III. QUELQUES ÉLÉMENTS D'ANALYSE EXPLICATIVE

De l'analyse qui précède on retient que l'essentiel de l'écart de produit par tête entre l'Europe et les Etats-Unis semble s'expliquer par des différences de quantité de travail par habitant, résultant surtout des écarts de taux d'emploi et de durée annuelle du travail pour les personnes en emploi. Les causes de ces écarts du volume de travail ont fait l'objet d'une littérature abondante : plus grande difficultés des pays européens à revenir vers le plein emploi, politiques visant explicitement ou conduisant de facto à la réduction du volume de travail (préretraites, réduction de la durée de travail, systèmes de transferts moins incitatifs à l'activité) ou encore, in fine , traduction de préférences différentes en matière de mode de vie, valorisant plus fortement le loisir que ce ne serait le cas outre-atlantique (voir le débat suscité par la contribution de Prescott, 2004).

Cette note ne cherchera pas à revenir sur ces différents éléments. En revanche, quelques remarques peuvent être faites concernant les écarts de productivité horaire. Dans le cas de la France, en niveau, on a vu que ce facteur joue dans un sens qui est encore favorable mais menacé. En taux de croissance, il a joué positivement durant toute la période où la France et les autres pays ont été en situation de rattrapage de l'économie américaine. Sur les dix dernières années, on peut considérer qu'il a globalement neutre. La France aurait à peu près maintenu son écart favorable de productivité horaire par rapport aux Etats-Unis. La situation apparaîtrait donc plutôt positive. Mais cet acquis est fragile. Un zoom sur les données des deux pays pour la période 1991-2005 confirme ce que montrait déjà la figure 6, à savoir un freinage de la productivité horaire par rapport aux Etats-Unis depuis 2003 (figure 8a) et non plus seulement de la productivité par tête (figure 8b).

Une telle information contribue à relativiser la performance française en matière de productivité horaire. Il se peut en fait que la productivité horaire française soit ou ait été artificiellement favorisée par deux phénomènes. D'une part, mais ceci concerne plutôt le niveau, la productivité française reste favorisée par le fait que l'exclusion du marché du travail se fait majoritairement au détriment des segments les moins qualifiés et les moins productifs de la population active (Bourlès et Cette, 2005).

D'autre part, sur la fin des années 1990, la bonne tenue apparente de la productivité horaire a pu n'être qu'un effet induit de la baisse de la durée du travail puisqu'on admet en général que la réduction de la durée du travail s'accompagne de son intensification. Si tel est le cas, la trajectoire de la productivité horaire en période de baisse de sa durée n'est pas représentative de sa tendance véritable. C'est la stabilisation de la durée du travail qui permettrait de révèler cette tendance véritable, moins favorable, et cette tendance s'accentuerait encore dans l'hypothèse d'un retour à l'emploi les populations qui en sont actuellement exclues, qu'il s'agisse des chômeurs ou des seniors.

Ceci n'est évidemment pas une raison suffisante de s'opposer à ces politiques de retour à l'emploi : en toute hypothèse, leurs effets positifs directs sur le produit par tête doivent l'emporter sur leurs effets négatifs indirects sur la productivité moyenne. Mais, au moins du point de vue du PIB/tête, l'idéal serait d'arriver à concilier dynamisme du volume de l'emploi et dynamisme de sa productivité. On est donc bien conduit à s'interroger sur ce qui freinerait désormais la productivité européenne par rapport à celle des Etats-Unis.

