(2) Le retour à l'emploi peut sembler financièrement risqué aux parents isolés allocataires pris au piège de leur « statut » et de la complexité du système des minima sociaux

Au cours des dernières années, la complexité du système des minima sociaux en France et l'importance de leurs droits connexes a conduit un certain nombre de parents isolés à redouter, pour la sécurité de leur famille, les éventuels effets pervers d'une réinsertion professionnelle susceptible d'entraîner des effets de seuil, des pertes brutales de revenu et des décalages dans le calendrier de versement des prestations qui fragilisent la gestion de budgets déjà très serrés.

Comme l'a constaté la délégation sur le terrain, notamment lors de son déplacement à Dunkerque, pour un certain nombre de mères isolées déstabilisées par la rupture de leur couple, il est plus prudent de s'en tenir aux revenus d'assistance, dont le montant est connu.

Lors de son audition par la délégation, M. Martin Hirsch , président d'Emmaüs France , soulignant le développement de la pauvreté des personnes ayant un emploi, qui concerne désormais la moitié des situations de précarité, a noté qu'une femme ayant deux enfants à charge pouvait voir ses revenus diminuer en reprenant une activité professionnelle, de nombreuses prestations sociales étant supprimées lors de la reprise d'un emploi, lequel engendre en outre de nouvelles dépenses.

Selon les données fournies par la DREES, le retour des parents isolés sur le marché du travail s'effectue dans des emplois aidés, à hauteur du tiers, et des activités à temps partiel pour les trois quarts. Dans ces conditions, pris au piège de leur statut d'allocataire, un certain nombre de parents isolés redoutent la sortie de la mécanique des prestations : le retour à l'emploi ne leur paraît pas suffisamment rémunérateur ni sécurisant .

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