CONCLUSION

Au terme de son travail, votre mission est convaincue que la recherche en partenariat est un élément fondamental et non pas accessoire de la politique française d'aide au développement: elle souhaite donc conforter la place des opérateurs dédiés à cette recherche et leur propose de s'allier aux autres établissements de recherche et universités tournés vers le Sud pour constituer une sixième alliance de recherche, consacrée aux partenariats avec le Sud et transversale aux cinq alliances thématiques de recherche. Leur connexion à l'opérateur-pivot que constitue l'Agence française de développement sera la garantie d'une meilleure adéquation des recherches menées aux besoins du terrain. Votre mission juge aussi nécessaire de doter l'Agence nationale de la recherche des moyens de financer cette recherche, y compris de financer directement les équipes du Sud qui y participent. Sur le fondement de cette architecture clarifiée, c'est l'ensemble de l'action publique de la France qui doit être mise en cohérence pour faciliter les partenariats de recherche au Sud.

Avec ses partenaires du Sud, la France doit assainir ses relations en s'inspirant des bonnes pratiques que votre mission a pu analyser sur le terrain: définition conjointe des objets de recherche pour répondre véritablement aux besoins du Sud, accompagnement dans l'ingénierie des projets en partenariat, mise en oeuvre du projet de recherche dans un respect réciproque, évaluation du projet en commun par les deux partenaires. Ce n'est qu'en se conformant à ces exigences que la recherche en partenariat pourra avoir un effet d'entraînement sur le développement, c'est-à-dire renforcer les capacités des pays du Sud, déboucher sur des décisions politiques éclairées et trouver une valorisation économique.

Sans doute est-il difficile pour la France d'établir de telles relations partenariales fondées sur la complémentarité. Sans doute doit-elle se surveiller pour veiller à l'enrichissement mutuel des deux partenaires de recherche. C'est une démarche qui profitera cependant à chacune des parties : la recherche pour le développement se doit d'abord d'être une aide au développement du Sud. C'est par voie de conséquence et à plus long terme, qu'elle servira également l'influence française au Sud, comme elle installera en retour l'influence du Sud au Nord. En accompagnant les pays qui en ont le plus besoin, la France se projette avec le Sud dans l'avenir et y construit son influence dans le temps long.

C'est finalement par la qualité de la relation qu'elle tisse dans la durée et sur le terrain avec chaque pays du Sud, que la France peut se démarquer, dans un contexte d'aide au développement très concurrentiel.

2015 s'annonce comme une année charnière : à cette échéance, il est prévu de finaliser les objectifs pour le développement durable ; Paris accueillera également la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques ; l'Union européenne pourrait enfin retenir la proposition de la Commission européenne de déclarer cette année 2015, année européenne du développement.

Dans cette perspective, la France doit assumer sa mission universelle et, à tous les échelons, promouvoir une conception vertueuse du développement grâce à des partenariats de recherche respectueux des acteurs et pays du Sud. Au plan national, la loi d'orientation et de programmation pour le développement qui sera débattue en 2014 offrira l'opportunité de fonder notre politique de développement sur une démarche réellement partenariale.

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