier des aides CTE pour la maîtrise des pollutions à condition d'engager des travaux allant au-delà de la réglementation.

Cependant, et vous le savez, le texte européen nous oblige à consacrer 80 % des crédits aux zones vulnérables. Si cette condition n'est pas respectée, les subventions ne pourront être accordées au-delà de l'année 2006. Nous devons donc d'ici là trouver une solution pour les petites exploitations, notamment dans les zones de montagne.

Je travaille sur la possibilité d'autoriser à nouveau les opérations coordonnées qui permettent une position équilibrée et globale dans le cadre de politique de Bassin versant et qui utilisent des financements émanant des agences de l'eau, des régions et des départements. Pour cela, l'accord de Madame Bachelot, Ministre de l'Ecologie et du Développement durable, est nécessaire. Les deux ministères travaillent activement à l'élaboration d'une solution. Ces mesures doivent également être financées dans le cadre du deuxième pilier. J'ai déjà évoqué le problème avec le Commissaire Fischler. Tous les pays ont intérêt à ce que le deuxième pilier, jusqu'à présent peu opérationnel, fonctionne. Le deuxième pilier doit donc intégrer des financements d'aides directes utiles. Il ne doit pas servir à financer des ronds-points ou des salles polyvalentes mais des actions s'insérant dans le cadre de l'environnement et d'une agriculture durable.

Une forte érosion des aides de l'Etat à l'investissement en montagne (bâtiments, CUMA, etc.) a été constatée au cours des plus récents exercices. Prévoyez-vous de revaloriser ces aides ? (point 4 de l'ordre du jour)

Je souhaiterais rappeler quelques chiffres sur ces aides puisque ces dernières ont augmenté après les actions d'Aiton en 1998. Elles ont augmenté de 46 % entre 1998 et 2000. Le montant de ces aides atteignait 17,37 millions d'euros en 2001 et 21,2 millions d'euros en 2002. Cette augmentation a permis de résorber les dossiers non traités en 2001 et de supprimer ainsi l'attente. Telle est l'information qui m'est transmise.

De plus, l'arrêté du 26 mars 2001 et sa circulaire d'application du 23 mai 2001 concernant les aides aux bâtiments d'élevage ont revalorisé les prix plafonds et permettent le cumul des aides spécifiques à la zone montagne avec d'autres aides, notamment les aides CTE ou les aides des offices comme l'OFIVAL.

Enfin, des efforts ont été fournis afin de revaloriser les aides à la mécanisation en zone de montagne à travers l'arrêté du 26 mars 2001 et sa circulaire d'application du 23 mai 2001 concernant les aides à la mécanisation.

Le montant moyen de l'aide versée pour chaque dossier s'élevait à 10 9216,34 euros entre 1995 et 2000. Le montant moyen de l'aide versée pour les dossiers bâtiment d'élevage s'élève à 10 742 euros en 2001. Il est de 5 679 euros concernant l'aide à la mécanisation.

L'augmentation est donc conséquente. Je m'attacherai à préserver ces dotations sachant que ce sujet est lié au PMPOA. Plus le financement au titre du PMPOA diminuera, plus les crédits destinés aux bâtiments d'élevage et aux bâtiments en montagne augmenteront. C'est pourquoi les négociations concernant le deuxième pilier sont extrêmement importantes.

Les acteurs du pastoralisme attendent une relance de la politique pastorale. Cette action figure-t-elle parmi vos projets ? Si oui, sous quelles formes ? (point 5 de l'ordre du jour)

J'éprouve beaucoup de timidité à évoquer la question du pastoralisme en présence de Monsieur Amoudry puisque chacun sait qu'il en est le spécialiste. Le Conseil national de la montagne avait confié à mon prédécesseur la charge de mener un groupe de travail interministériel sur le pastoralisme. Celui-ci s'est réuni à plusieurs reprises. Jean-Paul Amoudry en a été un des acteurs essentiels en présidant notamment un sous-groupe sur le thème des entités collectives et de leurs évolutions qui a fourni un travail remarquable.

