2. Les nématodes

Il existe de nombreuses espèces de nématodes parasitant les racines et les feuilles de bananier.

Ils se nourrissent des racines et des souches provoquant des nécroses qui réduisent la nutrition hydrique et minérale de la plante, et provoquent l'intervention d'un champignon parasite qui amplifie ces dégâts.

La lutte contre ces bioagresseurs était essentiellement chimique. Elle le demeure, mais dans des proportions qui ont considérablement régressées (En 1997, on employait aux Antilles 950 tonnes d'insecticides dans ce but, en 2008 80 tonnes, soit une réduction de plus de 90 % de matière active employée).

En substitution à cette pression de traitement, la profession a fait évoluer ces pratiques culturales :

- mise en jachère (avec ou sans rotation de culture 74 ( * ) ) ;

- replantation avec des vitroplants sains.

3. Les « thrips »

La lutte contre ces insectes qui marbrent les fruits et les rendent impropres à la vente repose :

- sur l'utilisation des plantes de services qui favorisent l'apparition de prédateurs de ces insectes ;

- sur le gainage des régimes avec traitement par un produit d'origine biologique.

La mise au point de ces méthodes se heurte à un problème : il est très difficile d'anticiper l'apparition des insectes.

4. Les herbes adventices

Depuis l'interdiction du paraquat, le glyphosate qui est un herbicide systémique lui a été substitué dans les premières années de croissance du bananier.

Il serait souhaitable, en fonction des conditions climatiques antillaises (la forte pluviométrie entraîne un ruissellement qui diminue l'efficacité des épandages d'herbicides) que, tout en épandant la même quantité totale de pesticides prévue par la réglementation, celle-ci puisse faire l'objet de 4 épandages annuels au lieu de trois.

Parallèlement, la profession mène avec le CIRAD des recherches sur l'efficacité de couvertures par paillage et sur la plantation d'herbes de service qui n'entrent pas en concurrence avec les bananiers.

5. La cercosporiose jaune

C'est un champignon qui nécrose le feuillage de la plante et aboutit à la destruction totale des feuilles avant la récolte du régime, ce qui aboutit à une maturation précoce des fruits qui ne sont pas commercialisables.

En dehors d'un effeuillage régulier (qui n'est possible que dans les soles bananières à faible coût de main d'oeuvre), l'éradication de cette moisissure ne peut se faire qu'à l'aide de pesticides.

C'est pourquoi le CIRAD a mis au point une stratégie raisonnée de lutte qui repose sur des méthodes d'avertissement (constat in situ , prévisions climatiques) qui a le double mérite de limiter les épandages et de réduire les risques d'apparition de biorésistance que l'on a constaté en Amérique Latine.

Le traitement qui est opéré une dizaine de fois par an consiste en un épandage d'huile (paraffinique), à laquelle est adjoint, trois ou quatre fois par an, un fongicide systémique (aux Antilles française, le triazole).

Le problème est que cet épandage doit s'effectuer sur le haut de la plante.

Actuellement, l'épandage aérien (par avion ou hélicoptère) est employé et ne peut l'être qu'à plus de 50 mètres des habitations et des cours d'eaux.

Le CEMAGREF a rationalisé ces méthodes d'épandage aérien mais celles-ci sont menacées d'interdiction.

L'article 28 du projet de loi sur le « Grenelle de l'environnement » établit, en l'état de sa discussion entre les chambres du Parlement, qu'un des objectifs à atteindre est « d'interdire l'épandage aérien, sauf dérogation ».

Le CEMAGREF mène actuellement des recherches sur des procédés mécaniques terrestres permettant d'épandre le produit par le haut.

En l'attente de la mise au point de ce procédé, la seule alternative de la profession, serait, si l'épandage aérien est interdit, d'utiliser des canons à eau beaucoup moins précis.

Avec le résultat que l'on devrait doubler les quantités de fongicides épandus.

* 74 La rotation de culture avec la canne à sucre qui est très efficace ne peut être mise en oeuvre que sur des parcelles assez étendues pour être mécanisées.

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