L'investissement dans les secteurs stratégiques d'aujourd'hui et de demain

Le nouveau Président de la République a déclaré, alors qu'il n'était que candidat à la magistrature suprême, que la France devait « se donner les moyens d'investir dans des activités nouvelles pour remplacer celles qui disparaissent ».

Cette attitude offensive trancherait avec bonheur avec ce qui a été souvent observé par le passé, notre pays ayant souvent hésité, en particulier lorsqu'il s'agit de définir des secteurs prioritaires dont les acteurs sauront qu'ils seront soutenus au niveau qu'il convient. En effet, la défense de secteurs matures et l'accompagnement de secteurs peu compétitifs dans le contexte de la mondialisation, sans doute plus visibles à court terme, paraissent parfois privilégiés par rapport à l'émergence de l'avenir. Et lorsque des priorités sont définies, elles le sont quelquefois en trop grand nombre pour être parfaitement lisibles, comme le grand nombre de pôles de compétitivité a pu le faire apparaître.

A l'inverse, M. Jean-François Dehecq, président-directeur général de Sanofi Aventis, a vigoureusement plaidé pour une nouvelle démarche devant la mission commune d'information. Il a ainsi estimé qu'il « ne faut pas que l'Etat vienne se mêler de la gestion des affaires ; il a souvent été assez catastrophique dans ce domaine ». Il a toutefois ajouté qu'à « chaque fois que l'Etat a donné de grandes orientations, on a fait de grandes choses. L'industrie nucléaire ne s'est pas faite toute seule et n'est pas née du privé ! On pourrait en dire autant d'EDF ou de la construction de l'énergie pétrolière. [...] Je pense que jamais Sanofi n'aurait existé si l'Etat n'avait pas autorisé cette société qui faisait du pétrole à investir. » Il a critiqué, à cet égard, le manque de définition de priorités qui prévaudrait actuellement, ce qu'illustrerait, selon lui, la trop grande diversité des entreprises soutenues par le ministère de la recherche à l'occasion de son concours annuel.

La mission commune d'information partage cette préoccupation . Il incombe au gouvernement de définir des secteurs prioritaires, en nombre nécessairement restreint, en fonction de leur caractère structurant au regard de la compétitivité de long terme de la France .

C'est sur la base de cette réflexion stratégique que l'Etat pourra mettre en oeuvre de façon pragmatique les moyens dont il dispose, en particulier au travers de la CDC et de ses filiales ou du dispositif France investissement. Dans ce dernier cas, la présence des acteurs privés garantit le respect d'une logique de marché tout à fait indispensable, même (et surtout) lorsqu'il s'agit d'investissements risqués de long terme.

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