B. UN PAYS SOUS ASSISTANCE ÉCONOMIQUE

1. Une économie faible

Même si la phase de reconstruction du pays est achevée depuis les évènements de 1999, l'économie du Kosovo est faible. Le taux de chômage atteint 45 % et l'économie ne survit que grâce à l'aide extérieure. L'économie kosovare est presque exclusivement centrée sur le petit commerce, les activités de construction individuelle et les réseaux d'économie parallèle. Si le Kosovo dispose de richesses minières (bauxite, lignite, nickel et or) et de ressources hydroélectriques, l'appareil de production souffre de vétusté et nécessiterait des investissements considérables.

Si une partie de la population active est employée dans l'agriculture, les terrains agricoles les plus fertiles ont été utilisés pour les centrales thermiques et les parcelles agricoles sont petites.

La fiabilité des statistiques kosovares n'est pas encore satisfaisante, mais il apparaît toutefois que le PIB par habitant représente seulement 5,5 % de la moyenne de l'UE 27, soit 1.600 euros par personne et par an.

Le pays manque de capacités à l'exportation et de compétitivité, le déficit commercial atteignant 41 % du PIB en 2007. Grâce aux investissements directs étrangers dans le secteur bancaire et la téléphonie mobile, le déficit des paiements courants est limité à 12,6 % mais, selon les experts, une part significative des flux financiers demeure inexpliquée.

La fourniture d'énergie reste un élément problématique pour le développement du pays, qui enregistre régulièrement des coupures d'électricité.

D'après le rapport de progrès de la Commission européenne, le Kosovo connaît de faibles investissements publics et une mauvaise consommation des crédits budgétaires de l'Etat. Ainsi, la planification budgétaire est critiquée par les services de la Commission européenne, l'année 2007 ayant enregistré un excédent de 7,2 % du PIB alors que l'investissement public est resté très limité. Le budget 2008 est marqué par une politique de dépenses publiques courantes, sans vision d'investissement. Le Kosovo utilise l'euro et n'ayant pas de prise sur sa politique monétaire, son économie dépend de la conduite de sa politique budgétaire.

Un processus de privatisations est en cours, qui a du être interrompu par une décision de la cour suprême du Kosovo mettant en cause les méthodes employées. Une loi sur l'agence de privatisation du Kosovo a été adoptée en 2008, permettant au processus de reprendre. Des questions se posent toujours sur le marché énergétique, la corruption, les droits de propriété, qui empêchent le bon développement du marché.

Les infrastructures de transports, routières et ferroviaires, sont limitées au Kosovo, mal connectées aux réseaux régionaux et les liaisons avec la Serbie sont difficiles, en raison du contexte politique.

Pour le marché du travail, les statistiques sont peu fiables mais les chiffres de chômage étaient encore en hausse en 2007, pour atteindre environ 44 % de la population active, avec des taux d'activité très différenciés entre hommes (65,2 %) et femmes (28,3 %). Chaque année 30.000 jeunes kosovars entrent sur le marché du travail, sans que celui-ci soit en mesure de les accueillir. L'importance de l'économie informelle ne permet toutefois pas de refléter correctement les dynamiques de l'économie.

La population kosovare est très jeune (50 % de la population a moins de 25 ans, 70 % a moins de 30 ans), et les priorités doivent être d'investir dans l'éducation et la santé publique. Les universités privées et des services de santé privés se développent en raison des défaillances du système public, sans parvenir à répondre aux besoins de la population.

En définitive, le développement de l'économie kosovare passe beaucoup par le développement de l'intégration régionale, encore insuffisante. Les autorités kosovares ont une bonne coopération avec le Monténégro, la Macédoine et l'Albanie, mais tous les liens sont coupés avec la Serbie. Enfin, le gouvernement veut attirer les investissements étrangers, et notamment les ressources de la diaspora, pour développer l'économie.

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