Le rapport du groupe de travail interministériel contenant les 42 propositions retenues par le groupe de travail plénier du 26 février 2002 devrait m'être remis le 30 juillet 2002. Ces propositions seront regroupées autour de cinq thèmes majeurs :

• encouragement au regroupement d'éleveurs, action sur le foncier agropastoral et définition des actions en faveur du sylvo-pastoralisme ;

• adaptation des dispositifs d'aides publiques et notamment le CTE à la gestion des territoires pastoraux ;

• articulation et coordination des formations ;

• meilleure indentification et meilleure coordination des moyens spécifiques au pastoralisme ;

• pérennisation du groupe interministériel sur le pastoralisme.

J'examinerai avec attention ces propositions quand le rapport me sera remis.

Néanmoins, la politique pastorale m'apparaît devoir être soutenue puisque les agriculteurs de montagne doivent trouver des moyens d'organisation et de développement ainsi que des espaces essentiels à leur activité de production.

Un certain nombre de propositions portent sur la mise à jour des règles de gestion du foncier et des entités collectives de propriétaires et d'utilisateurs. Ce sont les sujets les plus sensibles. En outre, les traditions ancestrales diffèrent d'un massif ou d'une vallée à l'autre. Les us et coutumes concernant le foncier et la répartition du fruit commun sont très disparates. A cet effet, j'envisage de confier à un parlementaire la mission de prendre en compte les réflexions de ce groupe de travail ainsi que les réflexions émanant du groupe de travail de la DATAR afin d'ébaucher rapidement des propositions d'actions concrètes. Je remercie à nouveau Jean-Paul Amoudry pour le travail réalisé.

L'avenir des quotas laitiers après 2008 a suscité de vives préoccupations parmi les éleveurs de montagne. Quelle position envisagez-vous de prendre sur ce dossier essentiel ? (point 6 de l'ordre du jour)

Ma position est simple : je suis favorable au maintien des quotas laitiers. Les quotas laitiers tels qu'ils existent seront appliqués jusqu'en 2008, date à laquelle la question de leur avenir se posera. Cette question sera abordée au cours de l'année 2003 dans le cadre des discussions sur la révision à mi-parcours de la PAC.

La démarche de la Commission, sur ce sujet notamment, s'est révélée jusqu'à présent intelligente. Elle a présenté quatre scénarios qui ont été étudiés par des instituts de recherche et de développement agricole et rural. Le résultat de ces études sera disponible dans les prochains mois. La France défendra le maintien de ce dispositif pour des raisons de maîtrise et d'équilibre du marché européen des produits laitiers qui permet une relative stabilité du prix du lait et un maintien du revenu des producteurs.

Par ailleurs, il convient de mentionner que la production de lait en montagne représentait 10 % de la production française en 1984 contre 13 % en 1995. Rappelons cependant que des dotations exceptionnelles sont intervenues entre 1984 et 1995. Cette politique des quotas laitiers n'a donc pas été défavorable aux zones de montagne contrairement à ce qui est parfois entendu.

La prime à l'herbe devrait disparaître en 2003. Quelles sont les mesures de remplacement actuellement étudiées ? Le cas échéant, quel régime d'aide de substitution envisagez-vous de retenir ? (point 7 de l'ordre du jour)

La prime à l'herbe arrivera prochainement à terme de son second quinquennat. Cette prime avait été instaurée en 1993 puis reconduite en 1998 sous la dénomination PMSEE. Je souhaite que cet outil soit pérennisé. Mais la prime à l'herbe soulève deux interrogations. Nous devons définir le cadre d'emploi de la mise en place de cette prime. Il s'agit de savoir si la contractualisation d'un CTE est obligatoire pour y avoir accès. Le rapport que je vous ai remis ne semble pas l'affirmer fermement.

Il me semble que, selon les situations et si la configuration des lieux s'y prête, la prime à l'herbe peut être attribuée dans le cadre des CTE. En cas contraire, il pourrait être envisagé de l'attribuer hors CTE.

