b) Le lancement de plusieurs chantiers d'importance

Trois types de grands chantiers ont été lancés ces dernières années :

- La création du Centre franco-indien de l'eau

Suite aux différentes visites ministérielles indiennes et françaises depuis 2006, il a été décidé de lancer une réflexion sur la création d'un Institut franco-indien de recherche sur l'eau. Après de nombreuses consultations, un coordonnateur français et un coordonnateur indien ont été désignés. Ils devraient préparer un cahier des charges fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement du futur institut (virtuel dans un premier temps) dont l'acte de naissance pourrait être signé en septembre prochain lors de la visite en France du Premier ministre indien.

Votre délégation a visité cette cellule franco-indienne. Les pénuries chroniques de l'Inde en eau et son niveau élevé de pollution sur un certain nombre de sites justifient l'urgence d'une telle coopération. En outre, il serait nécessaire que des instituts de recherche privés indiens concernés par ces sujets participent à ce type de programmes essentiels pour le pays.

- Les laboratoires internationaux associés (LIA)

Au cours de la visite de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, en janvier 2008, deux accords de création de laboratoires internationaux associés ont été signés :

. un LIA en neurosciences entre l'INSERM et l'Indian Council of Medical Research (ICMR). Ce laboratoire, localisé en Inde, regroupera des équipes scientifiques du National Brain Research Centre (NBRC) et celles de l'Unité INSERM 767 de l'Hôpital Robert Debré pour des travaux portant sur les dysfonctionnements du développement cérébral ;

. un LIA en chimie pour un développement durable au bénéfice de l'environnement et de la santé humaine entre le CNRS, l'Université de Rennes et l'Indian Institute of Chemical Technology du « Council of Scientific and Industrial Reseach » (CSII).

Par ailleurs, la cellule mixte, virtuelle, créée en 2003 entre le CNRS et l'Indian Institute of Science (llSc) de Bangalore dans le domaine de la chimie du solide doit également être transformée en LIA en Inde.

L'intérêt de la création de ces LIA est de permettre des co-financements, tant du côté français que du côté indien en provenance des organismes de recherche.

Un troisième accord de coopération a été également signé au cours de la visite présidentielle entre le « Grand Accélérateur National d'Ions Lourds » (GANIL) de Caen, d'une part, et le Bhabha Atomic Research Centre (BARC) et le Tata Institute of Fundamental Research (TIFR) de Bombay, d'autre part. Cet accord devrait permettre la participation des deux instituts indiens au projet d'accélérateur dédié à la production de faisceaux de haute intensité et d'isotopes rares et éphémères.

- Le programme européen AOUDA

Enfin, le SST est partenaire de l'action spécifique européenne AOUDA : « Action to Observe and Understand Different Approaches in Euro-lndian research programmes ». D'une durée de 18 mois, ce programme associant cinq autres partenaires européens se propose d'analyser et d'évaluer la coopération scientifique entre l'Inde et l'Union européenne.

Par ailleurs, les représentants de l'Association des universités indiennes ont évoqué devant votre délégation l'existence de 67 projets de collaboration. Ils travaillent avec les Chambres de commerce et d'industrie à un mémorandum d'entente en vue de développer des projets de coopération avec des groupes industriels et d'encourager la formation d'un plus grand nombre d'ingénieurs, le pays en manquant cruellement.

En tout état de cause, votre délégation souligne l'absolue nécessité de renforcer la coopération scientifique et technique avec l'Inde. Le budget qui lui est consacré a été divisé par 2 en termes réels en 20 ans. Des efforts budgétaires doivent permettre d'inverser cette tendance si préjudiciable à l'avenir de notre pays avec cette puissance émergente.

Des établissements, tels que l'ITT de Delhi par exemple, ont clairement exprimé leur souhait d'un renforcement de la coopération avec des établissements français. Ils attachent de l'importance à cette collaboration avec notre pays et il nous faut pouvoir répondre à cette attente, dans l'intérêt de nos deux pays.

Ainsi que l'ont souligné plusieurs interlocuteurs, la création de deux nouveaux ITT ouvre de nouvelles opportunités à la France pour développer sa coopération scientifique de haut niveau avec l'Inde.

Afin d'encourager plus largement la mobilité des jeunes chercheurs entre nos deux pays, votre délégation insiste sur la nécessité :

- d'accompagner à leur retour les postdoctorants français ayant exercé en Inde une activité de recherche ;

- de donner un nom prestigieux et connu en Inde à un système de bourses destiné aux postdoctorants indiens . Ceci renforcerait l'attractivité et la visibilité internationale de notre pays ;

- de faciliter l'obtention de visas pour les jeunes chercheurs indiens souhaitant faire un stage en France.

Les représentants de l'université de Delhi ont précisé que trois domaines avaient été identifiés pour développer la coopération avec la France : le nucléaire, les matériaux et la synthèse organique.

Enfin, le ministre des Sciences et de la Technologie a exprimé à votre délégation le souhait que la coopération entre nos deux pays se développe dans les secteurs considérés par l'Inde comme prioritaires en matière de recherche et développement , à savoir :

- l'énergie, y compris les énergies alternatives telles que le solaire,

- les ressources en eau,

- et, plus généralement, l'environnement.

Le ministre a, par ailleurs, proposé l'établissement en commun d'un inventaire de la totalité des monuments historiques indiens, grâce aux technologies satellitaires. Il s'agit là d'un projet dont les conséquences peuvent être très positives pour le pays, en termes de mise de maîtrise de la rénovation et de mise en valeur des nombreux trésors constitutifs de son patrimoine. Ce projet serait conduit grâce à l'aide, y compris financière, de l'Unesco.

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