5. Un bilan néanmoins très lourd

Le bilan officiel des crues du mois de juin 2010 est de 23 victimes et de 2 disparus . Il vient au quatrième rang des événements meurtriers qui ont touché la France depuis 1987 , derrière Xynthia en 2010 (53 morts), les inondations de Vaison-la-Romaine (41 morts) en 1992 et de l'Aude en 1999 (36 morts).

Le CETE Méditerranée a réalisé une analyse du profil des victimes et des situations de danger ayant conduit aux décès de juin 2010 9 ( * ) , qui permet de rectifier quelque peu les impressions premières.

Selon la répartition géographique, il apparaît que si 7 communes ont recensé des accidents mortels liés aux inondations, Draguignan et Trans-en-Provence comptent à elles seules 13 des 23 victimes. De fait, deux secteurs peuvent être distingués : l'amont de la Nartuby, où le phénomène rapide et torrentiel a causé la mort de 18 personnes, et l'aval (Roquebrune-sur-Argens et Fréjus) où la vallée est large et la crue plus lente, ont permis de limiter les victimes à 7. À noter que 14 des 23 victimes étaient âgées de plus de 60 ans.

On notera enfin que 20 % des décès sont intervenus pendant un déplacement motorisé , le danger ayant été manifestement sous-évalué par les victimes. Si ce chiffre peut apparaître relativement faible au regard du nombre de véhicules endommagés, c'est selon le CETE grâce à l' intervention massive et rapide des hélicoptères . Nombreuses ont également été les victimes piégées à leur domicile ou dans un parking, ce qui n'est d'abord pas clairement apparu.

Le bilan indique également :

• un millier de familles ayant dû quitter leur logement dont 193 (473 personnes) ont été relogées définitivement, étant dans l'incapacité de réintégrer leur logement ;

• 35 700 sinistrés (615 millions d'euros à la charge des assureurs) ;

• 2 000 entreprises sinistrées , représentant 5 000 salariés (600 d'entre elles étaient encore en arrêt au mois de mars 2011, soit 9 mois après la catastrophe), dont 1 125 dans la communauté d'agglomération de Draguignan ;

• les exploitations agricoles mises à mal, certaines, comme à Taradeau, voyant même leurs terres partiellement emportées ainsi que l' hôtellerie de plein air (8 000 touristes/jour accueillis en saison dans la région).

Au total, 59 communes bénéficieront d'un arrêté de classement en catastrophe naturelle . On dénombrera environ 1,2 milliard d'euros de dégâts (assurables ou non), dont certains, considérables, sont encore visibles, ainsi que la mission a pu le constater lors de son déplacement. À titre d'exemple, on citera l'effondrement, en raison de la violence de la crue de la Nartuby, de la route reliant le village de Châteaudouble à son hameau de Rebouillon, qui oblige désormais ses habitants et ceux du nord du département à un détour de plusieurs kilomètres.


* 9 Crues du Var : analyse des situations de danger - CETE Méditerranée - Février 2012.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page