La deuxième interrogation relève de la pérennisation de l'outil considéré pour laquelle nous devons nous battre. Les discussions techniques entre les services du Ministère de l'Agriculture et les services de la Commission européenne ont d'ores et déjà commencé. Je tiens quant à moi à vous assurer de ma détermination sur ce sujet.

Les abattoirs de proximité sont considérés par certains acteurs de la filière viande comme un moyen de valoriser la production des races à viande à faibles effectifs. Quelle politique entendez-vous mener pour lutter contre la tendance aux grandes unités et à la raréfaction des abattoirs de proximité ? (point 8 de l'ordre du jour)

Le plan de restructuration des abattoirs français mis en oeuvre depuis plusieurs années répond à une double préoccupation :

• améliorer la rentabilité de la filière de transformation, durement confrontée à la concurrence étrangère ;

• se conformer aux réglementations sanitaires nationales et européennes.

Valoriser la production des races à viande à faibles effectifs n'en est pas moins un objectif important à atteindre dans le cadre plus général de la valorisation de la qualité des produits montagnards. Le circuit court ainsi établit permet en outre au pays de bénéficier entièrement de la valeur ajoutée.

Il me paraît essentiel de mettre en place une politique active sur la question des abattoirs mais aussi sur les filières de transformation et de commercialisation, notamment à travers le volet montagne des contrats de plan. Le travail à effectuer est considérable. En effet, plutôt que de travailler en amont, il me paraît nécessaire de recenser les besoins et d'adapter les réponses à chaque situation. Là encore, le pragmatisme devrait être la clef de l'efficacité.

Est-il prévu de pérenniser, voire de développer, les dispositifs destinés à améliorer la compétitivité de la production forestière en montagne pour répondre à l'attente de la filière ? (point 9 de l'ordre du jour)

Le programme interministériel « Compétitivité plus » mis en oeuvre entre 1996 et 1999 avait pour objet de soutenir des actions expérimentales relatives à l'approvisionnement en bois de l'industrie. Ce programme a nécessité l'utilisation de crédits des Ministères de l'Agriculture et du Travail ainsi que du FNADT. A ce titre, le programme a soutenu plusieurs opérations concernant l'exploitation des bois en montagne et notamment la relance de l'exploitation forestière par câble pour les forêts d'accès difficile. Ces opérations ont été menées durant deux années sur plusieurs communes de la région Rhône-Alpes. Ce programme n'a pas été reconduit au niveau des budgets au-delà de l'expérimentation.

Il appartient aux professionnels de valoriser les pistes d'amélioration mises en évidence par ces opérations expérimentales. Le Ministère de l'Agriculture continuera quant à lui d'apporter à ces actions en montagne les soutiens relevant de sa compétence :

• l'aide au démarrage des entrepreneurs de travaux forestiers ;

• l'aide à l'équipement en câbles des entreprises de travaux forestiers et d'exploitation forestière ;

• le soutien des opérations de regroupement logistique des scieries de montagne visant à réduire les coûts de transports ;

• les études sur le billonnage des bois sur place afin d'en réduire la longueur et d'en faciliter le transport ;

• les chartes forestières de territoire.

Je suis très optimiste sur l'efficacité de ces chartes. Vingt chartes ont été conclues dont huit concernent les zones de montagne dans les départements de Haute-Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Ariège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Haute-Loire, Cantal et Savoie.

Là encore, la mission pourrait nous faire part de son opinion après ses déplacements et ses auditions.

Le décret « montagne » du 15 décembre 2000 est perçu comme une avancée, mais les organisations professionnelles souhaitent la mise en place de signalétiques spécifiques et de cahiers des charges. Etes-vous favorable à cette initiative et le cas échéant, quels soutiens pourraient leur être apportés pour lancer et animer les filières ? (point 10 de l'ordre du jour)

Le décret du 15 décembre 2000 pris en application de la loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999 précise les conditions d'utilisation du terme « montagne ». Cette loi répondait à une mise en cause du dispositif national antérieur par la Cour de justice européenne.

