C. LE DÉBAT SUR LE PRIX DE L'ÉLECTRICITÉ

1. Des industriels davantage sollicités

Ces perspectives ont suscité en Allemagne un vif débat sur le prix de l'électricité. Jusqu'à présent, les industries avaient été relativement épargnées par la surcharge tarifaire destinée à financer le développement des énergies renouvelables, qui leur est appliquée de manière fortement dégressive. Certains secteurs industriels bénéficient en outre d'avantages complémentaires : taux réduit pour l'écotaxe sur l'électricité et pour le droit de concession ; réduction sur le tarif d'utilisation des réseaux ; compensation de la hausse du prix du courant. Au total, la réduction de la surcharge EEG et l'ensemble des avantages complémentaires représentent une économie pour l'industrie allemande estimée à plus de 10 milliards d'euros en 2012. Cette économie se répercute, mécaniquement, sur les consommateurs domestiques.

2. Des particuliers supportant l'essentiel des surcoûts

Pour ceux-ci, le prix de l'électricité était déjà fin 2010 l'un des plus élevés d'Europe, avec un niveau de 244 euros par MWh en moyenne, soit près de deux fois le prix moyen français. Ce prix pourrait encore augmenter de 70 % d'ici 2025, au risque d'une diffusion de la précarité énergétique. Un sondage d'opinion réalisé fin 2012 montre que, si 83 % des Allemands estiment nécessaire la progression des énergies renouvelables, 53 % d'entre eux estiment que le prix de l'électricité est devenu le sujet auquel la politique énergétique doit accorder la priorité. L'inquiétude grandit également dans les milieux industriels, notamment chez les petites entreprises, qui ne bénéficient pas de tarifs dégressifs et d'exonération comme les grandes industries électro-intensives.

D. LES BÉNÉFICES ÉCONOMIQUES ATTENDUS

Toutefois, les coûts du tournant énergétique allemand doivent être mis en balance avec ses bénéfices économiques attendus.

1. Le développement de filières industrielles innovantes

Le premier aspect est le développement de filières industrielles innovantes et potentiellement exportatrices dans les secteurs des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique, du stockage de l'électricité, et des centrales thermiques évoluées.

2. Des créations d'emplois massives

Le second aspect est la création d'emplois. Dans le seul secteur des énergies renouvelables, qui comptait 380 000 emplois en 2011, le nombre d'emplois directs pourrait passer à 600 000 en 2020 et 640 000 en 2030, selon le scénario le plus optimiste publié par le ministère de l'environnement.

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