II. LES MESURES PRISES OU ENVISAGÉES : RIEN OU PRESQUE SUR LES DÉPENSES ; UN EFFORT SIGNIFICATIF SUR LES RECETTES

Sous la pression des élus, de l'Assemblée des départements de France et de la Commission consultative d'évaluation des charges, présidée par notre collègue Jean-Pierre Fourcade, le gouvernement a pris des initiatives. Si elles restent pour le moment décevantes sur les dépenses, il faut rendre hommage à l'effort accompli sur les recettes.

A. LES DÉPENSES : DES DISPOSITIFS TENDANT À LES AUGMENTER PLUTÔT QU'À LES RÉDUIRE

Les différents dispositifs dernièrement entrés en vigueur tendent plutôt à augmenter les dépenses qu'à les réduire. En contrepartie, le gouvernement a avancé de nombreuses propositions dont l'effet n'est guère mesurable.

1. Des dispositifs tendant à accroître la charge des départements

a) L'augmentation du niveau du RMI

Calculé sur la base des dépenses exposées par l'Etat en 2003, le droit à compensation du RMI a été en grande partie déterminé par le niveau de l'allocation versée au 1 er janvier 2003. Le RMI « de base » (allocation pour une personne seule) s'élevait alors à 411,70 euros.

Le RMI a été revalorisé depuis de 7,08 %. Votre rapporteur rappelle que l'allocation est revalorisée par voie réglementaire tous les 1 ers janvier.

Date de la
revalorisation

RMI de base

Progression (%)

Progression cumulée (%)

1/1/2003

411,70

1/1/2004

417,88

+ 1,5

+ 1,5

1/1/2005

425,40

+ 1,8

+ 3,33

1/1/2006

433,06

+ 1,8

+ 5,19

1/1/2007

440,86

+ 1,8

+ 7,08

Le RMI étant une allocation différentielle, l'augmentation de son niveau ne se répercute pas de façon univoque et directe sur le montant global des dépenses de prestation.

Toutefois, les conseils généraux n'ont aucune prise sur l'augmentation du niveau du RMI, qui relève de la loi et du gouvernement.

Si le droit à compensation avait été indexé sur le niveau de la prestation, et ce à compter du 1 er janvier 2003, hypothèse somme toute raisonnable, il aurait été plus élevé de 350 millions d'euros au 1 er janvier 2007 (soit un droit à compensation théorique de 5 291,7 millions d'euros).

b) Le coût des dispositifs d'insertion : RMA, contrat d'avenir, intéressement

Dans son précédent rapport, votre rapporteur avait préconisé que la responsabilité du contrat d'avenir soit, comme c'est le cas pour le contrat d'insertion - revenu minimum d'activité (CI-RMA), confié aux départements. Cela a été fait par la loi de programmation pour la cohésion sociale.

Le défaut du dispositif actuel est toutefois de ne pas inciter les conseils généraux à utiliser le contrat d'avenir et le CI-RMA pour insérer les titulaires du RMI dans une activité . En effet, les départements doivent alors financer les employeurs à hauteur d'un RMI à taux plein alors que le bénéficiaire ne touchait bien souvent qu'un RMI différentiel d'un montant plus réduit . L'ADF a estimé le surcoût à 797 euros par personne et par an pour le contrat d'avenir et 521 euros pour le CI-RMA.

Le gouvernement s'est engagé à ce que l'Etat prenne en charge ce surcoût, mais seulement partiellement (article 141 de la loi de finances pour 2007).

Les conseils généraux se trouvent donc dans une situation paradoxale : les instruments mis à leur disposition pour réduire le nombre de titulaires du RMI par une insertion dans l'emploi leur coûtent plus cher que le simple maintien dans le RMI.

CI-RMA et contrat d'avenir

l'analyse d'un surcoût

Nombre de CI-RMA
au 10 mars 2006 (1)

Nombre de contrats d'avenir
au 10 mars 2006

714

25 456

(1) Nombre de CI-RMA signés par un allocataire du RMI.

La DGCL indique qu'il n'y a surcoût que pour les seuls bénéficiaires de contrat n'ayant pas un RMI à taux plein, le RMA entraînant alors un surcoût pour le département qui doit verser à l'employeur un RMI à taux plein alors que l'allocataire antérieurement à la signature du contrat ne bénéficiait pas d'un RMI complet. Il y a également surcoût pour le département lorsque ce dernier versait à une famille un RMI « couple » et qu'il va devoir verser à l'employeur, si les deux conjoints sont titulaires d'un contrat d'insertion RMA, deux fois le montant du RMI.

La DGAS estime le surcoût moyen par contrat à 68 € par mois. Le surcoût total en 2005 peut être estimé à 2 150 000 € pour les CI-RMA et à 2 385 000 € pour les contrats d'avenir. En 2006, il est estimé à 4 616 000 € pour les CI-RMA (pour les 9 premiers mois de l'année), et à 19 000 000 d'euros pour les contrats d'avenir (11 premiers mois).

