4. La neurobiologie et les neurosciences

Compte tenu du rôle fondamental joué par le système nerveux central dans l'homéostasie énergétique, la neurobiologie et les neurosciences sont deux disciplines fondamentales pour mieux appréhender les comportements alimentaires.

L'utilisation de l'imagerie est par exemple une aide précieuse pour mieux comprendre les mécanismes physiologiques liés à la prise alimentaire.

Elle a mis en évidence les réactions du cerveau (stimulation du cortex) en cas de perte de poids et la redondance des circuits visant à réagir contre une sensation de faim. Ainsi, la seule présentation d'images de nourriture entraîne une sécrétion par le cerveau de la dopamine qui active les centres de récompense et augmente la volonté de manger.

5. La biologie intégrée

L'examen des mécanismes intervenant dans l'homéostasie énergétique a souligné l'importance des interactions entre le système nerveux central et les organes périphériques. La biologie intégrée cherche à mieux appréhender ces relations afin de développer des thérapies ciblées sur une structure ou un groupe de neurones.

Les effets physiologiques de la chirurgie bariatrique illustrent l'intérêt de la biologie intégrée.

Comme il a été rappelé précédemment, la chirurgie bariatrique a deux effets majeurs et pratiquement « instantanés »: d'une part, elle modifie profondément le comportement alimentaire en freinant l'appétit ; d'autre part, elle entraîne une baisse durable de la glycémie, faisant disparaître le diabète dans près de trois quarts des cas.

Dans cet exemple concret, une opération chirurgicale sur l'intestin en modifiant le dialogue intestin-cerveau (par voie nerveuse ou hormonale) conduit à une modification du comportement et du métabolisme du glucose.  L'avancée des connaissances sur les mécanismes physiologiques induits par la chirurgie bariatrique, c'est-à-dire des différents signaux résultants de cette opération ainsi que des cibles au niveau du cerveau de ces signaux est une piste prometteuse à long terme pour le développement d'une thérapie permettant d'éviter cet acte très invasif tout en obtenant les mêmes résultats.

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A l'issue de cette présentation succincte des « nouveaux » outils technologiques à la disposition de la recherche sur l'obésité, votre rapporteur souhaiterait insister sur l'approche de plus en plus interdisciplinaire des recherches engagées.

En effet, la recherche scientifique est confrontée à des problèmes complexes qu'il est difficile de résoudre efficacement dans un cadre strictement disciplinaire. Les déterminants d'une solution potentielle impliquent la collaboration entre différentes professions et l'intégration de compétences disciplinaires variées.

Ainsi, les déterminants de l'obésité sont nombreux, touchant des disciplines aussi variées que la biologie cellulaire, la sociologie, l'économie ou encore les neurosciences.

Par ailleurs, le développement des technologies de la communication et les importantes avancées technologiques à l'origine de la naissance des sciences « omiques » ont entraîné une technicisation accrue de nombreuses disciplines et l'apparition de nouveaux champs de recherche mêlant plusieurs disciplines.

Par exemple, les recherches étudiant les liens entre nutrition et obésité intègrent des données de multiples sources (phénotypiques, génétiques, transcriptomiques, métaboliques) et exigent la création d'équipes interdisciplinaires regroupant des biologistes, des bioinformaticiens et des médecins.

La bioinformatique revêt désormais une importance fondamentale pour analyser les données récoltées grâces aux « omiques » et le développement de stratégies de recherche pour traiter des données « omiques » d'origines multiples constitue un enjeu majeur pour le maintien de la compétitivité de la recherche française.

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