Le choix a été fait de privilégier la simplicité et l'efficacité. La seule contrainte forte mise en exergue concerne la localisation. En effet, il est nécessaire que toutes les opérations, de la production des matières premières jusqu'au conditionnement des produits, aient lieu en montagne. Cependant, des dérogations sont possibles.

Le choix initial consistait à ne pas prévoir d'identification des produits « montagne » par un logo officiel étatique comme il en existe pour le label rouge ou l'agriculture biologique. Ce choix est tout à fait compréhensible. En revanche, les professionnels des zones de montagne sont très demandeurs d'une signalétique spécifique.

Ce dossier sensible, qui concerne à la fois les Ministères de la Consommation et de l'Agriculture, mérite toute notre attention. La démarche envisagée doit être analysée en tenant compte des obstacles communautaires éventuels.

Par ailleurs, à la différence du label rouge, la dénomination « montagne » ne dispose pas d'un soubassement juridique et réglementaire permettant des actions en justice.

Je suis très sensibilisé à ce sujet en tant qu'élu de montagne. Je souhaiterais cependant que la mission m'apporte quelques éclairages complémentaires car mon opinion n'est pas très motivée. Un certain nombre d'expériences ont d'ores et déjà été menées. Elles n'ont pas toujours eu le succès escompté.

Faut-il aujourd'hui se battre auprès de la Commission afin d'obtenir cette dénomination ? Je n'ai pas de réponse. Il faudrait définir précisément les avantages et les inconvénients d'une telle dénomination ainsi que les risques potentiels d'interférence avec d'autres dénominations, signes ou labels de qualité.

Les attentes exprimées par les filières sont de deux natures. Elles concernent l'encadrement des dérogations aux conditions de production retenues dans le décret et la définition de conditions complémentaires de production qualitatives.

Certaines difficultés d'interprétation sont apparues par rapport à l'élaboration des règlements techniques nationaux bien que nous progressions sur le sujet au sein des groupes de travail. J'espère que nous aboutirons à une solution. Il n'empêche que la prudence s'impose afin que cette dénomination « montagne » ne soit pas usurpée.

Les dispositions sur la pluriactivité dont vous êtes à l'origine ont été abrogées en 1999 sans avoir pu entrer en vigueur du fait de l'opposition des caisses d'assurance maladie. Le Gouvernement prévoit-il de reprendre l'initiative ? (point 11 de l'ordre du jour)

Je connais bien ce sujet sur lequel j'ai été missionné en tant que parlementaire. Il est perpétuellement évoqué depuis la loi Montagne de 1985. Un rapport avait été remis en 1994. Près de dix années après, il semblerait que les problèmes évoqués sont toujours les mêmes. Je voudrais donc souligner ma frustration sur ce sujet et mon souhait de le voir progresser.

La pluriactivité soulève des problèmes relevant de plusieurs domaines. Le volet fiscal semble aujourd'hui stabilisé. Je me souviens toutefois m'être rendu à la chambre des métiers de la Haute-Loire en 1994. La tension entre les agriculteurs et les artisans était à son comble au motif de la concurrence déloyale, notamment sur la partie fiscale. En effet, une partie des revenus non agricoles pouvait être rattachée forfaitairement au bénéfice non agricole. Certains artisans s'en plaignaient.

Le deuxième volet concerne l'emploi et notamment la question des groupements d'employeurs. Ce volet est toujours confronté à un certain nombre d'obstacles difficiles à lever concernant notamment la conciliation d'un employeur public et d'un employeur privé dans le cadre d'un groupement d'employeurs. Par ailleurs, l'annualisation du travail doit être à nouveau analysée à l'occasion des négociations sur les 35 heures.

Le volet formation est également très important. L'enseignement agricole a fait figure de pionnier à travers les modules horaires régionaux qui permettaient de disposer d'horaires d'enseignement adaptés selon les régions et les diversifications possibles pour les agriculteurs. Je souhaite évidemment que nous poursuivions cet effort. Par ailleurs, la question des formations bi-qualifiantes se pose également. Il s'agit de créer de nouveaux lycées d'enseignement professionnel, comme il en existe dans les Hautes-Alpes ou en Maurienne, capables de dispenser des formations débouchant sur deux diplômes. Cette mesure est peu coûteuse mais nécessite d'agir localement en fonction des bassins d'emploi. Il ne s'agit pas de mesures nationales.