Le surcoût moyen représente environ un sixième de la dépense d'allocation. Or on peut attendre pour au moins un tiers des bénéficiaires de ces contrats un retour durable vers l'emploi à leur issue.

Par ailleurs, dans le cadre du PLF 2007, le gouvernement a souhaité une mesure d'économie en faveur des conseils généraux, rétroactive au 15 octobre 2006, visant à prendre en charge la majeure partie de ce surcoût.

L'Etat prendra désormais en charge une part de l'aide forfaitaire versée pour toute signature d'un contrat d'avenir ou CI-RMA, de 15 %, soit 66 € en 2007. Il en résulte une économie équivalente pour le conseil général lorsque le titulaire du RMI qui signe un contrat d'avenir conserve un RMI résiduel (c'est-à-dire lorsque le montant de son RMI préalable est supérieur au montant de l'aide à l'employeur).

Source : DGCL et DGAS

L'échec relatif du RMA est en partie dû à ce surcoût.

En revanche, la réforme du mécanisme d'intéressement à la reprise d'activité, prévue par l'article 4 de la loi n° 2006-339 du 23 mars 2006 relative au retour à l'emploi et sur les droits et devoirs des bénéficiaires de minima sociaux devrait rester neutre sur les finances départementales. Il s'agit d'une prime de 150 euros pour une personne seule et de 225 euros pour les couples et les familles.

Le nouveau dispositif d'intéressement

La loi du 23 mars 2006 réforme le dispositif dit « d'intéressement » qui permet aux bénéficiaires de l'allocation de revenu minimum d'insertion (RMI), de l'allocation de parent isolé (API) et de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) de cumuler en tout ou partie leurs revenus d'activité avec leur allocation.

Pendant les trois premiers mois, les bénéficiaires pourront cumuler leur allocation avec leur salaire.

Pendant les neuf mois suivants, s'ils travaillent au moins à mi-temps, ils pourront prétendre à compter du quatrième mois suivant l'embauche à une prime mensuelle de 150 € s'agissant des bénéficiaires de l'ASS ou du RMI lorsqu'ils sont isolés. Dans les autres cas, elle sera majorée de 75 €. En outre, il leur sera versé à compter du quatrième mois d'activité une prime forfaitaire de 1000 € à la charge de l'Etat. Pour les reprises d'activité dont le temps de travail est inférieur à 78 heures par mois, afin que la première heure travaillée soit encouragée, un cumul de leur salaire avec leur allocation à proportion de leur temps de travail sera prévu.

Par ailleurs, afin de lever l'un des obstacles majeurs de la reprise d'une activité professionnelle, la loi prévoit un accès prioritaire aux crèches pour les enfants de bénéficiaires de minima sociaux reprenant un emploi.

Enfin, un régime de sanction pénale en cas de fraude à ces allocations (4000 €) et de sanction administrative (3000 €) est mis en place.

Source : DGAS

Intéressement, RMA, contrat d'avenir (en milliers)

Juin 2005

Sept 2005

Déc 2005

Mars 2006

Juin 2006

Allocataires payés au titre du RMI bénéficiant d'un intéressement

141,4

144,1

143,5

138,7

139,4

Allocataires du RMI bénéficiant d'un RMA

2,4

3,0

4,2

5,4

8,0

Allocataires du RMI bénéficiant d'un contrat d'avenir

0,5

3,1

11,1

24,0

32,9

Source : DREES

Le coût de la réforme est évalué à 498 M€ par le gouvernement, soit 2 M€ de moins que le coût antérieur de l'intéressement pour les départements (500 M€ pour 182 000 bénéficiaires de l'intéressement en mars 2006).

Cette évaluation a été faite par différence entre le coût de l'intéressement actuel, y compris l'allocation différentielle versée lorsque les revenus d'activité sont inférieurs au barème de l'allocation, et le coût de la prime forfaitaire mensuelle.

Le principe de calcul a été le suivant : on connaît pour une configuration familiale, un temps de travail et un nombre de mois d'activité donnés les sommes perçues par un individu sur 12 mois. On multiplie cette somme par le nombre de personnes dans le même cas-type (configuration familiale, temps de travail et nombre de mois d'activité). On fait ceci pour chaque cas-type, et on additionne le tout.

Le calcul est réalisé sur un flux, c'est-à-dire sur le nombre de bénéficiaires de minima sociaux reprenant un emploi au cours d'une année. Pour répartir le flux selon la configuration familiale, le temps de travail et le nombre de mois d'activité, on formule les hypothèses suivantes :

- Configuration familiale : la distribution utilisée est celle des bénéficiaires de minima sociaux en 2004 ;

- Temps de travail : la distribution utilisée pour le RMI est tirée de l'enquête « Insertion sociale des bénéficiaires de minima sociaux » réalisée par la DREES en 2003 (c'est l'enquête la plus récente de ce type, la prochaine est en voie de réalisation). Pour l'ASS (allocation de solidarité spécifique), la distribution utilisée est celle de l'échantillon national interrégimes des allocataires de minima sociaux (ENIAMS), construit à partir des données transmises par l'UNEDIC.

