D. QUATRIÈME AXE : L'ENJEU DE LA CONSTRUCTION DES FILIÈRES ET DES ÉCOSYSTÈMES INDUSTRIELS LOCAUX

La mission a également mis l'accent sur la nécessité d'une politique des filières.

La France ne vit plus dans l'économie des années 50 lorsque la Régie Renault fabriquait elle-même 80 % du véhicule livré au concessionnaire 120 ( * ) : toute entreprise industrielle vit dans un écosystème au sein duquel les liens avec les fournisseurs et les donneurs d'ordre peuvent seuls garantir d'une part la qualité des productions et d'autre part la spécialisation de chaque entreprise dans ce qu'elle sait le mieux faire.

Une filière bien organisée permet de consolider l'emploi local et de stabiliser l'activité : elle constitue donc un enjeu majeur pour les territoires.

C'est pourquoi le rôle des collectivités territoriales est essentiel : la mission a constaté l'importance du rôle de catalyseur que peut jouer la collectivité dans l'établissement d'une dynamique de filière au niveau local.

E. CINQUIÈME AXE : L'UNION EUROPÉENNE, NOUVEL ACTEUR DE LA POLITIQUE INDUSTRIELLE

La mission est convaincue qu'aucune politique industrielle ne peut aujourd'hui être menée sans une prise en compte de l'échelon européen.

L'Union européenne intervient par ses directives et règlements, dans le domaine de l'environnement comme dans celui de la concurrence et des aides d'État, mais aussi par ses politiques propres en matière de soutien aux territoires (fonds structurels, politique agricole commune). La Commission devient ainsi un acteur majeur de toute politique industrielle.

Cette intervention de l'Union, conformément au principe de subsidiarité, s'inscrit dans la répartition des rôles entre les différents niveaux et leur coopération dans la prise de décision comme dans la mise en oeuvre des politiques : l'Union peut s'appuyer sur les États et sur les territoires, sur les enjeux d'importance européenne d'une part, sur les enjeux locaux transfrontaliers d'autre part.

La France se doit donc de mieux prendre en compte l'échelon européen par une présence plus forte auprès des institutions de Bruxelles et de Strasbourg. La nécessité d'une politique de change a été fréquemment posée devant la mission par des entrepreneurs qui doivent faire face au handicap d'un euro fort. L'ambition européenne doit également passer par une harmonisation des régimes fiscaux au sein de l'Union.


* 120 Exemple cité par Daniel Cohen, Trois leçons sur la société post-industrielle , Seuil, 2006.

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