4. Un rattrapage attendu : les orientations générales du plan U3M
Le plan Université du 3 e Millénaire fait une priorité nationale de l'aménagement universitaire de l'Île-de-France et y consacre la moitié de l'enveloppe totale.
a) Le constat
Le
constat dressé par le ministère lors de l'élaboration
d'U3M pointe avec réalisme les faiblesses du pôle parisien,
notamment la question récurrente des conditions de vie souvent
précaires des étudiants, la médiocrité des
conditions matérielles d'accueil, l'insécurité des locaux
et leur sur-occupation, le manque de places de bibliothèques et de
logements étudiants.
Ce constat rejoint celui de l'exécutif et de l'assemblée
régionale issue des élections de 1998.
b) Les engagements de l'État et de la région
L'État et la région se sont accordés sur
quelques engagements fondamentaux :
- une politique dans le domaine de la recherche qui devrait être
développée dans les universités nouvelles, et qui se
traduira notamment par l'implantation d'un synchrotron de troisième
génération en Île-de-France ;
- un projet de restructuration des universités de Paris, avec la
création d'un nouveau quartier universitaire dans le 13
e
arrondissement ;
- la création de deux nouveaux pôles universitaires à
La Villette - Plaine Saint Denis et dans le Val de Seine ;
- le développement des bibliothèques et leur mise en
réseau.
Ces engagements communs se retrouvent évidemment dans le contrat de plan
qui consacre la reconnaissance de la région comme premier partenaire de
l'Etat dans le domaine universitaire. Ce contrat de plan, et notamment son
volet université et recherche, a fait l'objet d'un consensus à
l'assemblée régionale traduisant le souci d'une meilleure offre
universitaire en Île-de-France pour préserver et garantir sa place
de troisième métropole mondiale en ce domaine.
c) Les priorités régionales et le refus de financer la rénovation et la mise en sécurité des bâtiments existants
Plus
d'1,4 milliard d'euros seront consacrés sur la
période 2000-2006 à l'université en
Île-de-France, dont 388,3 millions d'euros à la charge de la
région.
Les priorités régionales définies, selon des
procédures peu transparentes, avec les universitaires et les chercheurs
sont centrées sur la vie étudiante, avec un effort particulier
sur les bibliothèques et le logement étudiant et sur la
modernisation des sites existants, avec la construction de pôles de
recherche dans les quatre universités nouvelles et des opérations
de construction dans les universités de la petite couronne.
En revanche, la région s'est refusé à s'engager, pour des
raisons de principe, et surtout en raison de leur coût, dans la
rénovation et la mise en sécurité des bâtiments
existants, son président ayant déclaré à la mission
qu'il n'était pas hostile à ce qu'une nouvelle étape de la
décentralisation confie aux régions la totalité du
patrimoine universitaire, comme cela fut le cas avec succès pour les
lycées, à la condition que cela se fasse dans un cadre
légal, assorti des transferts financiers nécessaires, conditions
indispensables de la réussite d'une régionalisation des
universités.
d) L'état d'avancement du contrat de plan
L'état d'avancement du CPER apparaît aujourd'hui
satisfaisant, avec une priorité donnée aux constructions neuves
et une maîtrise d'ouvrage régionale. Quinze opérations sont
aujourd'hui à l'étude et le budget régional dévolu
à l'enseignement supérieur en 2002 était de près de
80 millions d'euros.
Une priorité a été accordée à l'accueil des
chercheurs étrangers, au renforcement de la politique de recherche, et
à la mobilité des étudiants franciliens. Plus de
400 d'entre eux ont étudié à l'étranger
en 2001 et les crédits affectés à cette mesure ont
été portés à 2,3 millions d'euros, en
l'étendant aux étudiants de BTS, d'IUT et des écoles.
Devant la mission, le président du conseil régional a
estimé que les régions auront de plus en plus vocation à
investir d'autres champs que celui de la construction et de la
rénovation, pour venir en soutien des politiques éducatives de
l'Etat, à la condition qu'une réflexion cohérente soit
menée autour d'un « acte II de la
décentralisation », prenant également en compte le
contenu des formations.