Figures 8a : Croissances annuelles de la productivité par heure travaillée, France et Etats-Unis (source GGDC)

Figures 8b : Croissance annuelle de la productivité par personne en emploi,

France et Etats-Unis (source GGDC)

Diverses explications de ce recul peuvent être avancées (Artus et Cette, 2004) : moindre renouvellement du tissu productif, faiblesse de l'investissement TIC, faiblesse de l'effort de R & D, facteurs qui ne sont évidemment pas indépendants les uns des autres. Une illustration de l'effet TIC est donnée par le tableau 2, toujours issu des travaux de l'équipe du Groningen Growth and Development Centre (Timmer, Ypma et Van Ark, 2003). La période couverte est la période 1995-2001. Sur cette période, on retombe sur ce même résultat d'une performance française peu différente de la performance américaine en termes de productivité horaire. Mais le poids relatif de la croissance imputable et non imputable aux TIC diffère sensiblement entre les deux pays. Les TIC contribuent à 1,16 points de croissance annuelle aux Etats-Unis contre 0,64 points en France, cet écart correspondant à la fois à une moindre contribution des progrès de productivité du secteur producteur de TIC (0,44 contre 0,31 points) et à une moindre intensification en capital TIC dans les secteurs utilisateurs de ces TIC (0,72 contre 0,33 points), qui reflète le retard d'investissement que connaît la France dans ce domaine.

Cette moindre contribution des TIC à la croissance est certes contrebalancée, sur cette période, par un plus grand dynamisme de la croissance hors TIC (1,08 contre 0,69 point) mais, si l'on tient compte de ce fait que cette croissance de la productivité horaire hors TIC a pu être transitoirement stimulée par la baisse de la durée du travail, on retrouve l'idée d'un désavantage tendanciel de la France et de l'Europe en général dû à leur moins bon positionnement et à leur plus faible taux d'utilisation de ces technologies plus porteuses. C'est ce que révèlerait le décrochement relatif de la France en toute fin de période.

Plus globalement, le constat serait celui d'une certaine difficulté à passer d'un régime de rattrapage de la productivité américaine, qui aurait duré jusqu'à la fin des années 1980, à une phase de croissance « à la frontière », où le maintien de la position relative suppose une innovation continue (Aghion et Cohen, 2004 ; Lelarge, 2006).

Tableau 1 : Contribution comptable des TIC à la croissance, période 1995-2001

Croissance liée aux TIC

Croissance hors TIC

PIB/heure travaillée

Total

Ratio du capital TIC/ heures travaillées

PGF du secteur producteur de TIC

Total

Ratio capital non-TIC/ heures travaillées

PGF non TIC

France

1,72

0,64

0,33

0,31

1,08

0,53

0,55

Allemagne

1,73

0,60

0,37

0,24

1,13

0,50

0,64

Irlande

5,48

4,27

0,66

3,62

1,21

1,22

-0,01

Italie

1,12

0,60

0,37

0,24

1,13

0,50

0,64

Espagne

-0,36

0,32

0,17

0,15

-0,68

0,09

-0,77

Royaume-Uni

1,66

0,99

0,61

0,38

0,68

0,59

0,09

UE15

1,37

0,69

0,42

0,27

0,67

0,48

0,19

Etats-Unis

1,85

1,16

0,72

0,44

0,69

0,32

0,36

Source : Timmer, Ypma et Van Ark (2003).

Evidemment, cette inversion des tendances relatives de la productivité horaire est récente et reste donc à confirmer. On a d'une part mentionné les incertitudes sur la mesure de la durée travaillée, qui peuvent jouer aussi bien en évolution qu'en niveau. D'autre part, même si les chiffres sont exacts, il faut être certain de bien démêler le structurel du conjoncturel. Par exemple, la jobless recovery observée aux Etats-Unis après l'éclatement de la bulle Internet a pu également être expliquée par la croissance des coûts du travail, résultant de la croissance des dépenses de maladie et de retraite qui sont à la charge des entreprises (Borgy, Carnot et Quéma, 2004). Cette hausse du coût du travail aurait poussé les employeurs sur la voie de l'intensification du travail. Comme leurs homologues européens, ils feraient donc face, jusqu'à un certain point, au même problème d'arbitrage entre volume et efficacité de ce travail.

