2. L'incoordination contre les ambitions de l'Union européenne

L'incoordination des politiques économiques en Europe, rupture d'un engagement politique fondamental, conduit au sacrifice des ambitions les plus élevées de l'Union européenne .

Selon l'article 2 du Traité : « La Communauté a pour mission , par établissement d'un marché commun, d'une Union économique et monétaire et par la mise en oeuvre des politiques ou des actions communes visées aux articles 3 et 4, de promouvoir dans l'ensemble de la Communauté un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques, un niveau d'emploi et de protection sociale élevé, l'égalité entre les hommes et les femmes, une croissance durable et non inflationniste, un haut degré de compétitivité et de convergence des performances économiques, un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les Etats membres . »

Par ailleurs, la Stratégie de Lisbonne fixe à l'Europe pour objectif de « devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale, dans le respect de l'environnement. »

L'absence de coordination des politiques économiques représente donc la violation d'un engagement fort dont le sens politique a été exposé dans l'avant-propos du présent rapport.

Les conditions dans lesquelles cet engagement est contourné ajoutent à l'erreur commise pour en faire une faute historique.

A titre d'exemple, le retour des stratégies en tout point analogues à des dévaluations compétitives laisse sans voix au vu des engagements des Etats, de l'adoption d'une monnaie unique... et de leur incapacité à conduire une politique de change adaptée à l'échelle de la zone euro.

Le coût en croissance économique, l'anémie des moyens des Etats qu'elle provoque et dont la concurrence fiscale augmente directement la gravité rendent illusoires la préparation de l'avenir 25 ( * ) , c'est-à-dire les étapes à franchir pour augmenter le rythme de la croissance potentielle en Europe

De même, l'ambition de la protection sociale élevée paraît compromise puisqu'aussi bien elle dépend de la croissance actuelle et future de l'Union européenne.

Ainsi, la non-coordination des politiques économiques, par les coûts élevés qu'elle entraîne, coûts effectifs mesurables, coûts d'opportunité évaluables aussi et coûts potentiels considérables si elle devait dégénérer encore davantage, mine toutes les réalisations, toutes les ambitions aussi de la construction européenne.

* 25 Comment dans ces conditions financer les biens publics - recherche, enseignement, formation, infrastructures...) dont elle dépend ?

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