3. Le partenariat oriental de l'Union européenne : un cordon de protection pour les États baltes ?

Si la dimension septentrionale de l'Union européenne ne semble susciter qu'une adhésion mesurée de la part des États baltes, le partenariat oriental de l'Union, répond davantage aux aspirations de la Lettonie et de la Lituanie. Les autorités des deux États sont, en effet, enclines à renforcer leurs relations commerciales à l'Est de l'Europe tout en modérant l'influence russe dans la région. Cette volonté de participer à l'européanisation d'anciennes Républiques soviétiques participe de fait d'une volonté d'endiguer la puissance russe et renforcer, de la sorte, la sécurité du pays.

Lancé en mai 2009 et doté de 600 millions d'euros pour la période 2010-2013, le partenariat oriental de l'Union européenne concerne six pays : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine. Ce programme poursuit plusieurs objectifs, tant économiques que militaires. Accords de libre-échange, aide financière, renforcement de la sécurité énergétique et déplacements vers l'Union européenne sans visa font ainsi partie des priorités du partenariat. Cet approfondissement des relations avec ces pays passe également par la mise en oeuvre de coopérations visant à renforcer la stabilité et la sécurité des frontières orientales de l'Union européenne.

Une telle démarche rejoint les aspirations des États baltes et notamment celles de la Lituanie, au regard de la relation que Vilnius entretient avec la Biélorussie. Disposant d'une main d'oeuvre bien formée et dont les coûts sont inférieurs à ceux rencontrés en Lituanie, la Biélorussie est d'ores et déjà un partenaire commercial important pour les Lituaniens. Les exportations en direction de ce pays ont, à cet égard, augmenté de près de 48 % en 2010.

L'intérêt de Vilnius pour ce pays s'est renforcé avec la détérioration concomitante des liens entre Moscou et Minsk, suite à la révision de l'accord sur les prix de l'énergie et du transit en 2007. Les autorités lituaniennes ont vu en la Biélorussie un partenaire potentiel pour l'élaboration d'une politique d'approvisionnement énergétique contournant la Russie. Ce dialogue n'en est pas moins paradoxal puisque Vilnius accueille, depuis 2005, l'Université européenne des sciences humaines de Minsk en exil et a noué, à ce titre, de nombreux contacts avec les dissidents locaux. Cette ouverture en direction du gouvernement biélorusse a cependant été tempérée par la répression intervenue après les élections présidentielles du 9 décembre dernier.

Le soutien à l'Ukraine n'a, pour sa part, pas été remis en cause par l'élection de M. Viktor Iaonoukovitch et le rapprochement concomitant avec Moscou.

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