2. La France joue-t-elle dans l'OTAN un rôle à la mesure de son engagement militaire ?

La France met volontiers en avant son engagement dans les opérations et dans la transformation militaire de l'OTAN. De fait, la contribution française constitue incontestablement une valeur ajoutée significative et reconnue aux capacités d'action militaire de l'Alliance .

Au plan politique , la France témoigne en revanche d'une attitude plus défensive ou réactive que « proactive » . Elle consacre beaucoup d'énergie à contenir, souvent à juste titre, des propositions dont l'initiative lui échappe.

Notre pays a pourtant un certain nombre de positions à faire valoir . Elles portent d'abord sur le fonctionnement de l'Alliance : la nécessaire légitimation internationale de l'intervention militaire, pour laquelle le rôle essentiel des Nations unies doit être réaffirmé ; le maintien du contrôle politique exercé par le Conseil de l'Atlantique Nord, ou prévaut la règle de l'unanimité , notamment dans l'évaluation politique des situations de crise et dans l'approbation des plans d'opérations ; la nécessité d'une Alliance fondée sur un partenariat plus équilibré. Elles concernent également les réponses à apporter aux questions de sécurité , compte tenu de son expérience diplomatique et militaire dans de nombreuses régions du monde, et les moyens par lesquels les Européens pourraient mieux coordonner leurs efforts et fournir ainsi une contribution plus efficace aux côtés de celle des Etats-Unis.

Les évolutions futures de l'OTAN intéressent directement la France au même titre que tous les autres alliés. Aussi aurait-elle intérêt à définir plus clairement le rôle qu'elle entend voir jouer à l'Alliance dans les années à venir .

A ce titre, le volontarisme français au service du renforcement de la politique européenne de sécurité et de défense ne doit pas être exclusif d'un nécessaire réalisme , tenant compte des conceptions et du niveau d'ambition de nos partenaires, tout comme de la place tenue par l'OTAN dans leurs politiques de sécurité.

Pour être davantage entendue à l'OTAN, la France ne doit-elle pas dissiper les ambiguïtés de certaines de ses positions et clarifier son projet pour une organisation servant de cadre à une partie notable de ses engagements militaires ?

La préparation d'un nouveau Livre blanc sur la défense pourrait être l'occasion d'analyser de manière approfondie les implications de cette question.

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