- Durée d'activité : la distribution utilisée est celle de l'enquête Emploi de l'INSEE. Cette donnée n'était disponible que pour les reprises d'emploi des allocataires du RMI.

Interrogée par votre rapporteur, la DGCL a affirmé que s'il s'avérait que le nouvel intéressement devait générer un surcoût, la compensation serait due aux départements, sur la base de l'article 72-2 de la Constitution qui dispose que « toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi. »

c) Le coût des prestations de service d'insertion

Alors que le nombre de titulaires du RMI fait preuve d'une remarquable résistance à la baisse, le coût des politiques d'insertion pèse lourd pour les départements, avec une efficacité qui, si elle est certaine pour les individus pris en charge, laisse à désirer sur un plan global.

Interrogé par votre rapporteur, le directeur de l'ANPE a bien voulu fournir les recettes attendues en 2005 des conventions de prestation de services signées avec les conseils généraux.

Accords à fin 2005 (métropole et DOM)

en unités et en euros

Nombre de conventions

143

Coût total

29 349 329

Services

5 493 170

Emploi en agence locale pour l'emploi (ALE)

11 549 570

Emploi hors ALE

1 562 609

Mises à disposition

9 536 878

Marchés

1 228 881

dont frais informatiques

612 859

Source : ANPE

Les conseils généraux sont bien entendu libres de mettre l'ANPE en concurrence sur le service de l'insertion.

Mais en tout état de cause, une politique active d'insertion est nécessairement coûteuse pour un conseil général, alors que sa rentabilité (c'est-à-dire la disparition à terme de l'allocation par la réinsertion de son titulaire) est pour le moins aléatoire.

Les différents types de conventions RMI

ANPE - Conseil général

1 - La subvention d'action :

A la demande de l'ANPE qui propose une offre de service comprenant un ensemble d'actions en faveur des publics RMI inscrits comme demandeurs d'emploi, avec une proposition financière. Le Conseil général décide d'accorder à l'ANPE une subvention dite subvention d'action pour lui permettre de mettre en oeuvre son offre de service.

2 - Le marché :

Le Conseil général lance un appel d'offres dans le cadre d'un marché public pour la mise en oeuvre d'actions en faveur des publics RMI. L'ANPE répond à ce marché en proposant son offre de service. Après examen des réponses, le Conseil général attribue le marché à l'un des candidats.

3 - L'affectation de personnel en Agence Locale pour l'Emploi (ALE) :

Pour mener à bien la mise en oeuvre des actions de son offre de service, soit dans le cadre d'un marché, soit dans celui d'une subvention, l'ANPE affecte un certain nombre d'agents à cette opération. Ces agents travaillent dans les locaux de l'ALE sous la responsabilité hiérarchique du Directeur d'Agence. Ce personnel fait l'objet d'une indemnité compensatoire versée à l'ANPE par le Conseil général.

4 - L'affectation de personnel hors ALE :

Dans le même objectif, l'ANPE affecte des agents qui travaillent dans des structures situées en dehors de l'ALE, pour des raisons de commodité opératoire. Ces agents travaillent sous la responsabilité hiérarchique du Directeur d'Agence. Une indemnité compensatoire est également versée.

5 - La mise à disposition :

Une disposition du statut du personnel de l'ANPE prévoit dans son article 25 que des agents puissent être mis à disposition d'un autre organisme, pour y effectuer des tâches qui peuvent être spécifiques au regard de leur fonction habituelle. Ces agents travaillent sous la responsabilité hiérarchique du responsable de cet autre organisme. Dans ce cas, il y a également versement d'une indemnité compensatoire.

Source : ANPE

RMI : TARIF DES PRESTATIONS en 2005

(source : ANPE - manuel technique RMI/mai 2004)

Subventions d'action

Marchés

Mises à disposition

Affectation
en ALE

Affectation
hors ALE

- Diagnostic de positionnement : 312 €/personne
(4 heures/2 semaines)

- Diagnostic approfondi : 156 €/personne (2 h/2 semaines)

- Objectif Entreprise : 2417 €/pers. (sur 8 mois)

- Recherche d'Offres Ciblées (ROC) : selon le temps nécessaire (base : 78 €/h.)

