B. LAOS

1. Eléments d'information de portée stratégique

Sur le plan général, l'AFD considère que la partie du compte-rendu consacrée au Laos est de grande qualité : elle est synthétique, pertinente dans ses analyses et utile pour la poursuite de nos activités.

Le rapport replace avec justesse l'intervention de l'AFD dans le paysage de l'aide française et internationale. Les efforts de l'Agence en matière de concentration et d'approche programme sont clairement soulignés, tout en faisant remarquer la surprenante inexistence d'une coopération solide entre les Etats membres de l'UE, qui pourrait être orchestrée par la représentation locale de la CE.

Cette question est tout à fait d'actualité à l'heure où est entamé le chantier de l'harmonisation du Code de conduite pour les pays membres de l'UE. L'analyse du positionnement pays de l'aide française et, en particulier, de l'AFD est pertinente : la volonté de s'aligner sur la politique du NGPES, la prudence relativement à l'aide budgétaire et le choix de la qualité (vs quantité) de l'agence en sont les points stratégiques qui ressortent bien du rapport.

Néanmoins, l'Agence regrette que les actions de l'AFD d'appui institutionnel et d'influence sur les politiques publiques ne soient pas mieux valorisées dans le compte-rendu.

Ce rapport se révèle également fort utile, dans la mesure où il replace et met en perspective les actions et la place de l'aide française dans le paysage de la coopération internationale au Laos : la France occupe une place importante, solide et visible dans sa relation de partenariat avec le Laos.

La description fine des activités du SCAC met en évidence le partage des rôles et permet d'identifier les zones de collaboration possibles. Cette remise dans le contexte et cette prise de recul par rapport à nos activités permettent, en outre, d'observer que l'AFD apparaît nettement comme un partenaire privilégié du gouvernement, notamment sur le secteur rural, et le savoir-faire français dans ce domaine est reconnu et opérationnel.

2. Eléments d'information ponctuels

1) Concernant le projet PRCC indication géographique protégée

Pour l'agence, la lenteur de la constitution de la maîtrise d'ouvrage n'était pas, dans le cas d'espèce, un signe de mauvaise volonté du gouvernement à mettre en oeuvre une opération d'indication géographique (IG) au Laos, ni un signe de démarrage laborieux des activités. En effet, le thème des IG étant totalement neuf et original dans le paysage laotien du développement - à l'interface entre public et privé - et introduisant une approche nouvelle à la propriété intellectuelle (l'indication géographique), il paraît donc tout à fait normal que le montage institutionnel d'un tel projet prenne du temps. Cela témoigne, au contraire, d'une réelle volonté du gouvernement de constituer la « bonne » équipe autour de ce projet.

L'agence a d'ailleurs pu constater, à partir du mois de juin 2006, un véritable intérêt de la part de personnes assez haut placées au sein du ministère de l'agriculture et de la forêt (M. le ministre, Dr. Parissak) sur un dossier qui, pourtant, est d'un faible montant et ne prévoit pas de travaux d'infrastructure ; c'est pourquoi, en décembre 2006, elle a maintenu la notation A pour ce projet. En fait, ce dossier bénéficie d'une réelle appropriation des autorités, ce qui ne ressort pas de l'analyse du critère de délai entre la signature et le démarrage des activités (1 er décaissement), puisqu'il s'agit ici avant tout d'une opération à vocation « de qualité ».

La mise en place d'IG au Laos aura, sans aucun doute, des effets multiplicateurs importants sur la capacité du pays à exporter des produits de haute valeur ajoutée, comme c'est le cas en Thaïlande, indépendamment d'une adhésion à l'OMC. Enfin, il faut souligner que le gouvernement a choisi, pour une opération de taille modeste (1 million d'euros), de placer le directeur général du NAFRI lui-même à la tête de ce projet, en tant que directeur national.

2) Concernant le projet d'aménagement du bassin versant de la Nam Ngum

La création d'une nouvelle Autorité de l'eau et de l'environnement, sous l'égide du Premier ministre, est la continuité directe du travail et de l'engagement du WRCC sur le secteur de la GIRE au Laos (ce sont là les mots de la présidente de cette Autorité, Mme la Ministre Pholsena).

La mise en place de cette autorité nous paraît être porteuse de véritables réformes sur les mécanismes de gestion intégrée des ressources naturelles (notamment à l'échelle des bassins versants) et de responsabilité sociale et environnementale. Sur ce dossier, l'AFD a joué son rôle d' « influence » sur les politiques publiques et son appui a permis de poser les jalons de ce qui pourrait donner naissance à une véritable politique de l'eau et de l'environnement au Laos. Rappelons que ces deux secteurs sont tout à fait au coeur de la problématique de développement de ce pays et méritent, à ce titre, que des investissements, à la hauteur des enjeux, y soient affectés.

Dans ce contexte, l'Agence craint que la formulation « ce projet doit être surveillé » soit mal interprétée par les autorités lao.

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