C. L'AFFECTATION FINALE DES ENCOURS D'ACTIFS FINANCIERS DES MÉNAGES

Ce stade ultime de la « radiographie » tient donc compte de tous les emplois indirects de l'épargne des ménages, y compris ici, des placements transitant par les banques.

Dans une très large mesure, les observations que l'on peut présenter confirment celles qui ont été faites à l'occasion de la phase précédente.

1. Une très forte montée des fonds propres dans l'ensemble de l'économie entre 1995 et 2000, déjà un fort reflux en 2001

Comme on l'a dit, cette dernière phase rend compte non seulement des comportements de placements des ménages eux-mêmes, mais aussi des comportements de placement des intermédiaires auprès desquels ils souscrivent des produits, des comportements de placement des seconds intermédiaires choisis par les premiers et cela usque ad infinitum : c'est donc, en quelque sorte une perspective d'ensemble des comportements de placements qui est fournie, concernant une très grande partie de l'économie (seules les APU et les entreprises non financières, on le sait, ne sont pas directement concernées par ce bilan : on s'intéresse certes à leur passif, mais pas à leurs actifs).

L'évolution la plus spectaculaire est, comme dans la phase précédente, mais à un niveau supérieur, la très forte montée des fonds propres de 19% en 1995 à plus de 37% en 2000 : cette évolution résulte à la fois des choix de placements et de la valorisation des différents placements au cours de la période, valorisation évidemment très favorable aux actions. Pour isoler ce qui dans cette évolution est dû aux seuls choix des agents indépendamment des variations de prix, il faudrait pouvoir utiliser toutes les ressources de la comptabilité patrimoniale pour séparer les « volumes » des « prix », travail qui n'est pas infaisable mais qui demande de rassembler des informations détaillées sur les modalités de la croissance des patrimoines des différents agents concernés.

Même observation en ce qui concerne le fort dégonflement de cette part en 2001, repli de plus de 5 points de pourcentage : ce repli est dû pour partie aux arbitrages en faveur de produits moins risqués que les fond propres, mais aussi et, probablement surtout, à la chute de la Bourse. Pour être plus précis, il faudrait être capable de se livrer à l'analyse de comptabilité patrimoniale mentionnée ci-dessus.

Tableau 9 : Affectation finale des encours d'actifs financiers des ménages (en %)

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

1. Créances sur les fonds propres

19,0

22,2

25,0

28,7

35,7

37,2

31,8

2. Produits de taux

23,0

24,9

25,3

27,8

24,9

24,5

26,4

3. Crédits et créances diverses sur les agents non financiers

58,0

52,9

49,7

43,5

39,3

38,3

41,8

4. Intermédiations

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Montant total (en mds d'euros)

1 713,8

1 874,4

2 036,1

2 202,7

2 494,1

2 584,8

2 581,9

2. Une part importante de prêts aux agents non financiers, mais orientée à la baisse, cependant que la part des produits de taux a décru de 1998 à 2000

La part des créances sur les agents non financiers atteint des niveaux élevés dans ce tableau d'affectation finale : c'est que l'on récupère ici tous les prêts accordés par les banques aux sociétés non financières, aux ménages et même aux APU. Cette part est voisine des trois cinquièmes en 1998, elle tombe à moins des deux cinquièmes en 1999 et 2000, pour remonter au-dessus en 2001 quand se fait jour le besoin de sécurité. Cette même année, la part des produits de taux rebondit également (+2 points de pourcentage), alors qu'elle avait fortement décliné (-3 points) entre 1998 et 2000.

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