- Objectif Emploi Durable : 3108 € (sur 1 an)

Selon la nature de la prestation , les coûts varient : 78 € h.t. (niveau d'intervention de type « accompagnement »)

à 95 € h.t. (niveau « ingénierie »)

Coût salarial mensuel calculé par niveau d'emploi et échelon (frais de fonctionnement compris)

2 tarifs (selon le niveau d'emploi) :

- Junior (conseiller de l'emploi)

58 257 € annuel

- Senior (chef de projet) 68 479 € annuel

2 tarifs (selon le niveau d'emploi) :

- Conseiller de l'emploi : 40 150 € annuel

- Chargé de projet :

50 372 € annuel

2. Pas de moyens significatifs pour réduire les dépenses

Les moyens dont disposent aujourd'hui les conseils généraux pour maîtriser les dépenses de RMI sont quasiment nuls et les propositions du gouvernement en ce domaine ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Ces moyens peuvent être regroupés en deux familles :

- les marges de manoeuvre existant sur la dépense,

- les effets des contrôles.

a) Les marges de manoeuvre sur la dépense

Le cabinet Ernst and Young a réalisé pour l'ADF une étude portant sur 23 départements tentant de distinguer, par grandes politiques publiques, les dépenses contraintes des dépenses voulues par les départements , et leur évolution entre 2004 et 2005.

S'agissant du RMI, l'étude met en évidence une hausse des dépenses de 6,77 % en 2005 (+ 4,14 % selon la DGCL pour les 100 départements), qui se décompose entre une hausse subie (liée à l'augmentation du nombre d'allocataires) de 7,89 % et une diminution voulue de 1,12 %. Cette réduction porte sur les dépenses d'insertion.

Les conseils généraux peuvent donc peser sur la dépense, mais uniquement sur leur action tendant à faire sortir le public bénéficiaire du RMI de sa situation.

Face à ce paradoxe, le gouvernement a avancé 16 propositions dans le cadre de la conférence des finances publiques.

6 thèmes de propositions

• Accès aux droits et maintien des droits :

1. Etudier la gestion de l'absence de lien, pour les personnes sans domicile stable, entre leur domiciliation et leur commune de rattachement ;

2. Rendre opposables les conditions de résidence principale en France pour le maintien du droit au RMI ;

3. Réduire le délai séparant la mise en paiement de l'allocation de RMI de la signature du contrat d'insertion ;

4. Etudier les modalités d'accompagnement personnalisé dans l'insertion des personnes bénéficiant du RMI.

• Calcul de l'allocation :

5. Préciser les cas d'exemption de l'application du forfait logement ;

6. Etudier le seuil de non versement du RMI.

• Contrôle :

7. Examiner les voies d'amélioration du contrôle de l'attribution de la prestation notamment en développant les échanges d'information entre les CAF et les autres organismes, en introduisant l'obligation de fournir des pièces justificatives et en prenant en compte des informations sur le train de vie dans l'évaluation des ressources ;

8. Systématiser les échanges de données entre les administrations concernées, pour améliorer la sanction du travail clandestin.

• Echange d'informations :

9. Transmettre aux maires, par le biais des CAF, la liste des personnes bénéficiant du RMI ;

10. Systématiser les échanges d'information entre l'ANPE et les conseils généraux en matière de radiation de la liste des demandeurs d'emploi ;

11. Améliorer un système de retenue à la source sur les prestations auxquelles le RMI se substitue à titre temporaire.

• Gestion des indus :

12. Améliorer les conditions de récupération des indus en matière de RMI ;

13. Faciliter la récupération des avances faites sur l'allocation de RMI en l'absence de déclaration trimestrielle de ressources.

• Sanctions :

14. Examiner le rôle de la commission locale d'insertion dans les décisions individuelles touchant au RMI ;

15. Prononcer la fin de droit en cas de fraude, à partir de la date à laquelle s'est produite la fraude, et non à partir de la date où celle-ci a été constatée ;

16. Instaurer un dispositif de sanctions graduées en cas de non respect des obligations d'insertion ou de fraude.

Quelques-unes de ces propositions (assez peu, il faut l'admettre) sont inspirées du rapport que votre rapporteur a remis au Premier ministre, en tant que parlementaire en mission, avec notre collègue Henri de Raincourt « Plus de droits et plus de devoirs pour les bénéficiaires des minima sociaux d'insertion », notamment en matière d' accompagnement de l'insertion des titulaires du RMI et des sanctions aux manquements aux obligations liées au RMI.

Toutefois, de l'aveu même du gouvernement, les économies réalisables grâce à ces propositions ne sont pas chiffrables, et la plupart sont refusées par l'ADF.

L'article 142 de la loi de finances pour 2007 permet aux départements qui le souhaitent d'expérimenter un dispositif laissant plus de marges de manoeuvre en matière d'insertion 3 ( * ) . Il comprend deux volets :

- un renforcement des mécanismes d'intéressement, pour les rendre plus incitatifs à la reprise d'un emploi ;

- un assouplissement du CI-RMA et du contrat d'avenir.

