B. UN PÉRIMÈTRE D'INTERVENTION COHÉRENT, CENTRÉ SUR LE CoeUR DE MÉTIER DE L'AGENCE

Vos deux commissions redoutent que l'élargissement du champ de compétences de la future agence à la coopération universitaire, scientifique et technique affaiblisse sa vocation culturelle première. Il y a, en particulier, des raisons de craindre que cet aspect de la coopération internationale soit prioritaire par rapport aux échanges proprement artistiques et qu'il en résulte un déséquilibre en termes d'arbitrages budgétaires dans le fonctionnement de l'agence.

Dans le cadre d'une mondialisation marquée par une compétition accrue dans le domaine des idées et de la formation des élites, vos deux commissions ne nient pas que la conduite d'une diplomatie d'influence efficace exige d'articuler ensemble les leviers culturel et linguistique mais aussi universitaire, scientifique et technique. C'est au demeurant dans cette logique que s'inscrit la recommandation formulée par le Conseil de modernisation des politiques publiques du 11 juin 2008 qui préconise d' asseoir la mise en oeuvre de notre diplomatie d'influence sur trois opérateurs distincts : l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, une agence en charge de l'action culturelle extérieure et une agence en charge de la mobilité et de l'expertise internationales.

Les champs de compétences bien délimités de ces trois opérateurs ne feront naturellement pas obstacle à ce que des synergies s'opèrent sur le terrain, notamment via la mutualisation de leurs moyens et de leurs locaux. C'est du reste déjà le cas dans certains pays où les EspacesFrance en cours d'expérimentation devraient accueillir des antennes locales de CampusFrance. Ce type de synergies a vocation à se généraliser sur le terrain, à l'image du regroupement annoncé par le ministre des affaires étrangères sur un même site à Paris des trois opérateurs au sein d'une « maison des opérateurs ».

Pour ces raisons, vos deux commissions se prononcent pour un périmètre d'intervention raisonnable et cohérent pour l'agence en charge de l'action culturelle extérieure, qui préserve la spécificité des échanges artistiques par rapport à la coopération universitaire et scientifique , comme le recommandait la révision générale des politiques publiques dans sa décision précitée.

En l'espèce, aux missions de CulturesFrance détaillées dans l'article 1 er des statuts de l'association, principalement tournées vers la promotion des expressions artistiques contemporaines , pourraient également s'ajouter la diffusion de la langue française , qui constitue l'un des coeurs de métier de nos instituts et centres culturels à l'étranger, ainsi que la promotion du patrimoine audiovisuel français .

Enfin, il serait également souhaitable d'établir une coopération étroite entre la société holding Audiovisuel extérieur de la France et le futur établissement public en charge de coordonner l'exécution de l'action culturelle extérieure de la France.

Proposition n° 5 : Confier à la future agence les missions exercées jusqu'à présent par CulturesFrance, auxquelles s'ajouteraient la diffusion de la langue française et la promotion du patrimoine audiovisuel français. En revanche, la coopération universitaire, scientifique et technique devrait en être exclue et être confiée à un opérateur distinct.

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