J'ai pour ma part créé dans ma circonscription, en 1995, un comité de bassin d'emploi réunissant à la fois les organisations professionnelles et syndicales, les salariés, les élus et les administrations. Cette structure nous a permis de faire émerger plusieurs projets.

Le quatrième volet concerne la protection sociale. Tout le monde s'accorde sur la nécessité d'un interlocuteur unique pour le professionnel pluriactif. L'idée consiste à mettre en place une caisse pivot qui ne soit pas une caisse supplémentaire mais une caisse déjà existante. Toute la difficulté consiste à déterminer cette caisse pivot, c'est-à-dire les critères de rattachement.

J'ai repris ce dossier en 1994. Le rapport existant définissait un critère de rattachement basé sur le nombre d'heures travaillées ou sur les revenus. Mais aucune solution n'avait émergé, l'enjeu étant lié au nombre de ressortissants par caisse, impossible à résoudre.

J'avais pour ma part proposé que la caisse de rattachement soit laissée au choix de l'assuré social. Un pluriactif, agriculteur et moniteur de ski, pourrait choisir d'être rattaché à la MSA ou à la caisse des professions libérales. J'en avais convaincu mon prédécesseur, Jean Puech. Cette proposition a donc été traduite dans la loi de modernisation de l'agriculture promulguée en janvier 1995. Etant au Ministère des Affaires sociales en 1997, je suis parvenu, après deux ans d'effort, à faire publier le décret d'application en mars 1997. Il donnait six mois aux différentes caisses pour mettre en place un système de caisse pivot. En novembre 1997, la situation n'avait pas évolué.

Sous prétexte de cet enlisement, un amendement gouvernemental a été déposé devant la Haute Assemblée, qui l'a adopté. L'article de 1995 a été abrogé le 9 juillet 1999, sans doute dans l'indifférence générale.

En revanche, l'article de la loi du 10 juillet 1999, codifié à l'article L 171-3 du Code de la Sécurité sociale, a posé le principe de l'affiliation exclusive des pluriactifs non salariés au régime de protection sociale dont relève leur activité principale. Le problème relève désormais de la définition de l'activité principale.

Je considère, pour ma part, que nous aurons toutes les difficultés à convenir d'une définition. Il faut donc éviter ce piège et décider d'un critère simple de rattachement à la caisse pivot.

Un décret en Conseil d'Etat datant du 21 avril 2001 définit les critères de détermination de l'activité principale. Il fixe comme critère majeur le revenu professionnel le plus élevé et comme critère mineur, le temps consacré, au cours de l'année civile, à chaque activité non salariée. Mais ce décret empêche les jeunes agriculteurs de s'installer puisque leur revenu principal est issu d'un domaine autre que l'agriculture.

Je souhaite donc prendre rapidement un arrêté permettant de réouvrir le délai pour l'option offerte aux pluriactifs. Je souhaite également modifier l'article 1 er du décret d'août 2001 concernant l'activité principale et remettre en chantier l'aspect législatif.

Par ailleurs, le mode de calcul des cotisations sociales semble définitivement arrêté. Le système était autrefois injuste. En effet, du fait d'un niveau élevé des cotisations minimales dans certains régimes, notamment pour les artisans et les travailleurs indépendants, un pluriactif pouvait payer, à revenus égaux, un montant de cotisation plus élevé qu'un monoactif. La loi de 1995, dont le décret est paru en mars 1996 et l'instruction d'application envoyée aux caisses à l'automne 1996, a permis de corriger cette injustice.

