2. Développer l'aquaculture : une obligation pour demain

Depuis 20 ans, le volume des pêches de capture au niveau mondial stagne, comme votre rapporteur l'a déjà indiqué, il est même possible qu'il ait déjà commencé à décliner.

Parallèlement, la consommation mondiale des produits halieutiques va croissant. Sur les 40 dernières années, elle est passée de 9 kg en 1961 à 16,6 kg en 2004 .

Dans les eaux continentales , Chine incluse, l'aquaculture représente déjà plus de trois fois le volume des prises sauvages (28,9 Mt contre 9,6 Mt). En mer, le rapport en faveur des pêches de capture est d'environ un pour quatre mais se réduit (84,2 Mt contre 18,9 Mt). 2008 serait d'ailleurs la première année où l'aquaculture égalerait les pêches de capture continentales et maritimes dans l'alimentation humaine.

Compte tenu de l'état très dégradé des stocks halieutiques marins, aucune augmentation des prises n'est à attendre. Il n'y a guère de stocks vierges, la plupart sont pleinement voire surexploités.

Ainsi, seule l'aquaculture pourra répondre à la demande de produits halieutiques dans les années à venir et assurer la jointure entre la consommation et les pêcheries sauvages.

D'ailleurs dans ses perspectives pour 2030 , la FAO table sur une stabilité des captures marines (87 M t), une légère diminution des captures dans les eaux continentales et une forte augmentation de l'aquaculture . Celle-ci atteindrait 83 M t . Elle prévoit que la production aquacole continuera d'augmenter au rythme très élevé de 8 % par an dans le monde. Elle permettrait à la production de poisson de consommation d'atteindre 150 M t soit une augmentation de près de 50 % par rapport à 2004 (105,6 Mt).

Selon ses prévisions, au cours des 20 prochaines années, l'aquaculture deviendrait majoritaire dans l'alimentation humaine d'origine halieutique .

Parallèlement, la FAO estime que la part de la production totale utilisée pour la consommation sera croissante (85 % au lieu de 75 %), le volume consacré à un usage non alimentaire se réduisant d'un tiers et passant de 34,8 M t à 26 M t seulement. C'est là un pari audacieux sur la capacité de l'aquaculture à incorporer toujours moins de produits sauvages pour l'alimentation des élevages puisqu'on assisterait à un quasi doublement de la production avec une réduction d'un tiers des intrants sauvages.

La FAO identifie d'ailleurs parfaitement le défi que constitue cette prévision et reconnaît qu'au moins jusqu'en 2015 la demande en farine de poisson continuera d'augmenter ainsi que les tensions sur ce marché et donc sur les ressources sauvages. Après cette date, elle pense que les recherches en cours pourront commencer à produire leurs fruits et feront rapidement sentir leurs effets sur la demande.

Elle envisage cependant que le renchérissement des farines ralentisse la croissance de l'aquaculture. Elle pourrait même entraîner une réduction du volume du poisson disponible pour la consommation humaine dès la fin de la présente décennie .

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