B. LA NÉCESSITÉ DE CONFORTER L'ORGANISATION DE LA RECHERCHE DANS LES TAAF ET EN ARCTIQUE

1. Pérenniser des programmes de recherche de dimension internationale

M. Eric Pilloton a identifié plusieurs enjeux pour l'avenir de la recherche dans les TAAF :

- faire en sorte que l'IPEV dispose de moyens suffisants, la présence scientifique sur le terrain dépendant directement de cet institut ;

- arrêter la diminution des ressources affectées aux TAAF, faute de quoi les activités supports prises en charge par la collectivité verraient leur qualité diminuer et rendraient la présence scientifique plus difficile ;

- favoriser davantage la dimension internationale des programmes de recherche ;

- développer et intensifier les recherches menées dans les Iles Eparses, celles-ci présentant un fort intérêt pour le monde scientifique.

M. Gérard Jugie a estimé qu'en termes de vision européenne, la recherche polaire se trouvait dans une configuration triangulaire franco-italo-allemande, et qu'un fort soutien politique serait nécessaire pour élargir cette coopération. Il a confirmé que la recherche française était insuffisamment développée au Nord, estimant primordial de rétablir un équilibre entre le Nord et le Sud, compte tenu des enjeux.

La recherche polaire peut être caractérisée de recherche sous-financée. La France, qui a une forte présence au niveau polaire, dispose des plus faibles moyens logistiques. Des besoins urgents doivent être satisfaits tels que la rénovation de la base Dumont d'Urville.

Notre collègue Christian Gaudin a jugé primordial de s'orienter vers une stratégie européenne, compte tenu des investissements colossaux nécessaires au déploiement des moyens logistiques. Il a souligné la nécessité de définir des priorités, de coordonner les travaux de recherche français et les travaux internationaux et de faire émerger les talents de l'avenir en matière de recherche polaire.

M. Guy Duhamel , soulignant que la recherche appliquée aux pêches était aussi fondamentale que les autres recherches, a indiqué que la question des aires marines protégées (évoquées dans le traité de l'Antarctique) devrait être traitée avec une acuité particulière. Compte tenu des challenges qui se présentent dans les domaines de recherche sur la biodiversité, il est crucial que des moyens conséquents soient attribués afin que le financement ne constitue pas un frein à la connaissance.

M. Yvon Le Maho , considérant que la France ne pouvait pas attendre qu'un autre pays démontre l'urgence de prendre des mesures, a fortement insisté sur la nécessité de renforcer la recherche en matière de biodiversité.

M. Yves Frénot , directeur adjoint de l'IPEV, a rappelé que l'année polaire internationale 2007-2008 concernait également l'Arctique et prenait en compte l'approche bipolaire des recherches. Il a expliqué que l'ensemble des programmes évoqués trouvaient leur place dans l'année polaire internationale et étaient subventionnés dans ce cadre. Il a estimé que la France, à travers le ministère de la recherche et l'Agence nationale de la recherche, avait fourni un effort particulier en termes de soutien financier de cette recherche, surtout vis-à-vis de nos partenaires étrangers et européens.

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