C. L'INFORMATISATION : UN OUTIL POUR UNE MEILLEURE GESTION DES COLLECTIONS

1. Une diversité des outils

L'informatisation a débuté dans les musées plus tardivement que dans d'autres secteurs de la vie culturelle tels les archives ou les bibliothèques, pour lesquels la gestion de l'information est essentielle à leur activité.

Ce n'est que dans les années 90 que l'outil informatique a commencé à être utilisé pour effectuer l'inventaire, la gestion et la documentation des collections muséographiques.

On rappellera que la direction des musées de France a été fort peu directive en matière d'informatisation des collections, laissant les institutions muséographiques libres du choix des logiciels et se bornant, et cela exclusivement dans le domaine des beaux-arts et des arts décoratifs, à publier en 1995 une méthode d'inventaire informatique dans le souci de permettre l'élaboration d'une terminologie commune à l'ensemble des bases documentaires des musées.

Il semble, et l'on ne pourra que s'en étonner, que la diversité des choix techniques soit plus grande pour les musées nationaux que pour les musées territoriaux.

En effet, en ce qui concerne les musées nationaux, il apparaît que les institutions bénéficiant du statut d'établissement public (le Louvre, musée Rodin) mais également le musée d'Orsay ont fait le choix de développer des outils spécifiques.

Ce choix n'a pas été le gage de la cohérence.

D'après la Cour des comptes 16 ( * ) , « quatre systèmes informatiques coexistent au Louvre et les états d'avancement sont tous aussi divers, allant de quelques pour cent dans le cas du département des antiquités orientales à 100 % dans le cas du département des arts graphiques ».

La Cour note toutefois que « cette situation tient en partie (...), au nombre et à la nature des pièces dont l'inventaire exige selon les cas, des opérations d'inégale complexité ».

Si certaines grandes institutions ont préféré recourir à des outils spécifiques, il convient de souligner le rôle déterminant qu'ont joué les conservateurs, et en particulier ceux des musées relevant des collectivités territoriales, pour initier une coopération destinée à développer les nouvelles technologies en vue notamment d'assurer une meilleure diffusion de leur patrimoine.

Le réseau Vidéomuséum, qui regroupe près de 50 collections d'art moderne et contemporain dans le cadre d'une association, est à ce titre exemplaire de l'intérêt d'un travail en réseau.

La mission ne pourra qu'encourager le développement de tels réseaux, qui constituent sans doute le meilleur gage d'une informatisation cohérente des musées de France.

Vidéomuséum

Vidéomuséum est une association « loi de 1901 » constituée en 1991, qui recense désormais près de 50 collections nationales (musées nationaux, régionaux, départementaux ou municipaux, FNAC, FRAC, fondations) qui se sont regroupées pour développer des méthodes et des outils utilisant les nouvelles technologies de traitement de l'information afin de recenser et de mieux diffuser leur patrimoine muséographique.

Dans ce cadre, ont été mis au point :

- une méthode de catalogage adaptée à la nature des collections et un logiciel de documentation et de gestion des collections qui ont été développés avec l'ensemble des utilisateurs, permettant une informatisation locale de chaque collection ;

- la mise en commun des informations descriptives et documentaires de toutes les banques de données locales , associée à un logiciel de recherche multicritères permettant de constituer une banque de données commune . Cette banque de données regroupe plus de 150 oeuvres et 70 000 images.

Une équipe de six personnes assiste les organismes participant au projet dans la mise en place, l'utilisation et le développement de ces outils.

Les membres actifs de Vidéomuséum sont les organismes qui possèdent des collections publiques d'art moderne et contemporain (musées, FNAC, FRAC...) ou des organismes privés, tels la Fondation Maeght, dans la mesure où leurs collections sont ouvertes au public et sont soit inaliénables, soit, en cas de dispersion, doivent rejoindre les collections de l'Etat.

La mise en place de ce réseau a été encouragée par les directions du ministère de la culture et de la communication et les établissements relevant de sa tutelle, qui ont soutenu la mise en place du projet et qui participent au fonctionnement général de l'association. Ponctuellement, d'autres institutions ont également apporté leur concours en finançant notamment les études préliminaires, le développement des premières versions des logiciels, la numérisation ou encore la réalisation de CD-Rom.

* 16 Rapport public 2001 précité

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