Il convient de noter que ce dispositif a essentiellement pour objet de faciliter la réinsertion en incitant les titulaires du RMI à reprendre une activité, et votre rapporteur ne peut qu'y être favorable.

Il faut toutefois observer que les conseils généraux ne bénéficient eux-mêmes d'aucune incitation financière, pour un dispositif complexe, dont le coût ne permet pas d'être sûr qu'ils sortent gagnants par rapport à une gestion passive du RMI.

b) Les effets des contrôles et le problème des indus

Paradoxaux également sont pour le moment les effets des contrôles. La décentralisation du RMI doit s'accompagner d'une amélioration de l'efficacité des contrôles, à la fois dans un souci de rigueur de gestion, mais aussi de justice sociale, afin de ne pas verser le RMI aux personnes qui n'en remplissent pas les conditions et qui n'en ont donc pas besoin.

Une enquête de la CNAF menée en 2005 montre que la décentralisation du RMI s'est accompagnée d'une modification de la politique de recouvrement des indus pour 42 % des CAF, processus qui n'est probablement pas achevé. Les instructions des conseils généraux ne vont d'ailleurs pas toujours dans le sens d'un durcissement de la politique de recouvrement. En revanche, les travaux menés entre conseils généraux et CAF tendent à multiplier et rendre plus efficaces les échanges d'information.

L'abondement exceptionnel décidé en 2005 pour compenser le surcoût de l'année 2004 par rapport au droit à compensation a paradoxalement tendu à encourager les conseils généraux laxistes . En effet, les 456,7 M€ d'abondement votés n'ont pas tenu compte de 31,2 M€ d'indus constatés par des titres de recettes, émis par la plupart des départements. Toutefois, 17 départements, dont certains parmi les plus peuplés, n'ont constaté aucun indu, et ont donc été compensés intégralement au niveau des dépenses qu'ils avaient exposées . Ils ont donc été en quelque sorte récompensés pour n'avoir pas cherché à récupérer, voire à seulement identifier, les sommes indues qu'immanquablement ils ont versées.

Or, sur les 31,2 M€ d'indus, qui forment un noyau dur non récupéré dès l'année 2004, seule une petite partie (non déterminée à ce jour) sera recouvrée.

Le tableau suivant indique le montant d'indus constaté par la CNAF à la fin de 2005 concernant le RMI, quelle que soit l'origine de la constatation des indus (contrôle ou autres).

Indus RMI 2005

Toutes origines (en unités et en euros)

Solde au 31/12/2004

Nombre

149 149

Montant

111 225 120

Indus 2005

Nombre

609 665

Montant

333 895 336

Remises de dettes (nombre)

88 712

Transmission conseil général (nombre)

118 217

Recouvrement (nombre)

400 205

Solde au 31/12/2005

Nombre

151 685

Montant

121 761 030

Source : CNAF

Il convient de noter que les CAF contrôlent les allocataires de prestations familiales en fonction de cibles de contrôle et non par prestation. 13 cibles de contrôle concernent spécifiquement le RMI, mais 95 000 redressements de RMI ont eu lieu en 2005 à la suite de contrôle de cibles non liées au RMI.

Les 13 cibles de contrôle spécifiques au RMI sont :

- 3 cibles correspondant à des échanges automatisés : Assedic, Cnasea et ANPE gestionnaires de différents stages et emplois aidés.

- 7 cibles exclusivement de contrôle sur place (dont notamment : contrôle des charges de logement, des enfants de + de 20 ans, de 1 % du stock et 15 % des organismes délégués (OD), divergence entre les ressources annuelles et trimestrielles).

- 3 cibles réalisées en contrôle sur place ou sur pièces (source : CNAF).

Pour ces 13 cibles spécifiques, 955 759 dossiers ont été contrôlés en 2005. Ils ont donné lieu au constat de 28,7 M€ d'indus sur lesquels 8,7 M€ d'indus ont fait l'objet d'un rappel. 20 M€ d'indus n'ont donc pas été recouvrés.

Le nombre et le montant des indus constatés à l'issue de ces contrôles est donc très inférieur au nombre et au montant totaux des indus.

Sur cet ensemble, très peu d'indus sont liés à une fraude d'après la CNAF. La fraude n'aurait concerné qu'un peu plus de 1000 cas en 2005.

Fraudes constatées en 2005 (unités et euros)

Fausses déclarations

955

Fraude à l'isolement

253

Escroquerie

147

Préjudice (montant)

9 237 047

Source : CNAF

La CNAF identifie 4 risques de versement indu de RMI, qu'elle juge difficile à contrôler, et s'est essayée à en identifier les obstacles.

