C. LA PERTE D'ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS INDUSTRIELS ET LE PROBLÈME DE LA TRANSMISSION D'ENTREPRISES

1. L'attractivité insuffisante des métiers industriels

Le manque d'attractivité des métiers industriels pèse sur la capacité d'innovation française : les élites formées en France tendent à aller chercher à l'étranger ou dans le secteur des services, notamment financiers, des salaires plus élevés, tandis que l'enseignement technique est trop souvent considéré comme un enseignement de seconde zone. Par ailleurs, certaines formations, pourtant prisées des entreprises, sont amenées à disparaître, faute de candidats.

La mission souligne le danger qu'il y aurait à laisser une telle situation perdurer. En effet, de nombreux chefs d'entreprise ont fait savoir que la qualification des personnels contribuait à l'attractivité de la France et à la création d'activités industrielles en France.

Il conviendrait par ailleurs d'engager une réflexion sur l'amélioration des conditions de travail, nécessaire dans certains secteurs de l'industrie, de manière à renforcer l'attractivité des métiers concernés et des rémunérations.

La mission a constaté lors de son déplacement en Allemagne que le système d'éducation en alternance qui prévaut dans ce pays permet à la fois d'améliorer la qualification et de faire connaître le monde de l'industrie aux jeunes, de sorte que le niveau du salaire à l'embauche n'est plus le seul critère de choix d'une carrière.

2. Le problème de la transmission des entreprises

Cette question a été fréquemment évoquée devant la mission. Trop souvent, malgré les dispositions prises dans des lois récentes 25 ( * ) , des entreprises doivent fermer parce qu'elles n'ont pas trouvé de repreneur au départ de leur dirigeant. Or les entreprises transmises sont plus solides que les entreprises nouvellement créées : d'après l'Insee, une entreprise transmise sur deux est toujours active sept ans après, et seulement une sur trois dans le cas d'une création. La transmission d'entreprise assure ainsi la pérennité du tissu productif et le maintien de l'emploi local.

Ce problème est d'autant plus préoccupant que 40 % environ des entrepreneurs avaient 50 ans ou plus en 2005. Il touche plus particulièrement certaines régions ou certains secteurs : par exemple, dans l'industrie automobile, en Moselle, 57,1 % des chefs d'entreprise ont cinquante ans ou plus. C'est toutefois dans les petites entreprises, dont les dirigeants ne sont pas salariés, que la reprise est la plus difficile.


* 25 Loi n° 2003-721 du 1 er août 2003 pour l'initiative économique, loi n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises.

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