2. Comment aider les Israéliens à comprendre l'intérêt d'un Etat palestinien viable ?

Le paradoxe est qu'Israël est politiquement trop faible pour faire la paix et militairement trop fort pour en avoir besoin. En outre, son armée et son Gouvernement ont bénéficié, jusqu'à présent, d'un soutien sans faille des Etats-Unis.

Certes, la sécurité d'Israël n'est pas qu'un alibi et tout projet de paix devra être en mesure d'apporter des réponses sérieuses à cette légitime préoccupation. Néanmoins, l'insécurité actuelle doit être relativisée et appréhendée à sa juste mesure. Le fait est que la population d'Israël jouit aujourd'hui d'un niveau de sécurité très élevé et, d'un niveau de vie enviable, alors que les populations de Gaza et celles de Cisjordanie connaissent à la fois la misère et l'insécurité du fait de l'occupation militaire et de la colonisation. Le blocus de Gaza dure depuis trois ans et les check points sont toujours en place, même si leur nombre a été récemment réduit.

Les dirigeants palestiniens ne semblent pas prêts de leur côté à se réconcilier. Le fossé de haine entre eux est grand et il semble difficile qu'ils puissent s'entendre sur un programme de négociations, en particulier sur la question de la reconnaissance préalable d'Israël.

Dans ces conditions, la réconciliation interpalestinienne relèverait du miracle et il faudra plus que la bonne volonté des autorités égyptiennes pour y parvenir.

Les puissances occidentales ont dans cette situation une part importante de responsabilité. Elles ont poussé à des élections libres, ont participé à leur organisation, ont reconnu leur validité, et, les résultats proclamés, ont refusé de reconnaître le Gouvernement sorti des urnes. Sous la pression d'Israël, elles continuent de refuser de dialoguer avec le Hamas. Cette attitude, dont on peut comprendre les motivations, n'en constitue pas moins une erreur qu'il importe de corriger.

Une chose est certaine, Israéliens et Palestiniens ne feront pas la paix seuls, sans un arbitre capable de rétablir un minimum d'équilibre entre les parties. Pour des raisons évidentes, seuls les Etats-Unis sont capables de relever ce défi. L'Union européenne peut les y aider si elle sort de son rôle de banquier de l'autorité palestinienne et indirectement d'Israël qu'elle libère du poids financier de ses obligations de puissance occupante.

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