2. La défense : la priorité atlantique

La Lettonie et la Lituanie ont adhéré à l'OTAN le 29 mars 2004, considérant celle-ci comme la pierre angulaire de leur sécurité, notamment face au voisin russe. Le concept de défense collective, tel que défini par l'article 5 de la Charte de l'Alliance atlantique, est à leurs yeux essentiel. Vilnius et Riga considèrent l'OTAN comme leur seul moyen de défense face au voisin russe.

Le conflit entre la Géorgie et la Russie en août 2008 a renforcé une forme de sentiment d'insécurité, les gouvernements letton et lituanien insistant régulièrement auprès de l'OTAN pour la tenue de manoeuvres militaires d'envergure sur leurs territoires en vue de se préparer à un hypothétique conflit. Vilnius comme Riga sont, par ailleurs, favorables à la pérennisation de la mission de l'OTAN de police du ciel balte.

La contrepartie à ce besoin constant de réassurance consiste notamment en l'engagement important des troupes lettone (150 hommes) et lituanienne (260 hommes) en Afghanistan. Outre cet engagement militaire, la Lettonie et la Lituanie mettent à disposition leurs infrastructures portuaires et ferroviaires afin d'assurer le transfert de matériels vers l'Afghanistan, via la Russie et l'Ouzbékistan notamment.

L'engagement balte en faveur de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'Union européenne n'est à cet égard que complémentaire, tant, aux yeux des gouvernements, la priorité demeure la coopération au sein de l'Alliance atlantique. L'annonce d'un engagement lituanien au sein du groupement tactique de Weimar souligne néanmoins que Vilnius juge le projet européen pertinent. Avec douze hommes, la Lituanie participe d'ores et déjà a à un groupement tactique avec l'Autriche, la Hollande, la Finlande et l'Allemagne. Jusqu'en mai 2010, elle participait, aux côtés de la Lettonie, à un autre groupement qui réunissait également la Pologne, l'Allemagne et la Slovaquie. Par ailleurs, la Lituanie comme la Lettonie participent, fut-ce de façon symbolique - un officier par pays -, à l'opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie au large de la corne de l'Afrique.

Au plan régional, il convient de signaler un rapprochement entre pays baltes et nordiques, la Lituanie envisageant de participer au bataillon Nordic , placé sous l'égide de l'Union européenne, qui réunit 2 200 hommes provenant d'Estonie, de Finlande, d'Irlande, de Norvège et de Suède, à l'horizon 2014. Cette coopération en matière de sécurité contraste avec l'atonie dans laquelle est plongée le projet de dimension septentrionale de l'Union européenne.

Riga comme Vilnius demeurent néanmoins hostiles à toute duplication entre les structures de l'Union européenne et de l'OTAN. A ce titre, elles s'appuient sur les facilités de l'OTAN plutôt que sur l'Agence européenne de défense pour l'acquisition d'équipements de défense. Une approche interbalte est d'ailleurs mise en avant dans ce domaine, bien que la complémentarité entre les trois États ne soit pas encore totalement à l'ordre du jour. Ainsi, alors que la base de iauliai en Lituanie accueille depuis 2004 les détachements de l'OTAN assurant la police de l'air, Riga, comme Tallin d'ailleurs, poursuivent des projets de développement de plates-formes similaires.

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