«  - la résidence en France : absence de dispositions réglementaires définissant la condition de résidence : elle s'apprécie alors selon le conseil d'Etat au regard du suivi du contrat d'insertion ;

- le travail non déclaré : pas de moyens juridiques ni techniques de contrôle du travail dissimulé : les agents de contrôle n'ont pas l'accès direct au fichier des déclarations préalables à l'embauche (DPAE) ;

- les ressources non déclarées issues d'un travail déclaré : contrôle systématique aux impôts mais fort décalage temporel ;

- la situation familiale et en particulier l'isolement ou non : grande difficulté à distinguer un concubinage d'un hébergement ou d'une colocation, particulièrement en l'absence d'enfants. » (source : CNAF).

L'amélioration de l'efficacité des contrôles et du recouvrement des indus est donc un enjeu important.

L'essentiel du travail d'amélioration repose sur les relations entre les CAF et les conseils généraux, qui tendent à compléter et à industrialiser les échanges d'information, et à systématiser le contrôle des pièces justificatives.

En ce qui concerne la récupération des indus, le ministère de l'intérieur a sensibilisé le Garde des sceaux afin qu'il donne des instructions de fermeté au Parquet dans la poursuite des infractions au RMI.

La loi du 23 mars 2006 permet également au Président du conseil général d'infliger une contravention de 5 ème classe en cas de fraude. C'était une proposition de notre collègue Henri de Raincourt et de votre rapporteur. Elle ne peut avoir d'efficacité immédiate sur les contrôles et le recouvrement des indus mais peut, si elle est employée avec toute la rigueur nécessaire, devenir dissuasive de la fraude.

Enfin, le décret n° 2006-1197 du 29 septembre 2006 relatif à la prime de retour à l'emploi et aux primes forfaitaires dues à des bénéficiaires de minima sociaux permet désormais de récupérer les indus RMI sur les allocations à échoir lorsque le bénéficiaire est à nouveau éligible .

Les indus du point de vue des conseils généraux
(titres de recettes émis)