La politique européenne en faveur des zones à handicap naturel (point 12 de l'ordre du jour)

Le Commissaire actuellement chargé de ces questions, Michel Barnier, souhaite inscrire une référence à la montagne dans la politique de cohésion européenne dans le cadre de la réforme de la politique régionale européenne. Je suis très favorable à cette disposition qu'il me paraît important de pérenniser. Il me semble que nous pouvons compter sur Michel Barnier, lui-même montagnard.

M. Jacques Blanc - Tout le monde s'est montré très attentif et très intéressé. La passion qui se dégage de vos propos et votre connaissance approfondie des dossiers confortent la confiance que nous avons à votre égard. Les sujets abordés ont révélé des éléments que nous avions relevés au cours de nos visites dans les différents massifs.

M. Jean-Paul Amoudry - Il me semble, cher Ministre, cher Président et chers collègues, au vu de la riche contribution d'Hervé Gaymard, que nous pourrions faire l'économie des questions.

Je souhaite remercier Monsieur le Ministre pour son intervention et pour le rapport sur les CTE dont il nous donne la primeur. Ces CTE constituent un des points les plus fréquemment abordés au cours de nos auditions sur le dossier agricole ou de nos visites.

J'ai bien noté les commandes du Ministre et nous serons très heureux de lui transmettre un rapport d'informations mais aussi de propositions sur les chartes forestières, une plus grande transparence dans l'attribution des quotas, une signalétique sur le décret montagne et les priorités à financer sur le deuxième pilier. Je ne sais pas si nous parviendrons à répondre à toutes ces questions dans le temps qui nous est imparti, c'est-à-dire avant le 8 octobre.

Si des questions supplémentaires ou des précisions étaient nécessaires, nous ne manquerions pas de nous rapprocher du conseiller technique et de l'attaché parlementaire.

Je remercie à nouveau très chaleureusement Hervé Gaymard.

M. Auguste Cazalet - La zone montagne est-elle définitivement délimitée ? Des classements de communes sont-ils encore possibles ? Ce problème est épineux. Le classement aurait dû être fait exploitation par exploitation. Les injustices ne seront jamais résolues. Certaines régions du Pays Basque et du Béarn mériteraient d'être classées.

M. Hervé Gaymard - Je ne prendrai aucun engagement sur la modification du classement de la zone montagne, ce qui serait bien imprudent de ma part. Je comprends bien vos préoccupations. Le problème se pose également au niveau des zonages européens. Les zonages sont toujours sujets à des injustices.

M. Jean Boyer - Je partage les propos de Jacques Blanc et je réaffirme la confiance que nous avons en vous. J'apprécie particulièrement votre langage de vérité et vos compétences.

Par ailleurs, certains élus ont appris que les réserves des caisses du MSA départementales vont financer le BAPSA pour 161 millions d'euros.

M. Hervé Gaymard - Je vais vous répondre en toute honnêteté. Une opération d'audit budgétaire fait état d'un déficit de plus de 800 millions d'euros pour le BAPSA en 2002, avant financement de la retraite complémentaire. Telle est la situation du BAPSA aujourd'hui. Il faut donc trouver des crédits, sinon les prestations sociales agricoles ne seront plus versées. Sur ces 800 millions d'euros, 300 millions sont demandés au BAPSA. Une partie de la somme sera prélevée sur d'autres caisses publiques ou parapubliques. Environ 350 millions de francs correspondent à de l'argent budgétaire. Je comprends le mécontentement de la mutualité mais nous sommes dans l'obligation de financer le régime de protection sociale agricole actuellement déficitaire.

Le sujet de la loi de finance 2003 sera aussi difficile à traiter.

La proposition de loi adoptée à l'unanimité concernant la retraite complémentaire agricole ne dispose pas du moindre euro de financement.

M. Jacques Blanc - Il s'agit d'un sujet délicat qui nécessitera des explications à destination de parlementaires.

M. Hervé Gaymard - Cela a été fait. Tous les parlementaires ont été destinataires d'une lettre d'explication.

M. Jacques Blanc - Je tiens à renouveler mes remerciements au Ministre. Je souhaite que nous puissions lui remettre notre rapport lorsque nous le présenterons.

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