*

En synthèse, il y a peu de doutes que l'Europe a cessé de bénéficier d'une croissance de la productivité structurellement plus rapide que les Etats-Unis. Et certains facteurs donnent à penser qu'on pourrait même assister à une inversion des tendances relatives de la productivité entre les deux zones géographiques, plutôt qu'à la convergence qui aurait dû normalement résulter de la fin du processus de rattrapage européen. Mais il est encore un peu tôt pour valider totalement cette deuxième thèse. Le suivi régulier des performances des deux ensembles géographiques n'en apparaît que plus nécessaire.

Références

Aghion, P. et Cohen, E. (2004) Education et Croissance , rapport CAE n° 46.

Artus, P. et Cette, G. (2004) Productivité et croissance , rapport CAE n° 48.

Beffy, P.O., Lelarge, C., Ouvrard, J.F. et Piel, P.E. (2004) « Le ralentissement de la productivité dans les années 1990 : effet transitoire des politiques d'emploi ou rupture plus profonde », L'Economie Française, édition 2004-2005 , INSEE-Références.

Borgy, V., Carnot, N. et Quéma, E. (2004) « Retour sur les gains de productivité aux Etats-Unis », DP-Analyse Economiques , n° 51, Octobre

Bourlès, R. et Cette, G. (2005) « A comparison of structural productivity levels in the major industrialised countries », Notes d'études et de recherche de la Banque de France , n° 33.

Lelarge, C. (2006) « Innovation et niveau technologique des entreprises industrielles françaises », in L'Economie Française, édition 2006-2007 , INSEE-Références.

Lequiller, (2000) « La nouvelle économie et la mesure de la croissance », Economie et Statistique, n° 339-340.

Magnien, F., Tavernier, J.L. et Thesmar, D. (2002) « Les statistiques internationales de PIB par habitant en standard de pouvoir d'achat : une analyse des résultats », Document de travail INSEE/DESE , G2002/01.

Ménard, L. (2004) « Ecarts de croissance et de productivité Etats-Unis/one Euro : un usage prudent de ces écarts s'impose », DP-Analyse Economiques , n° 37, Avril

Prescott, E.C. (2004) «Why do Americans work so much more than Europeans ?», Federal Reserve Bank of Minneapolis Quarterly Review , vo. 28, n° 1, pp 2-13.

Robert-Bobée, I. (2006) Projections de population 2005-2050, pour la France métropolitaine, INSEE Résultats, Série Société, n° 57.

Timmer, M., Ypma, G. et Van Ark, B. (2003), « IT in the European Union: Driving Productivity Divergence ? », GGDC Research Memorandum GD-67, University of Groningen, Appendix Tables, mise à jour de Juin 2005 (accessible à l'adresse http://www.ggdc.net/dseries/growth-accounting.shtml).

Annexe 1 : Les déterminants comptables

Tableaux A.1 : Ecarts relatifs de PIB/habitant en niveau par rapport aux Etats-Unis (en %)