Indus RMI 2004

Indus RMI 2005

Indus RMI 2006 au 30 juin

001

AIN

149 945

371 484

102 604

002

AISNE

547

70 978

350 993

003

ALLIER

1 000

32 178

3 571

004

ALPES-DE-Hte-PROVENCE

14 046

190 701

28 722

005

HAUTES-ALPES

-

125 321

39 854

006

ALPES-MARITIMES

1 390 226

1 551 237

659 674

007

ARDECHE

28 220

105 896

68 948

008

ARDENNES

181 770

439 093

179 649

009

ARIEGE

-

-

-

010

AUBE

153 866

265 470

118 512

011

AUDE

201 362

198 231

287 415

012

AVEYRON

112 565

203 992

71 367

013

BOUCHES-DU-RHÔNE

4 157 022

5 650 067

4 035 727

014

CALVADOS

-

907 719

1 087 928

015

CANTAL

30 061

36 132

43 519

016

CHARENTE

-

-

99 070

017

CHARENTE-MARITIME

418 753

290 592

205 702

018

CHER

-

1 131 425

345 201

019

CORREZE

189 781

270 522

66 822

021

CÔTE D'OR

-

-

-

022

CÔTES-D'ARMOR

383 173

283 113

261 693

023

CREUSE

69 563

58 646

27 880

024

DORDOGNE

17 212

51 253

7 916

025

DOUBS

204 471

190 237

125 294

026

DRÔME

72 717

95 481

-

027

EURE

201 853

87 616

82 885

028

EURE-ET-LOIR

235 362

328 592

155 614

029

FINISTERE

605 276

725 077

413 383

02A

CORSE-DU-SUD

86 282

66 911

66 615

02B

HAUTE-CORSE

167 902

236 907

39 950

030

GARD

2 586

8 124

5 610

031

HAUTE-GARONNE

703 303

2 193 960

395 487

032

GERS

2 921

101 086

124 006

033

GIRONDE

1 223 790

1 618 499

549 716

034

HERAULT

-

1 631 389

394 553

035

ILLE-ET-VILAINE

136 394

231 489

25 377

036

INDRE

228 924

242 232

95 338

037

INDRE-ET-LOIRE

68 380

582 978

642 910

038

ISERE

31 915

243 271

88 265

039

JURA

89 361

171 032

93 223

040

LANDES

5 029

7 294

4 732

041

LOIR-ET-CHER

392 316

567 132

243 187

042

LOIRE

372 803

218 623

286 823

043

HAUTE-LOIRE

56 477

3 233

5 965

044

LOIRE-ATLANTIQUE

1 023 718

1 365 422

633 600

045

LOIRET

2 000 000

1 490 047

578 075

046

LOT

2 041

47 371

460

047

LOT-ET-GARONNE

495 467

857 369

278 120

048

LOZERE

7 131

50 716

26 114

049

MAINE-ET-LOIRE

1 090 651

1 131 226

527 818

050

MANCHE

90 690

131 124

89 756

051

MARNE

153 483

685 089

230 497

052

HAUTE-MARNE

79 192

205 978

-

053

MAYENNE

137 208

163 925

43 506

054

MEURTHE-ET-MOSELLE

661 049

297 191

377 895

055

MEUSE

48 291

55 698

34 090

056

MORBIHAN

266 154

458 462

229 132

057

MOSELLE

101 215

430 265

455 206

058

NIEVRE

148 885

260 807

35 929

059

NORD

3 810 451

2 889 579

1 197 399

060

OISE

23 839

551 847

254 874

061

ORNE

120 312

303 495

86 937

062

PAS-DE-CALAIS

-

3 150 131

1 037 334

063

PUY-DE-DÔME

-

518 889

-

064

PYRENEES-ATLANTIQUES

22 405

448 310

145 942

065

HAUTES-PYRENEES

150 165

199 545

45 162

066

PYRENEES-ORIENTALES

-

299 966

447 383

067

BAS-RHIN

412

519 923

473 396

068

HAUT-RHIN

136 049

13 438

65 385

069

RHÔNE

147 826

2 739 701

1 032 843

070

HAUTE-SAÔNE

46 864

45 806

32 353

071

SAÔNE-ET-LOIRE

32 340

765 057

247 069

072

SARTHE

477 357

552 107

658 844

073

SAVOIE

144 744

158 537

116 122

074

HAUTE-SAVOIE

184 618

420 977

123 486

075

PARIS

473 936

95 344

926 507

076

SEINE-MARITIME

158 096

1 367 679

986 385

077

SEINE-ET-MARNE

932 138

1 563 216

380 153

078

YVELINES

105 905

76 137

30 645

079

DEUX-SEVRES

128 356

223 366

71 245

080

SOMME

-

7 461

1 437

081

TARN

-

345 728

343 961

082

TARN-ET-GARONNE

167 366

294 060

133 237

083

VAR

154 680

1 546 115

789 077

084

VAUCLUSE

556 637

763 503

478 545

085

VENDEE

391 811

587 742

232 443

086

VIENNE

35 819

176 300

187

087

HAUTE-VIENNE

244 881

349 684

28 316

088

VOSGES

62 146

157 164

156 240

089

YONNE

251 243

252 658

116 536

090

TERRITOIRE-DE-BELFORT

47 081

56 450

60 364

091

ESSONNE

968 631

1 264 079

412 390

092

HAUTS-DE-SEINE

14 450

4 347

13 033

093

SEINE-SAINT-DENIS

-

344 822

1 213 095

094

VAL-DE-MARNE

-

-

-

095

VAL-D'OISE

1 155 834

911 545

257 524

101

GUADELOUPE

-

-

225 135

102

GUYANE

725

-

-

103

MARTINIQUE

-

-

-

104

REUNION

1 310 352

2 001 622

1 005 194

TOTAL

31 149 818

55 382 233

29 298 076

Source : DGCP

Il convient d'observer que la DGCP n'est pas actuellement en état de fournir un tableau de répartition des indus recouvrés par département.

B. DES DISPOSITIONS PLUS SIGNIFICATIVES SUR LES RECETTES

L'essentiel, pour ne pas dire la quasi-totalité, des solutions actuellement apportées au problème du financement du RMI porte sur les recettes. Deux mesures ont été prises :

- un versement du droit à compensation par douzièmes ;

- la création du fonds de mobilisation de l'insertion.

1. Le versement du droit à compensation par douzièmes égaux

En application de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), la loi de finances pour 2006 a créé un compte de concours financiers intitulé « avances aux collectivités territoriales ». Ce compte verse par douzième, et par avance, le produit des impôts recouvrés par l'Etat au profit des collectivités territoriales.

La part de TIPP revenant aux départements y a été incluse, de sorte qu'il est reversé environ 412 M€ par mois aux départements. En 2004 et 2005, le reversement de cette part en fonction de la TIPP réellement perçue au niveau national était très irrégulier, et avait pu occasionner des difficultés de trésorerie à certains départements.

2. Le fonds de mobilisation de l'insertion

Dans son précédent rapport pour l'Observatoire de la décentralisation, votre rapporteur estimait qu'il serait nécessaire de pérenniser l'abondement exceptionnel versé au titre de 2004 en augmentant le tarif de TIPP rétrocédé aux départements, ou en créant un nouveau partage de taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA), ou en créant une allocation différentielle.

Il faut rendre hommage à notre commission des finances et à son rapporteur général, Philippe Marini, pour avoir créé le fonds de mobilisation de l'insertion (FMDI). Doté initialement de 100 M€ pour 2006, il a été porté à 500 M€ par décision du Premier ministre, ratifiée par la loi de finances rectificative pour 2006.

Le FMDI a vocation à être un dispositif provisoire qui dure. Annoncé avec une durée de 3 ans, il devra, selon votre rapporteur, être maintenu au moins 5 ans dans la meilleure des hypothèses. Il ressemble finalement assez à la dotation différentielle que l'Observatoire avait préconisée, à ceci près qu'il est plafonné à 500 M€ (soit un écart d'au moins 500 M€ en 2006 avec le coût réel de l'allocation de RMI).

