CONCLUSION

L'OTAN est actuellement engagée dans une transformation qui va au-delà du seul volet militaire, centré sur la capacité à mener des opérations « expéditionnaires » exigeantes, et qui pourrait l'amener à vouloir s'impliquer de manière beaucoup plus globale au service de la stabilité et de la sécurité.

Elle poursuit en outre son élargissement géographique, avec la prise en compte de nouvelles candidatures européennes, et l'extension de ses partenariats et de ses interventions à d'autres régions du monde.

L'opération en Afghanistan symbolise les traits les plus marquants de cette évolution. Elle en montre également les limites, puisque les conditions d'un succès sont loin d'être réunies.

Cette mutation potentielle de la nature et du rôle de l'OTAN est source d'interrogations, comme l'illustrent les plaidoyers appelant, ces derniers mois, à l'élaboration d'un nouveau concept stratégique lors d'un prochain sommet de l'Alliance. Celle-ci doit-elle et peut-elle aller beaucoup plus loin dans la transformation, au risque de disperser ses efforts, de diluer son identité et d'empiéter sur le rôle d'autres organisations internationales ? Doit-elle se recentrer sur des priorités communes à tous ses membres, en cherchant à redéfinir le partenariat transatlantique ? Comment doit-elle coopérer et se coordonner avec l'Union européenne et sa politique de sécurité et de défense, alors que 21 pays sont membres des deux entités ?

A travers ce rapport d'information, la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées souhaitait éclairer le débat. Celui-ci mérite un dialogue plus étroit entre exécutifs et parlements nationaux, tout comme entre l'OTAN et son pendant parlementaire, l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.

La manière dont évoluera l'Alliance atlantique durant les prochaines années constitue un véritable enjeu pour la France, dont la contribution aux opérations et à la transformation militaire a été particulièrement intense au cours des dix dernières années.

L'OTAN forme de fait l'un des éléments principaux du cadre international dans lequel s'inscrit désormais notre politique de défense. Cette réalité est parfois sous-estimée du fait de la position singulière que nous conservons dans l'Alliance et de notre engagement légitime en faveur d'une politique européenne de sécurité et de défense ambitieuse.

Il importe donc, pour la France, de définir clairement ce qu'elle attend de l'Alliance atlantique, de proposer une articulation cohérente et crédible entre celle-ci et l'Europe de la défense, et de se donner les moyens de promouvoir ses idées dans une organisation où son rôle politique ne semble pas à la hauteur de sa contribution militaire.

La préparation d'un nouveau Livre blanc sur la défense offre l'opportunité d'analyser l'ensemble de cette problématique et d'en tirer des conclusions politiques, afin d'arrêter des choix clairs et d'oeuvrer à des politiques de sécurité plus efficaces au bénéfice de l'Europe comme de l'ensemble des alliés.

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