2. Les pouvoirs publics doivent encourager un partenariat franco-chinois renforcé

De retour de Chine, la délégation a bien conscience de l'extrême complexité du marché chinois, « des risques qu'il présente en raison du renforcement de la concurrence et de l'augmentation des difficultés financières, notamment des sociétés privées » comme le souligne la Coface dans un rapport récent.

Mais ces difficultés sont identiques pour tous et elles incitent surtout à recommander un soutien fort de la part des pouvoirs publics auprès des entreprises françaises présentes en Chine et plus particulièrement les PME.

En effet, si la quasi totalité des grandes entreprises françaises est présente en Chine à travers la signature de grands contrats, le degré de pénétration des PME-PMI est encore insuffisant, même s'il est en progression. Selon l'étude de la Coface précitée, 9.500 PME françaises auraient exporté en Chine en 2005.

Pour les accompagner et encourager leur développement, il apparaît essentiel de favoriser leur mise en réseau et la mise en commun des outils leur permettant d'appréhender le marché, de nouer des contacts et de trouver des partenaires. Le rôle des missions économiques, des conseillers du commerce extérieur, d'UbiFrance et des chambres de commerce et d'industrie est à cet égard primordial.

Sans remettre en cause la très grande fiabilité des services mis à la disposition des entreprises françaises par les missions économiques de la Chine « continentale » on peut relever l'intérêt qu'il y aurait à aborder le marché chinois, lorsqu'il s'agit d'une première fois, en choisissant Hong-Kong dont la tradition anglo-saxonne en droit des affaires est avérée et qui offre des garanties certaines en matière de sécurité juridique. Hong-Kong occupe, de plus, une position de premier rang pour les investissements réalisés en Chine.

Il est donc indispensable que les pouvoirs publics -et notamment la classe politique française- se mobilisent pour encourager et aider les entreprises françaises à prendre pied sur le marché chinois.

Les initiatives françaises adoptées récemment vont dans le bon sens mais elles doivent être renforcées.

- Un plan d'action commerciale sur 2003-2005 a été décidé lors du Comité d'exportation de septembre 2003. Pour renforcer la présence française, cinq axes prioritaires avaient été définis qui concernaient l'information des entreprises, la participation aux salons professionnels, le développement des missions collectives, la recherche des opportunités d'affaires, le lancement d'actions spécifiques en faveur des PME et la formation de ressources humaines. Il serait très utile d'établir un bilan détaillé et qualitatif de ce plan d'action .

- Lors de son déplacement en Chine en octobre 2004, le Président de la République avait fixé comme objectif le doublement en trois ans des PME exportatrices vers la Chine, afin d'atteindre le nombre de 7.000, fin 2007. Cet objectif est a priori déjà atteint .

- Dans le cadre de l'année de la France en Chine, le ministre délégué au commerce extérieur a lancé l'opération « 1.000 nouvelles PME en 2005 », avec notamment l'organisation de trois manifestations importantes à Pékin, Canton et Shanghaï 28 ( * ) .

- Dans le cadre d'une coopération franco-chinoise dans le domaine de la jeunesse, 400 jeunes français (100 jeunes artistes, 100 jeunes de la vie associative, 100 jeunes scientifiques et 100 jeunes entrepreneurs) sont invités en Chine du 27 au 28 juillet 2006. Les jeunes entrepreneurs sélectionnés, notamment sur des projets de création d'entreprises innovantes pourront notamment rencontrer de jeunes entrepreneurs chinois et visiter des entreprises chinoises et des multinationales implantées en Chine.

- La France et la Chine ont signé en avril 2006 un protocole créant un comité mixte de coopération agricole et agroalimentaire franco-chinois afin de renforcer leur coopération sur des thèmes prioritaires 29 ( * ) . Ce comité se réunira une fois par an.

Des initiatives doivent être également prises pour favoriser une meilleure diffusion de la francophonie en Chine et enrayer le déclin de l'apprentissage du français. Au début des années 1980, celui-ci était la deuxième langue étudiée en Chine après l'anglais, mais il a reculé à la cinquième place derrière l'anglais, le japonais, le russe et l'allemand.

Ceci suppose impérativement de développer les conditions d'accueil des étudiants chinois en France, d'encourager l'étude du chinois par les jeunes français ainsi que les échanges universitaires et les stages.

Il convient également de tout mettre en oeuvre pour encourager les touristes chinois à découvrir la France. Du fait de l'élévation du niveau de vie, de l'assouplissement de la réglementation des changes, le nombre de chinois autorisé à voyager à l'étranger progresse très rapidement. Il s'agit, de plus, de touristes disposant d'un pouvoir d'achat important. La découverte « in situ » des traditions culinaires, du mode de vie à la française et des marques françaises de luxe ne peut que favoriser en retour une meilleure implantation de nos entreprises en Chine.

* 28 Exposition « France des maisons à vivre » à Pékin du 5 au 9 juillet 2005, le forum PME Chine du Sud à Canton du 11 au 15 septembre 2005 et le forum PME Chine de l'Est à Shanghaï du 16 au 19 novembre 2005

* 29 Cinq domaines ont été retenus : la production, la transformation et l'amélioration variétale des céréales, la vigne et le vin, le lait et les produits laitiers, l'élevage et la filière viande, l'organisation des productions notamment dans le cadre des coopératives agricoles.

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