C. LE POIDS DES ETATS-UNIS

Les Etats-Unis restent un acteur majeur dans le secteur des semiconducteurs. Comme dans les pays asiatiques, c'est un secteur jugé prioritaire et donc massivement soutenu non seulement par le gouvernement fédéral, mais également par certains Etats très riches comme l'Etat de New-York, le Texas ou la Californie et par des associations professionnelles puissantes.

1. Un acteur majeur dans le secteur des semiconducteurs

Les Etats-Unis restent un acteur majeur dans le secteur des semiconducteurs malgré l'érosion de leur part de marché dans la production mondiale.

En effet, le territoire américain n'accueille plus que 17 % des capacités de production, mais ce chiffre doit être relativisé car il fait des Etats-Unis le troisième producteur au monde de semiconducteurs derrière le Japon et Taiwan. En outre, 49 % de la production proviennent d'entreprises américaines, témoignant ainsi du leadership américain.

De même, le poids des Etats-Unis reste prépondérant dans la conception (34 % du marché mondial), contre 26 % pour le Japon, 22 % pour l'Asie du Sud-Est et 18 % pour l'Europe.

Dans le secteur des logiciels et des services liés aux technologies de l'information, les Etats-Unis exercent un quasi-monopole avec 85,2 % des parts de marché contre 10,8 % pour l'Europe et 2,1 % pour le Japon.

En outre, les Etats-Unis disposent de leaders mondiaux aussi bien parmi les sociétés intégrées que parmi les fabless.

Ainsi, Intel, leader mondial des semiconducteurs, est l'une des rares sociétés intégrées dont le chiffre d'affaires est suffisamment important pour lui permettre de financer de manière autonome ses développements technologiques. Quant à IBM, il représente le prototype de l'entreprise intégrée qui a choisi de nouer des alliances stratégiques afin de pouvoir rester dans la course à la miniaturisation.

Parmi les fabless, on notera Texas Instrument, troisième fabricant de semiconducteur au monde, qui a décidé de se concentrer sur la conception en sous-traitant sa production à TSMC. Enfin, Qualcomm et Broadcom sont des sociétés fabless dès leur origine classées respectivement numéro 1 et numéro 2 mondiaux dans la liste des 10 premiers concepteurs de circuits intégrés.

Il apparaît donc que si l'un des deux modèles économiques (société intégrée contre fabless) devait s'imposer, les Etats-Unis resteraient un acteur incontournable.

2. Un important programme de soutien à la microélectronique

La recherche dans le secteur de la microélectronique est financée à trois niveaux :

- au niveau fédéral : les principales agences concernées sont la National Science Foundation (NSF) qui finance des projets de recherche fondamentale, le département de la défense à travers la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) et le département de l'énergie ;

- au niveau des Etats : afin de développer l'activité économique dans les secteurs de pointe, de nombreux Etats américains investissent dans la construction de centres de recherche .

Ainsi, l'Etat de New-York a dépensé 2 milliards de dollars pour la création du College of Nanoscale Science and Engineering à l'université d'Albany, la contribution financière d'IBM s'élevant à 500 millions de dollars. Aujourd'hui, c'est le plus grand centre au monde associant recherche, éducation et développement dans le domaine des nanotechnologies. Avec ses 1.700 employés et ses 8.000 m 2 de salle blanche en 300 mm, il possède les équipements technologiques les plus modernes au niveau mondial, dont l'un des deux prototypes d'équipement lithographique en extrême ultra-violet développé par ASML. Depuis sa construction, ce centre d'excellence a attiré plus de 100 industriels (IBM, AMD, Infineon, ASML etc) et plus de 7 milliards de dollars d'investissement.

- au niveau des associations d'industriels : plusieurs associations allouent un budget pour la recherche et développement sur des noeuds technologiques distincts.

Ainsi, l'association internationale SEMATECH consacre 150 millions de dollars à des programmes de recherche très proches des développements industriels à court terme sur les noeuds technologiques 45-32 nm.

L'association internationale GRC (Global Research Corporation ) finance à hauteur de 30 millions de dollars 300 projets universitaires visant à la poursuite de la loi de Moore.

Le FCRP (Focus Center Research Program) a été établi afin de poursuivre la loi de Moore jusque dans ses ultimes retranchements, en brisant les différents « murs de briques » mentionnés dans l'ITRS. Il s'agit d'une initiative purement américaine, gouvernée par l'association MARCO (Microelectronics Advanced Research Corporation) et financée par l'industrie à travers le SIA (Semiconductor Industry Association) et le gouvernement via la DARPA.

Le FCRP finance 38 universités au travers de 5 pôles de recherche disposant chacun d'un budget d'environ 10 millions de dollars, piloté par une université leader, et se focalisant sur des recherches plus ou moins amont.

L'objectif affiché du NRI (Nanoelectronics Research Initiative) est d'aboutir d'ici 2020 à un premier concept éprouvé et industrialisable de composant logique capable de remplacer le transistor CMOS. Il dispose d'un budget de 50 millions de dollars, provenant à la fois de la NSF et de 6 industriels AMD (Freescale, IBM, Intel, Micron et Texas Instruments), avec lequel il finance 23 universités, dont 9 avec des fonds de la NSF au travers des NSEC (Nanoscale Science & Engineering Center).

Programmes de recherche financés par l'industrie américaine

Source : INTEL Corp.

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