Le FMDI est composé de 3 parts.

La première part représente 50 % du fonds (soit 250 M€) en 2006 et 40 % ensuite. Elle est versée en fonction du niveau de dépenses de RMI, donc aura vocation à combler partiellement le « déficit » effectif que chaque département enregistre entre son droit à compensation et le montant réel des allocations versées.

La deuxième part représente 30 % du fonds (soit 150 M€, d'où il faudra retrancher une quote-part pour les DOM). Elle est destinée à la péréquation . Les inégalités entre départements seront mesurées par un indice synthétique de ressources et de charges. Pour les ressources, il s'agit du potentiel financier par habitant. Pour les charges, il s'agit de la proportion de bénéficiaires du RMI dans la population.

Votre rapporteur rappelle à cet égard qu'il avait préconisé, au nom de l'Observatoire, que la dotation de fonctionnement minimale (DFM) de la dotation globale de fonctionnement (DGF), tienne compte des inégalités de RMI , à l'instar de la dotation de péréquation urbaine (DPU). Le groupe de travail du Comité des finances locales constitué en 2006 au sujet de la DGF des départements 4 ( * ) a écarté cette hypothèse, non parce qu'il n'existe pas d'inégalités dans les proportions de titulaires du RMI parmi les départements non urbains (votre rapporteur a démontré le contraire), mais parce que l'introduction d'un critère RMI dans la DFM n'avantagerait pas significativement les 24 titulaires historiques de cette dotation (qui comptent en moyenne 6 % d'allocataires du RMI de plus que les 40 nouveaux éligibles à la DFM).

Votre rapporteur considère qu'il s'agit d'un biais dans le raisonnement qui ne répond pas au problème posé .

Néanmoins, il remarque avec intérêt que la part péréquation du FMDI (qui devrait s'élever à 125 M€ en métropole) tiendra compte de ce critère pour l'ensemble des départements, qu'ils soient urbains ou ruraux.

La troisième part représente initialement 20 % du fonds (soit 100 M€ en 2007 puis 30 % ensuite). Elle est dite d'« insertion », car il s'agit d'une dotation destinée à encourager les efforts accomplis par les départements. Elle sera versée en fonction du nombre :

- de contrats d'avenir ;

- de CI-RMA ;

- de mesures d'intéressement ;

observés au 31 décembre de l'année précédente.

Là encore, votre rapporteur remarque qu'il avait proposé que la péréquation relative au RMI tienne compte de la qualité de la gestion de ce dernier. La dernière part du FMDI est assez proche dans son esprit de cette préconisation.

Le FMDI représente un effort significatif et louable, notamment si on compare la situation du financement du RMI avec celle de l'APA (voir encadré du B du I).

Il faut néanmoins remarquer :

- qu'il ne couvre pas complètement le déficit ;

- qu'il est versé avec un décalage de trésorerie significatif.

Le FMDI sera versé en 2007 (2 versements) et en 2008 au titre des exercices départementaux 2005 à 2008. Il est donc possible de tenter de prévoir le déficit global cumulé restant à la charge des départements à l'arrêté des comptes administratifs 2007.

« Déficit » du RMI (millions d'euros)

2005 (1)

342,2

2006 (2)

518,0

2007 (3)

518,0

Cumul

1 378,2

(1) Comptes administratifs

(2) Estimation

(3) Prévision

En se fondant sur l'hypothèse extrêmement optimiste d'une stabilisation de la dépense de RMI en 2007, c'est près de 1,4 milliard € qui resteront à la charge des départements au titre des exercices 2005 à 2007. Votre rapporteur répète que le RMI est une dépense de fonctionnement, obligatoire, qu'il appartient aux départements d'équilibrer.

En outre, le décalage de trésorerie de ce « dispositif transitoire qui dure » est non négligeable.

Décalage de trésorerie : abondement et FMDI (millions d'euros)

Année du déficit

Montant
de l'abondement

Date
du versement

2004

456,7

2006

2005

500

début 2007

2006

500

fin 2007

2007

500

fin 2008

Compte tenu de ce décalage, les conseils généraux sont contraints de financer le déficit du RMI en totalité au titre de l'année au cours de laquelle il est enregistré. Or, de 2005 à 2007, ce déficit ne sera, au mieux, guère éloigné d'un milliard d'euros chaque année.

* 3 Voir le commentaire complet de ce dispositif par notre collègue Serge Dassault, rapporteur spécial de la mission « Travail et emploi ». Rapport Sénat n° 78 (2006-2007) Annexe n° 33.

* 4 Rapport d'étape du groupe de travail du CFL sur la DGF des départements - juin 2006.

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