C. UNE PRÉSENCE INDUSTRIELLE FRANÇAISE À CONSOLIDER

Sans figurer aux premières places dans la liste des partenaires économiques du Brésil, la France occupe un rang loin d'être médiocre. Sur le plan commercial, notre pays est le neuvième fournisseur du Brésil et son quatorzième client . En 2006, les exportations françaises se sont élevées à 2,55 milliards d'euros (+14 % par rapport à 2005) et les importations à 2,9 milliards d'euros (+ 5 %), soit un déficit de 350 millions d'euros. La part de marché de la France est de 3,1 %, derrière les Etats-Unis, l'Argentine, la Chine, ou l'Allemagne. Ce sont près de 4.200 entreprises françaises qui commercent avec le Brésil, dont 74 % de petites et moyennes entreprises (PME) qui réalisent 25 % des exportations.

Les biens d'équipement demeurent en première position (39,5 %) dans les exportations françaises vers le Brésil, les biens intermédiaires occupant la deuxième place (28 %), devant les biens de consommation (15,5 %). Quatre types de produits représentent près de la moitié des ventes françaises : ceux issus de la construction aéronautique et spatiale (23 %), les équipements automobiles (10,5 %), les préparations pharmaceutiques (6 %) et les produits chimiques (4 %). Par ailleurs, 40 % des exportations s'effectuent des maisons-mères des entreprises françaises vers leurs filiales implantées au Brésil.

En ce qui concerne les investissements directs à l'étranger (IDE), bien que le Brésil soit devenu un émetteur net d'IDE depuis 2005 30 ( * ) , la France est le dixième investisseur au Brésil en 2006, alors qu'elle se situait en quatrième position en 2005. Certes, le stock d'investissements français reste élevé , avec 13,3 milliards de dollars en 2006, soit 7,2 % du total des IDE, mais le flux est en nette décroissance , avec 745 millions de dollars en 2006 contre 1,4 milliard en 2005 31 ( * ) .

Il n'en reste pas moins que des liens anciens et durables unissent les deux pays sur le plan économique, comme le démontre l'implantation de L'Oréal dès les années 1930. 350 entreprises françaises, oeuvrant dans des secteurs aussi divers que le bâtiment et les travaux publics (BTP), l'environnement, les services, le commerce ou la métallurgie, sont implantées au Brésil et fournissent 250.000 emplois directs. Il s'agit, pour la plupart, de PME, mais aussi de grands groupes 32 ( * ) comme le démontre le fait que 35 entreprises du CAC 40 disposent d'une filiale au Brésil. Ces entreprises sont principalement localisées dans l'Etat de São Paulo (60 %), de Rio de Janeiro (22 %), du Paraná (7 %), de Minas Gerais (3 %), du Rio Grande do Sul (2 %) et de Santa Catarina (2 %).

Mais comme l'a expliqué à la délégation M. Antoine Pouillieute, ambassadeur de France au Brésil, notre pays, malgré un stock d'investissements important, perd actuellement des parts de marché, en raison d'un flux plus aléatoire. Certes, il existe encore aujourd'hui de nombreuses opportunités d'investissements mais l'appareil industriel français, contrairement à celui de l'Allemagne, n'est pas le plus adapté pour répondre à la demande brésilienne, pays qui a des besoins importants dans le secteur des industries de base, comme les aciéries ou les hauts fourneaux.

Votre délégation considère que l'un des vecteurs de l'amélioration de la présence française dans un pays comme le Brésil pourrait s'appuyer sur le développement du système des volontaires internationaux en entreprise (VIE), dont elle a du reste rencontré deux bénéficiaires en poste chez PSA .

Le volontariat international en entreprise

Le VIE permet aux entreprises françaises de confier à un jeune de moins de 28 ans une mission professionnelle à l'étranger durant une période modulable de six mois à deux ans. Cette formule a pour objectif de favoriser le développement international des entreprises françaises en leur proposant de bénéficier des compétences d'un jeune salarié à un coût inférieur à celui d'un cadre expatrié. Depuis le 1 er janvier 2006, les dépenses liées à la rémunération des VIE sont éligibles au crédit d'impôt export.

* 30 En 2006, les IDE brésiliens ont atteint le chiffre record de 27,3 milliards de dollars, soit une multiplication par dix par rapport à l'année 2005.

* 31 3,4 % du total contre 6,7 % en 2005.

* 32 L'Oréal, Accor, Leroy Merlin, PSA, Renault, Louis Dreyfus...

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