II. CONTINUITÉS ET INFLEXIONS EN POLITIQUE ÉTRANGÈRE

A. UNE CONSOLIDATION DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LULA

La délégation a consacré plusieurs de ses entretiens à Brasilia, notamment au ministère des affaires étrangères et à la Présidence de la République, aux questions de politique internationale.

La politique étrangère du Brésil a pris une nouvelle dimension sous la présidence Lula. L'intégration régionale en reste un axe fondamental. Mais Lula s'est surtout fortement investi dans la construction d'une véritable stature internationale pour son pays, à travers la multiplication des contacts et des partenariats avec les pays du Sud et un rôle actif dans le G20. L'accession au statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies constitue plus que jamais un objectif majeur de la diplomatie brésilienne.

Devant la délégation, M. Guilherme Patriota, conseiller diplomatique adjoint à la Présidence de la République, a estimé que la politique étrangère brésilienne entrait désormais dans une « période de consolidation », après huit années extrêmement actives au plan international . On peut en déduire que la nouvelle présidente s'inscrira dans les lignes directrices établies par son prédécesseur, ce qui ne signifie pas qu'elle renoncera à imprimer sa marque.

Dilma Rousseff accorde clairement la priorité aux questions économiques , à la résorption de la pauvreté et à la poursuite d'un développement équilibré.

Ce développement sera plus que jamais l'un des principaux vecteurs de l'affirmation croissante du Brésil au plan international, tout comme un déterminant important de sa politique étrangère .

Dès ses premières semaines de présidence, Dilma Rousseff a en effet mis les questions économiques au premier plan des discussions avec les grands partenaires du Brésil que sont les Etats-Unis ou la Chine, qu'il s'agisse des parités monétaires, car les sous-évaluations du dollar et du yuan pénalisent les exportations brésiliennes, ou de l'accès des produits brésiliens au marché nord-américain.

Sur un autre registre, M. Guilherme Patriota a également précisé à la délégation que les questions énergétiques joueraient un rôle croissant dans les relations extérieures du Brésil. Celui-ci souhaite nouer des partenariats internationaux pour financer les investissements indispensables à l'exploitation des gisements pétroliers off-shore , situés à plus de 2 000 mètres de profondeur.

Outre ces préoccupations économiques marquées, Dilma Rousseff a également souhaité donner un relief particulier au thème des droits de l'homme , auquel elle est particulièrement attachée du fait de son expérience personnelle, puisqu'elle a été arrêtée et torturée durant la période de la dictature.

Il s'agit là sans doute d'une inflexion importante, par rapport à son prédécesseur, moins engagé sur cette question au nom du principe de non-ingérence. La première illustration en a été donnée fin mars 2011, au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, lorsque le Brésil a voté en faveur de la nomination d'un rapporteur spécial sur l'Iran, alors qu'il s'était jusqu'alors montré beaucoup plus conciliant avec Téhéran.

Au-delà de ces premières observations sur les débuts mois de la nouvelle présidence, la politique étrangère du Brésil devrait témoigner d'une grande continuité, en s'appuyant sur les acquis de la présidence Lula.

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