2. Un Grand Paris de l'urbanisme et des infrastructures initié par le Gouvernement

Compte tenu des résistances apparues concernant l'évolution de la gouvernance, le chef de l'Etat a décidé d'avancer d'abord sur le front de l'urbanisme et des transports. C'est dans cet esprit qu'il a déclaré que « le Grand Paris (était) un plan de cohésion urbaine qui (prolongeait) et qui (élargissait) le plan de cohésion sociale aux dimensions non plus des quartiers mais de la métropole toute entière » 13 ( * ) . Il a ainsi annoncé une modification de la réglementation afin de lever l'obstacle de la rareté du foncier estimant qu'il existait une réserve foncière de l'ordre de 200 km² « soit deux fois la superficie de Paris intra-muros - c'est-à-dire deux à trois fois supérieure à ce qui (était) nécessaire pour construire les 1,5 millions de logements nécessaires pour répondre aux besoins à horizon de 2030 » . Les modifications envisagées porteraient notamment sur l'élévation des coefficients d'occupation des sols et des mesures visant à rétablir la continuité du bâti dans les zones denses.

Concernant les transports, le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures parmi lesquelles le développement des transports en commun de nuit, une régulation commune du trafic sur les réseaux de la RATP et de la SNCF, la création de nouvelles gares et surtout la densification du réseau grâce au prolongement de plusieurs lignes existantes.

Mais l'annonce la plus importante a sans nul doute concerné la création d'un nouveau système de transport rapide de grande capacité pour relier « les grandes polarités urbaines de demain ». M. Nicolas Sarkozy a ainsi indiqué que le projet préparé par M. Christian Blanc consistant à construire un nouveau réseau de 130 km de transports en commun ferré serait soumis à la concertation et a évalué à 35 milliards € le coût de l'ensemble des investissements envisagés qui seraient financés par la valorisation du foncier et le recours à des « partenariats public-privé ». Evoquant la nécessité de commencer les travaux avant 2012, le Président de la République a annoncé le dépôt d'un projet de loi en octobre afin de fixer les modalités de la maîtrise d'ouvrage, les outils juridiques et les moyens de financement .

Interrogé par les membres de votre mission sur le même sujet, M. Christian Blanc a apporté des informations complémentaires en estimant à 21 milliards € le réseau de transports primaire envisagé et en précisant que celui-ci serait financé « de la même manière que le métropolitain au début du siècle dernier, c'est-à-dire au moyen d'une dotation en capital public versée par l'Etat, qui serait complétée par des emprunts sur cinquante ou soixante ans » . Il a également expliqué qu'un établissement public serait chargé spécifiquement des nouveaux investissements envisagés.

* 13 Discours du Président de la République du 29 avril 2009 à la Cité de l'architecture et du patrimoine

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