B. DES OPÉRATIONS PRINCIPALEMENT CONSACRÉES À DES VENTES DE CÉRÉALES À PRIX MODÉRÉ

Le dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires, prenant rapidement la mesure de la situation alimentaire du Niger, a constaté l'insuffisance de ces stocks pour faire face à la crise. Les 15 et 17 décembre 2004, la ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l'intégration africaine a saisi, par note verbale, tous les partenaires du Niger, pour une aide d'urgence de 78.100 tonnes de céréales et 540 millions de francs CFA pour les actions d'atténuation de crise. Malgré le peu d'échos rencontré par cet appel, le dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires a mis en place des actions principalement consacrées à des ventes de céréales à prix modéré dans les zones déficitaires.

1. Le déficit initial du stock national de réserve

Le stock national de réserve n'était constitué en novembre 2004 que de 20.000 tonnes de céréales, et de moyens financiers, représentant également l'équivalent de 20.000 tonnes. Certes, la France a versé sa contribution au dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires ultérieurement, ce qui a permis de procéder à des actions de ventes à prix modéré.

Depuis sa création, le stock national de réserve n'a jamais été abondé à hauteur des 110.000 tonnes théoriques en raison d'un nombre de bailleurs de fonds trop limité. Il n'a pas pu hériter des stocks constitués au début des années 90, la crise alimentaire de 1993-1994 ayant considérablement amputé les réserves.

Pour réussir à faire face à la crise de 2005, le dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires aurait dû être en mesure d'acheter des céréales, non pas à l'automne 2004, puisque la récolte était déficitaire, mais à l'automne 2003, les récoltes ayant été excédentaires à hauteur de 500.000 tonnes. Il est malheureusement difficile de convaincre ses partenaires de besoins importants en matière de sécurité alimentaire lorsque l'on vient de bénéficier de récoltes exceptionnelles comme ce fut le cas de l'année 2003.

Au terme de la gestion de la crise alimentaire de l'année 2005, par ailleurs, les stocks seront vides, ce qui posera la question de leur reconstitution, et suscitera logiquement un nouvel appel de fonds aux bailleurs internationaux.

Evolution du stock national de réserve depuis 1991

(en tonnes de céréales)

Source : cellule de crise alimentaire du cabinet du Premier ministre

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