Ecarts en niveau

PIB/tête

15-64 ans/ population totale

Taux d'emploi

Durée
du travail

Productivité horaire

France

1970

-19,2

0,6

6,9

-4,3

-21,5

1980

-15,4

-3,8

-1,9

-8,4

-2,1

1990

-18,8

-0,1

-15,2

-15,3

13,1

2000

-22,0

-1,3

-14,5

-20,5

16,2

2004

-22,7

-2,8

-10,7

-20,9

12,5

Allemagne

1970

-13,5

2,8

11,4

-1,7

-23,1

1980

-9,9

0,2

0,6

-6,1

-4,8

1990

-12,7

6,2

-10,9

-14,9

8,4

2000

-25,3

2,1

-11,0

-22,1

5,5

2004

-27,5

-0,8

-7,4

-20,7

-0,5

Irlande

1970

-54,8

7,9

-54,8

1980

-49,6

5,5

-38,1

1990

-44,2

-6,9

-26,0

4,4

-22,4

2000

-16,1

1,3

-10,8

-9,8

2,8

2004

-6,8

1,6

-4,4

-9,4

5,9

Italie

1970

-29,6

7,4

-9,9

-6,2

-22,4

1980

-22,9

0,8

-13,9

-7,0

-4,5

1990

-23,4

4,6

-19,8

-9,0

0,4

2000

-28,0

2,6

-19,5

-13,2

0,4

2004

-29,7

-11,9

-10,3

Espagne

1970

-50,5

1,0

-5,4

7,3

-51,7

1980

-41,6

-5,0

-24,2

8,1

-25,1

1990

-38,8

1,0

-31,9

-0,9

-10,3

2000

-35,2

3,5

-23,2

-3,4

-15,6

2004

-31,2

2,5

-8,7

-1,2

-25,6

Royaume-

1970

-22,2

-1,2

-30,8

Uni

1980

-24,4

-5,1

-21,4

1990

-23,1

-0,9

-1,3

-7,7

-14,7

2000

-22,9

-1,4

-3,9

-12,0

-7,5

2004

-20,6

-10,9

-10,2

UE-15

1970

-26,0

-2,3

-29,1

1980

-22,4

-5,3

-12,2

1990

-23,5

2,1

-13,5

-10,4

-3,4

2000

-26,2

0,9

-12,0

-15,5

-1,7

2004

-26,2

-14,0

-7,9

Japon

1970

-33,3

11,2

14,0

3,5

-49,2

1980

-25,4

1,7

6,8

7,9

-36,4

1990

-16,4

5,5

0,9

6,3

-26,1

2000

-23,5

2,8

2,0

-5,2

-23,1

2004

-25,1

-0,5

5,4

-3,9

-25,7

Tableau A2 : Décomposition de la croissance absolue par sous-période

(taux et contributions en points de pourcentage)

