II. UN RETOUR AU RYTHME DE CROISSANCE POTENTIELLE EN 2006

La croissance potentielle correspond au rythme de progression du PIB avec un plein emploi des facteurs de production, sans tensions inflationnistes, augmenté des gains de productivité du travail.

Un « déficit de croissance », dit « output gap négatif », se creuse lorsque la croissance est inférieure à son potentiel. Il tend à se résorber sur l'ensemble d'un cycle économique, ce qui signifie que la croissance annuelle peut être temporairement supérieure à son potentiel venant ainsi combler le déficit de croissance passé sans tensions inflationnistes.

Actuellement, l'« output gap négatif » est évalué pour la France à 2 % du PIB environ, ce qui autorise pour les prochaines années, et dans des conditions d'environnement extérieur « normales », une croissance supérieure à la croissance potentielle (donc supérieure à 2 %).

C' est à ce scénario que correspond la prévision du gouvernement pour 2006 .

Le Gouvernement a retenu une prévision de croissance pour 2006 comprise entre 2 et 2,5 % (+ 2,25 % précisément, si l'on additionne les contributions à la croissance prévues par le Gouvernement).

Cette prévision est supérieure à celle de la plupart des instituts indépendants, dont la moyenne est de 1,8 %. Seul l'OFCE présente une prévision de croissance du PIB identique à celle du Gouvernement (+ 2,2 %), qui sert de base aux projections à moyen terme exposées dans le présent rapport.

La prévision du MINEFI (comme celle de l'OFCE) s'appuie sur plusieurs facteurs conjoncturels favorables.

A. UN ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL PLUS PORTEUR

Les éléments d'environnement extérieurs qui ont pesé sur la croissance en 2005 (hausse de l'euro, hausse des prix du pétrole, « désinflation compétitive allemande ») s'estomperaient globalement en 2006. Au total, les contraintes extérieures se desserreraient, permettant à notre commerce extérieur de contribuer moins négativement à la croissance (-0,2 point de PIB en 2006 contre -0,8 point en 2005) :

en particulier, le redressement à l'oeuvre des comptes extérieurs américains, et la poursuite d'une activité dynamique aux États-Unis permettent d'espérer, au minimum, une stabilisation de la parité euro/dollar ;

malgré la hausse du pétrole, la croissance mondiale demeurerait solide ;

la hausse des profits des entreprises aux États-Unis ou en Allemagne, associée à des conditions de financement favorables, serait propice à un redémarrage de l'investissement.

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