b) Hors zone euro, loin de la stabilité des prix

Il en est allé de même hors zone euro où, en moyenne, l'inflation a été plus importante , tout particulièrement pour les pays récemment entrés dans l'Union européenne.

PRIX À LA CONSOMMATION HORS ZONE EURO (1992-2009)

1992-96

1997-2001

2002-06

2003

2004

2005

2006

Bulgarie

80,5

70,1

3,8

0,2

4,4

5,2

5,2

Rép. Tchèque

11,2

5,3

1,4

- 0,4

3,3

0,9

2,3

Danemark

1,7

2,1

1,7

1,3

1,5

2,2

2,1

Estonie

-

6,4

2,4

1,0

1,7

2,7

3,8

Lettonie

-

4,1

5,9

3,1

7,0

8,7

8,5

Lituanie

-

3,0

0,6

- 0,9

- 0,3

1,7

2,9

Hongrie

-

11,8

3,9

4,1

4,6

3,8

3,3

Pologne

31,6

9,0

1,9

0,4

3,0

2,1

0,9

Roumanie

117,3

60,5

12,4

15,2

13,9

7,1

5,1

Slovaquie

-

7,0

5,0

6,6

7,4

2,6

5,1

Suède

3,5

1,4

1,4

1,8

0,8

1,3

1,3

Royaume-Uni

3,4

2,0

2,0

1,9

1,7

2,5

2,4

Source : Commission européenne

c) Quelques divergences de fond

Même si les écarts d'inflation au sein de la zone euro peuvent être économiquement justifiés, des facteurs structurels doivent être pris en considération pour mesurer ce que doivent les inflations fortes à des déséquilibres économiques .

Parmi ceux-ci, la divergence entre l'évolution des salaires et les gains de productivité représentent une source d'alimentation éventuelle d'inflation par les coûts.

De ce point de vue, on observe que depuis 1995, les salaires nominaux dans l'ensemble des économies européennes ont évolué de façon nettement divergente.

SALAIRES NOMINAUX, ENSEMBLE DE L'ÉCONOMIE

Source : Eurostat

Les salaires nominaux ont augmenté de 23 % en moyenne dans la zone euro , entre 1995 et 2005. Mais, cette croissance a dépassé 35 % en Espagne alors qu'elle a été limitée à 13 % en Allemagne et, dans ce pays, entre 2002 et 2005, les salaires nominaux n'ont cru que de 2,5 % soit, compte tenu de l'inflation, un recul en termes de pouvoir d'achat. Les salaires nominaux ont progressé en France d'environ 28 % au cours de la même période, à peu près comme en Italie.

L'enchaînement salarial allemand très atypique perturbe la significativité de la croissance des salaires nominaux en zone euro, si bien que pour disposer de statistiques ayant un sens, il est nécessaire de calculer une moyenne européenne hors Allemagne. Quand cette correction est effectuée, l'augmentation des salaires nominaux en France ressort comme inférieure à la moyenne de la zone euro. Pour le reste, tous les pays européens se rapprochent de l'augmentation moyenne des salaires dans la zone euro.

La considération de l'évolution des coûts salariaux nominaux comparés des différentes économies donne une indication sur l'évolution relative des coûts de production qui peut être trompeuse.

Une même variation de ces coûts dans deux économies distinctes accompagnée d'évolutions différentes de l'efficacité du travail (plus rapide dans un pays que dans l'autre) aboutit à une déformation de la compétitivité coût entre ces deux pays au profit du pays dans lequel l'efficacité du travail (sa productivité) s'accroît relativement plus. On calcule ainsi des coûts salariaux unitaires qui corrigent les coûts salariaux nominaux en prenant en compte la production par tête.

Le tableau ci-après fournit les éléments qui permettent d'apprécier l'évolution des coûts salariaux unitaires.

INDICATEURS DE COÛTS DU TRAVAIL DANS LA ZONE EURO (1999 - 2006)

(Croissance en %)

Salaire nominal par tête

Productivité
par tête

Coût salarial nominal unitaire

Belgique

2,8

1,3

1,5

Allemagne

1,9

1,7

0,2

Irlande

5,9

2,9

2,9

Grèce

6,4

3,4

2,9

Espagne

3,1

0,4

2,6

France

2,8

1,0

1,7

Italie

2,9

0,4

2,6

Luxembourg

3,5

1,0

2,5

Pays-Bas

3,8

1,7

2,0

Autriche

1,9

1,4

0,5

Portugal

4,0

0,8

3,1

Finlande

3,2

2,1

1,2

Moyenne

2,6

1,1

1,4

Source : Commission européenne.

Elle apparaît nettement contrastée, certains pays se singularisant par le haut (Portugal, Italie, Irlande, Grèce) 11 ( * ) .

On relève que ces pays sont aussi ceux où l'inflation a été la plus dynamique. En conséquence, les variations des salaires dans ces pays n'ont pas permis de dégager de gains de pouvoir d'achat à hauteur des progrès de productivité.

* 11 On relève que ces pays sont aussi ceux où l'inflation a été la plus dynamique. En conséquence, les variations des salaires dans ces pays n'ont pas permis de dégager de gains de pouvoir d'achat à hauteur des progrès de productivité (voir plus loin).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page