Croissance annuelle du PIB/tête

Contributions

15-64 ans/ population totale

Taux d'emploi

Durée
du travail

Productivité horaire

France

1970-1980

2,6

0,2

-0,2

-1,2

3,8

1980-1990

1,8

0,3

-0,5

-0,9

2,9

1990-2000

1,6

-0,1

0,2

-0,4

1,9

2000-2004

1,1

0,0

0,2

-0,9

1,9

1970-2004

1,9

0,1

-0,1

-0,8

2,7

Allemagne

1970-1980

2,5

0,4

-0,4

-1,2

3,7

1980-1990

1,9

0,5

-0,3

-1,0

2,7

1990-2000

0,5

-0,4

0,2

-0,7

1,3

2000-2004

0,6

-0,4

0,1

-0,4

1,3

1970-2004

1,5

0,1

-0,2

-0,9

2,4

Irlande

1970-1980

3,2

-1,0

4,7

1980-1990

3,2

-0,2

3,7

1990-2000

6,1

0,9

2,0

-1,3

4,4

2000-2004

4,0

0,4

0,8

-0,7

3,5

1970-2004

4,2

-0,8

4,2

Italie

1970-1980

3,0

0,0

0,2

-0,8

3,6

1980-1990

2,2

0,3

0,2

-0,3

1,9

1990-2000

1,4

-0,2

0,2

-0,3

1,6

2000-2004

0,8

-0,4

-0,1

1970-2004

2,0

-0,5

2,1

Espagne

1970-1980

3,8

0,0

-1,6

-0,6

6,0

1980-1990

2,7

0,6

-0,2

-0,9

3,2

1990-2000

2,6

0,3

1,4

-0,1

1,0

2000-2004

2,9

0,1

3,4

-0,2

-0,4

1970-2004

3,0

0,3

0,3

-0,5

2,9

Royaume-

1970-1980

1,8

-1,1

2,8

Uni

1980-1990

2,4

-0,3

2,3

1990-2000

2,0

0,0

-0,1

-0,3

2,4

2000-2004

2,1

-0,5

2,0

1970-2004

2,1

-0,6

2,4

UE-15

1970-1980

2,6

-1,0

3,7

1980-1990

2,1

-0,6

2,4

1990-2000

1,7

-0,1

0,3

-0,4

1,8

2000-2004

1,4

-0,4

1,1

1970-2004

2,0

-0,6

2,4

Japon

1970-1980

3,2

-0,2

0,0

-0,3

3,8

1980-1990

3,4

0,3

0,3

-0,2

2,9

1990-2000

1,1

-0,2

0,3

-0,9

2,0

2000-2004

0,8

-0,5

-0,1

-0,4

1,9

1970-2004

2,4

-0,1

0,2

-0,5

2,8

USA

1970-1980

2,1

0,7

0,6

-0,7

1,6

1980-1990

2,2

-0,1

0,9

-0,1

1,4

1990-2000

2,0

0,0

0,2

0,2

1,6

2000-2004

1,4

0,3

-0,9

-0,8

2,7

1970-2004

2,0

0,2

0,4

-0,3

1,7

Ecart de croissance du PIB/tête (par rapport aux EU)

Contributions

15-64 ans/ population totale

Taux d'emploi

Durée
du travail

Productivité horaire

France

1970-1980

0,5

-0,4

-0,9

-0,4

2,2

1980-1990

-0,4

0,4

-1,5

-0,8

1,4

1990-2000

-0,4

-0,1

0,1

-0,6

0,3

2000-2004

-0,2

-0,4

1,1

-0,1

-0,8

1970-2004

-0,1

-0,1

-0,5

-0,6

1,1

Allemagne

1970-1980

0,4

-0,3

-1,0

-0,5

2,1

1980-1990

-0,3

0,6

-1,2

-1,0

1,3

1990-2000

-1,6

-0,4

0,0

-0,9

-0,3

2000-2004

-0,7

-0,7

1,0

0,4

-1,4

1970-2004

-0,5

-0,1

-0,5

-0,6

0,8

Irlande

1970-1980

1,1

-0,2

3,1

1980-1990

1,0

-0,1

2,3

1990-2000

4,1

0,8

1,9

-1,5

2,8

2000-2004

2,6

0,1

1,7

0,1

0,7

1970-2004

2,1

-0,5

2,5

Italie

1970-1980

0,9

-0,6

-0,5

-0,1

2,1

1980-1990

-0,1

0,4

-0,7

-0,2

0,5

1990-2000

-0,6

-0,2

0,0

-0,5

0,0

2000-2004

-0,6

0,4

-2,8

1970-2004

0,0

-0,2

0,4

Espagne

1970-1980

1,6

-0,6

-2,2

0,1

4,4

1980-1990

0,5

0,6

-1,1

-0,9

1,8

1990-2000

0,6

0,2

1,2

-0,3

-0,6

2000-2004

1,5

-0,2

4,3

0,6

-3,2

1970-2004

1,0

0,0

-0,1

-0,2

1,3

Royaume-

1970-1980

-0,3

-0,4

1,3

Uni

1980-1990

0,2

-0,3

0,8

1990-2000

0,0

0,0

-0,3

-0,5

0,8

2000-2004

0,7

0,3

-0,7

1970-2004

0,1

-0,3

0,8

UE-15

1970-1980

0,5

-0,3

2,1

1980-1990

-0,1

-0,6

0,9

1990-2000

-0,4

-0,1

0,2

-0,6

0,2

2000-2004

0,0

0,4

-1,6

1970-2004

0,0

-0,4

0,8

Japon

1970-1980

1,1

-0,9

-0,7

0,4

2,2

1980-1990

1,1

0,4

-0,6

-0,2

1,5

1990-2000

-0,9

-0,3

0,1

-1,1

0,4

2000-2004

-0,5

-0,8

0,8

0,4

-0,9

1970-2004

0,3

-0,3

-0,2

-0,2

1,1

Tableau A3 : Décomposition de la croissance relative par rapport aux Etats-Unis

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page