C. LES OUTILS DE FINANCEMENT

1. La preuve du concept : l'importance des business angels

France Angels est une association créée en 2001, qui a pour objet la promotion de l'investissement par les Business Angels .

Elle rassemble aujourd'hui 70 réseaux actifs en France. Ses principaux objectifs sont de sensibiliser l'opinion, de rendre accessible toute information concernant les Business Angels et de développer et fédérer les réseaux.

La France manque en effet de financeurs privés pour l'amorçage, pour franchir le premier pas, et c'est là que se situent les business angels.

Il est nécessaire de leur faire davantage confiance. C'est notamment le cas pour OSEO car, faut-il le rappeler, ils investissent leur propre argent dans les entreprises.

Il est souhaitable que le système français se rapproche du système anglais : pour 1 euro investi par un business angel , 2 euros sont investis par la puissance publique , sans avoir à passer par N vérifications qui aboutissent généralement au fait que la puissance publique donne son accord beaucoup trop tard.

2. Le passage à l'échelle industrielle : la traversée réussie de la « Vallée de la mort »
a. La Vallée de la Mort

Le graphique qualitatif suivant illustre, par « La vallée de la mort », le manque de concrétisation des projets de recherche, qui a été évoqué plusieurs fois lors d'autres auditions. Il incite à mettre en oeuvre l'idée d'un crédit impôt innovation et à réfléchir à des outils permettre de renforcer le capital risque en France pour « faire le pont » entre la phase préindustrielle et le lancement du produit.

En effet, le processus qui permet de passer de la recherche à l'innovation peut-être décomposé en différents niveaux de maturation technologique.

L'innovation requiert la mise en oeuvre de compétences pluridisciplinaires en amont, au niveau de la recherche fondamentale. Ces compétences, qui n'ont que très peu de chances d'être présentes au sein de chacune des TPE et des PME, peuvent être trouvées auprès des unités de la recherche publique, par exemple auprès de structures comme les instituts Carnot. L'accès à ces compétences est d'ailleurs encouragé par la prise en compte de l'augmentation des dépenses possibles grâce au CIR, qui est un outil efficace pour la recherche.

Les Instituts Carnot proposent notamment de faire en sorte que le partenariat avec les entreprises, et, notamment avec les PME, puisse se développer sur des activités assurant l'accompagnement jusqu'à la phase industrielle.

Or, les dispositifs de financements publics interviennent de façon importante sur le terrain de la recherche jusqu'au prototype, mais cessent d'être accessibles dès qu'il s'agit de poursuivre plus en aval, notamment sur les phases d'industrialisation.

Les concours bancaires classiques savent ensuite prendre le relais que lorsque tous les risques ont été levés et que la phase de commercialisation a débuté.

Entre les deux zones, il y a une « Vallée de la mort » : les soutiens financiers des pouvoirs publics ou les dispositifs incitatifs s'arrêtent en cours de route, sans aller jusqu'au stade où les entreprises, notamment les PME, peuvent faire appel à ces autres ressources.

Il y a donc un problème pour passer à « l'échelle supérieure » ; l'innovation reste souvent bloquée à la phase « prototype » ou « start-up » avant soit d'être bloquée faute de financement, soit délocalisée par le rachat de nos start-up par des grands groupes étrangers.

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