2. ... qui a généré une immense misère sociale

Le PNUD, dans son premier rapport sur le développement humain concernant l'Afghanistan, a classé ce pays au 173e rang sur 177 pays. Les indicateurs donnent des niveaux moyens mais, en Afghanistan plus qu'ailleurs, la situation des femmes et des enfants doit faire l'objet d'une attention spéciale, tant y est flagrante et choquante la discrimination de fait que ces populations subissent.

Le taux d'alphabétisation est l'un des plus faibles au monde ; seuls 28,5 % des Afghans de plus de 15 ans peuvent lire et écrire. Des progrès considérables ont certes été réalisés depuis la chute du régime taliban : trois millions d'élèves ont été scolarisés en 2002. Mais si le taux de scolarisation dans le primaire atteint 54,4 % aujourd'hui, il n'est que de 40 % pour les filles 7 ( * ) .

L'espérance de vie, de 44,5 ans, est de 20 ans inférieure à celle des pays voisins et un peu plus de 6 ans inférieure à la moyenne de celle des pays les moins avancés. La mortalité maternelle et infantile est l'une des plus élevées au monde : 1 enfant sur 5 meurt avant 5 ans ; une femme en moyenne meurt toutes les 30 minutes de problèmes liés à la grossesse -et la mortalité maternelle est 60 fois supérieure à ce que l'on constate dans les pays développés. 70 % des malades de la tuberculose sont des femmes.

Au total, tant du fait des traditions sociales afghanes, de leur situation face à la pauvreté, du manque d'accès aux structures sanitaires, les femmes afghanes endurent une situation déplorable.

Le système de santé afghan, quasi-inexistant, reste tributaire de la communauté internationale et des ONG. Il n'y a pratiquement pas de médecins afghans et bien peu d'hôpitaux, aux équipements d'ailleurs dépassés et aux conditions d'hygiène aléatoires.

Il en est de même du secteur éducatif : les années de guerre ont entraîné la destruction totale ou partielle des écoles afghanes et le départ des enseignants. Aujourd'hui, le niveau de formation technique et supérieur est dramatiquement bas, hypothéquant la reconstitution rapide d'une jeunesse suffisamment formée pour prendre rapidement le relais des internationaux, aussi bien pour l'assistance technique que pour la formation d'agents publics, de médecins, de professeurs. Alors même que la demande de scolarisation explose depuis la chute des talibans, les capacités éducatives limitées sont débordées, singulièrement dans les grandes villes et notamment à Kaboul, dans le secondaire et le supérieur.

* 7 Les talibans interdisaient la scolarisation des filles.

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