Audition de M. Martin HIRSCH Président de l'Agence du service civique, le 12 octobre 2010

M. Martin Hirsch a indiqué en introduction qu'il mettait à la disposition des rapporteurs la contribution de l'Amiral Béreau, qui a été chargé par l'agence d'une analyse sur les relations entre les réserves et le service civil.

M. Martin Hirsch a ensuite indiqué que l'Agence réfléchissait sur la contribution possible du service civique à la protection des personnes et au rétablissement de la vie courante dans les situations de l'après-crise, lorsque les secours ne sont plus présents et les services des collectivités souvent dépassés.

Il a précisé que lors de la tempête Klaus, une demande avait été faite auprès du ministère de l'agriculture afin que des volontaires soient envoyés sur les lieux. Il a regretté qu'on ait considéré que la présence des volontaires était trop dangereuse lors du déblaiement des arbres.

Il a indiqué qu'actuellement, dans le cadre du service civique, un certain nombre de jeunes de 16 à 25 ans étaient potentiellement mobilisables à tout moment. Il a cité l'exemple de 35 volontaires sélectionnés parmi les charpentiers, maçons, électriciens, envoyés en Haïti, après les premiers secours, pour la reconstruction et la rénovation d'un village à quelques heures de Port au Prince.

Pour M. Martin Hirsch deux points sont à souligner.

Premier point : la réquisition pendant le service civique qui représente un vivier mobilisable à tout moment. Cette année 10 000 jeunes, l'année prochaine, 15 000, forment potentiellement une réserve opérationnelle, répartie dans les associations, les collectivités locales. A son sens, il serait facile d'insérer, lors de la signature de leur engagement, une mesure de réquisition en cas d'urgence, dans les structures telles que la Croix Rouge ou des associations agréées par l'Agence de service civique, qui permettrait de les mobiliser dans le cadre de leur engagement. Le contrat serait maintenu, mais la mission principale momentanément interrompue, pour permettre une mobilisation sur une mission d'urgence. Il en donne pour exemple l'aide aux populations suite aux inondations dans le Var assurée par Unis-Cité avec 40 à 50 jeunes mobilisés spontanément l'été dernier.

Deuxième point : la réquisition post service civique. A ce jour, il n'y a pas assez de recul, d'autant qu'à l'issue de leur service civique, les jeunes se retrouveront salariés avec les contraintes inhérentes à leur statut. Mais on peut imaginer que ces jeunes garderont en eux le souvenir de cette expérience et seront plus que d'autres enclins à s'engager dans les réserves militaires ou civil.es

Martin Hirsch a indiqué que la grande majorité des jeunes s'engagent dans le secteur social, l'aide à la personne, la lutte contre l'isolement, l'accompagnement. Leurs souhaits se situent en premier lieu dans l'humanitaire international puis dans le social et dans l'environnemental.

Martin Hirsch a fait valoir que le service civique mis en place se développait de façon satisfaisante. Une information systématique va être mise en place dans quelques semaines au travers d'un film publicitaire diffusé lors de la Journée Défense et Citoyenneté. Par ailleurs, l'Agence du service civique a lancé une campagne sur les radios jeunes, telles que Fun radio et Skyrock, qui rencontre un vif succès et a apporté de nombreuses connexions sur son site internet.

Les aspects « formation » étant souvent mis en avant comme une barrière aux bonnes volontés, Martin Hirsch a estimé que tout jeune candidat au service civique devrait se voir offrir la possibilité de se former à la Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1). Il a précisé que pour ce faire, ses services s'étaient rapprochés des sapeurs-pompiers pour obtenir une tarification préférentielle pour l'attribution de ce diplôme.

En outre, il a estimé que dans le cadre d'une mobilisation des jeunes volontaires en cas d'événement majeur, la formation des professionnels encadrant les jeunes volontaires était plus importante que la formation des jeunes par elle-même.

Concernant la question de « l'après-service civique » et du suivi des volontaires, Martin Hirsch a indiqué que l'Agence était en négociation avec la société Orange pour l'obtention de lignes téléphoniques avec SMS illimités pour les jeunes en fin de service civique, ce qui permettrait la constitution d'un répertoire régulièrement remis à jour et utilisable à tout moment.

Martin Hirsch a considéré, en conclusion, qu'à terme, si le Parlement avait à revisiter la loi sur ce sujet, il serait sans doute souhaitable de discuter la possibilité de rendre systématique le service civique en offrant la possibilité de l'effectuer, soit sur une durée d'un an (sous la forme actuelle), soit comptabilisé sous la forme d'un nombre d'heures ou de Weekend sur 10 ans.

Enfin, évoquant l'année européenne du volontariat en 2012, il a suggéré que soit prise en compte la dimension européenne et a estimé que le développement d'un volontariat européen serait un moyen utile de faire fonctionner une solidarité européenne en cas d'événement majeur dans un pays de l'union et de contribuer ainsi à créer une conscience européenne.

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