3. L'ouverture régionale et internationale

L'insertion de l'économie égyptienne dans son environnement régional et le développement de ses échanges avec les principaux pôles industriels du monde est l'un des enjeux de sa modernisation.

Le principal défi à relever pour l'Egypte à cet égard est de développer ses exportations . A la fois quantitativement -les exportations égyptiennes représentent structurellement 2 à 3 fois moins que les importations-, et qualitativement  -les principaux produits exportés (pétrole, coton, produits agricoles) les rendent très vulnérables aux évolutions des cours mondiaux. En dépit d'avantages comparatifs certains  -dévaluation de la monnaie, faible coût de la main d'oeuvre-, l'Egypte parvient difficilement à améliorer la compétitivité de ses produits , démarche indissociable de la restructuration profonde et de la modernisation de l'économie égyptienne et que ne peut qu'encourager la conclusion d'accords commerciaux multilatéraux.

• L'accord d'association Egypte-Union européenne

C'est dans ce cadre que s'inscrit la conclusion, en juin 2001, et la ratification en avril 2003 par le Caire, après de longues et difficiles négociations, de l'accord d'association Egypte-Union européenne, concrétisation, comme les autres accords méditerranéens du même type, du partenariat décidé à la conférence de Barcelone de 1995 qui doit aboutir, vers 2010, à une zone de libre-échange avec 12 pays méditerranéens.

Cet accord prévoit en effet la création, en 2010, d'une zone de libre-échange pour les marchandises avec, dans un premier temps, des mesures « asymétriques » en faveur des produits égyptiens et la mise à niveau des entreprises égyptiennes pour accroître leur compétitivité avant l'échéance, grâce à un programme spécifique de 250 millions d'euros.

Les droits de douane devront être démantelés d'ici 10 à 12 ans, avec des échéances variables en fonction des secteurs.

• L'Egypte et les accords commerciaux régionaux

L'Egypte a adhéré, en 1999, au Marché Commun des Etats d'Afrique Orientale et Australe (COMESA) qui regroupe 29 pays. 9 d'entre eux -dont l'Egypte 3 ( * ) - ont décidé, en octobre 2000, de se regrouper dans une zone de libre-échange.

De la même manière, avec 15 des 22 membres de la Ligue arabe, l'Egypte s'est engagée à supprimer progressivement ses droits de douane d'ici à 2005. Elle est également partie au processus d'Agadir, constitué en vue d'un accord de libre-échange avec la Jordanie, la Tunisie et le Maroc, qui s'inscrit dans l'encouragement de l'Union européenne pour l'intégration régionale.

Enfin, l'Egypte est partie à la Communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA) créée en 1998 à l'initiative de la Libye et qui rassemble 18 Etats membres 4 ( * ) .

Certes, certains de ces accords révèlent davantage un volontarisme politique , quant à la détermination de l'Egypte à s'insérer dans son environnement régional, qu'ils ne promettent d'avancées économiques et commerciales majeures. Ainsi met on en avant souvent la non-complémentarité des économies arabes et africaines, dont les produits sont très similaires, ainsi que les problèmes politiques qui concourent à entraver le développement des échanges. Enfin, la multiplication des règles tarifaires , en fonction des accords passés, est de nature à compliquer encore la gestion douanière des mouvements commerciaux.

• L'OMC, un levier supplémentaire pour la libéralisation économique intérieure

Membre influent de l'organisation depuis sa création en 1995, l'Egypte s'attache à y promouvoir les intérêts des pays en développement et, en particulier, à y exercer une influence spécifique au sein du continent africain. Réticente sur les thèmes de la concurrence et de l'environnement, elle a fait preuve d'ouverture dans les négociations sur l'investissement. Dans les négociations de Cancun, elle a été partie au groupe des 22 pays en développement (G22), qui combattent le maintien de subventions agricoles aux Etats-Unis et en Europe.

Il reste qu'au quotidien la lourdeur des procédures douanières entrave le travail des sociétés étrangères opérant en Egypte ; en dépit des lois récemment adoptées, il en est de même de l'application fréquente du principe de préférence nationale , ou du recours à des mesures tarifaires de protection conjoncturelles de certaines industries locales -comme le prêt-à-porter- en contravention avec les engagements souscrits.

Cela étant, dans le cadre des négociations à l'OMC sur les services ou la concurrence, des dispositions législatives internes pourraient concourir utilement à la nécessaire modernisation, dans ces différents domaines, de l'économie égyptienne.

* 3 ainsi que Djibouti, Kenya, Madagascar, Malawi, Maurice, Soudan, Zambie et Zimbabwe.

* 4 Bénin, Burkina, Djibouti, Egypte, Erythrée, Gambie, Libye, Mali, Maroc, Nigeria, Niger, République centrafricaine, Sénégal, Somalie, Soudan, Tchad, Togo, Tunisie.

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