B. LES ÉLEVAGES AQUACOLES

La pérennité des élevages antillais de crevettes d'eau douce (le ouassou) est menacée par l'introduction des nouvelles limites de résidus introduites en septembre 2008 (20 ug/kg de produits frais au lieu de 50 ug précédemment). Vos rapporteurs pensent que cette question doit être réétudiée par l'Agence Européenne de Sécurité des aliments (AESA) (cf. proposition X).

A la suite de prélèvements effectués par les services vétérinaires, plusieurs élevages ont été fermés dans chacune des îles (sans que l'on ait prévu des mesures de fermetures provisoires, ce qui contraint les éleveurs à mettre en oeuvre un protocole de réouverture très lourd).

Dans ses actions 32 à 34, le « plan chlordécone » se borne à établir qu'il est nécessaire d'assurer la conformité de la production piscicole et d'identifier les sites les plus pollués pour une réinstallation des exploitations aquacoles et proposer, le cas échéant, des reconversions aux pisciculteurs.

En quelque sorte, le service minimum.

D'autant plus minimum que les élevages contaminés se situent généralement en aval des zones bananières où la chlordécone a été épandue et sont, par destination, condamnés à supporter les conséquences des ruissellements qui en découlent.

Dans la mesure où ces élevages sont porteurs d'une symbolique forte pour les Antillais, il paraît souhaitable de les maintenir.

A défaut, l'écloserie marine de larves qui n'est pas polluée serait menacée et les importations en provenance d'Asie de crevettes d'eau douce, dont les conditions sanitaires d'élevage ne correspondant pas aux normes européennes 75 ( * ) (recours aux antibiotiques), se développeraient.

Il semble donc urgent de mettre en place un programme de recherche permettant :

- d'étudier les effets du jeûne des animaux sur les concentrations de chlordécone ;

- d'analyser la contamination différentielle entre les têtes et les queues qui pourraient être commercialisées (actuellement l'ensemble des animaux sont broyés en vue des analyses) ;

- et, surtout, de procéder à des expérimentations d'élevage sans contact avec les sols (élevage en cage, isolation du fond des bassins) qui sont le vecteur privilégié de la contamination. Vos rapporteurs demandent que les mesures d'indemnisation prévues dans le « plan chlordécone » pour les agriculteurs, puissent être étendues au milieu de la pêche et aux exploitants de fermes aquacoles.

* 75 Mais ces normes sont-elles contrôlées ?

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