II. UN « FEUILLETON » FISCALO-AGRICOLE

A. UN PLAFONNEMENT PROVISOIRE... QUI DURE

La taxe sur le chiffre d'affaire des exploitants agricoles a fait l'objet de sévères critiques dès sa création, critiques émanant en particulier du secteur viticole et qui ont conduit à ce qu' aujourd'hui encore, un impôt voté en 2002 ne s'applique pas pleinement.

1. Un « feuilleton » législatif répétitif

La dégressivité du plafonnement jusqu'au déplafonnement total n'a jamais été mise en oeuvre , dans la mesure où la rédaction de l'article 302 bis MB du code général des impôts a, depuis 2003, été systématiquement modifiée afin de maintenir à 120 % de la cotisation 2002 le plafond de taxe à acquitter au titre de la part variable. Ont ainsi été successivement adoptées six rédactions de l'article ayant vocation à repousser l'échéance du déplafonnement.

Votre rapporteur spécial note en outre que, jusqu'en 2005, les amendements adoptés tendaient à retarder l'enclenchement du déplafonnement tout en maintenant sa progressivité . En revanche, à compter de l'adoption de la loi de finances rectificative pour 2005, la référence à la progressivité du déplafonnement a disparu au profit d'une reconduction, année après année, du plafond de 120 % de la cotisation 2002 (cf. tableau).

L'évolution du plafonnement de la cotisation due au titre de la part variable
de la taxe sur le chiffre d'affaires des exploitants agricoles

Loi

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Loi n° 2002-1576 du 30 décembre 2002

120 %

140 %

160 %

180 %

Déplafonnement

Loi n° 2003-1312 du 30 décembre 2003

120 %

140 %

160 %

180 %

Déplafonnement

Loi n° 2004-1485 du 30 décembre 2004

puis

Loi n° 2005-157 du 23 février 2005

120 %

140 %

160 %

180 %

Déplafonnement

Loi n° 2005-1720 du 30 décembre 2005

120 %

Déplafonnement

Loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006

120 %

Déplafonnement

Source : commission des finances

2. Les débats de 2006

Cet « éternel retour » du débat sur le financement du développement agricole, dont le dernier avatar a surgi lors des débats sur le projet de loi de finances rectificative pour 2006, n'a pas manqué de susciter les critiques de votre commission des finances qui a observé combien il était incohérent de prolonger chaque année une situation « provisoire ». En conséquence, elle a appelé le ministre chargé de l'agriculture à appliquer pleinement le dispositif ou à en sortir (cf. annexe 3).

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