E. RENFORCER LA COOPÉRATION INTERNATIONALE

1. La coopération avec l'OTAN et les forces américaines

206. En 2009, un quartier général des forces spéciales de l'OTAN a été mis en place à Mons. En 2011, l'Amiral William H. Mc Raven, à la tête de l'United States Special Operations Command (USSOCOM), a lancé le concept de « réseau mondial des forces spéciales » afin d'adapter les forces spéciales américaines, mais aussi celles des pays alliés au contexte actuel.

207. L'opération SERVAL et la TF SABRE ont bénéficié de la part des forces américaines d'un appui technique concernant le renseignement d'origine spatiale et aérienne sans précédent . Cet appui témoigne, dans les faits et par l'action, de la crédibilité acquise par les forces spéciales françaises auprès de leurs homologues américaines.

208. Cette coopération a permis d'accroître de façon significative l'efficacité de nos forces. Néanmoins, cette coopération reste ponctuelle et contingente.

209. Il faut se poser, de part et d'autre de l'Atlantique, la question d'une pérennisation de cette coopération. Est-il souhaitable que la France rejoigne l'accord dit des « five eyes » qui prévoit un partage du renseignement entre les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ? Il s'agit peut-être d'un débat dépassé, compte tenu du niveau atteint par le partenariat franco-américain depuis notre engagement au Sahel.

2. La coopération entre les nations européennes

210. En Europe, le pays avec lequel la coopération en matière de forces spéciales semble la plus naturelle est bien entendu le Royaume-Uni. Il serait très surprenant que la constitution sur des bases solides du CJEF ( Combined Joint Expeditionnary Force ) corps expéditionnaire de projection, prévu dans le cadre des accords de Lancaster House , ne débouche pas naturellement sur un rapprochement de nos forces spéciales.

211. De nombreux pays européens ont des régiments de forces spéciales d'excellente qualité . C'est le cas en particulier des Danois, des Norvégiens et des Néerlandais. De même les Belges, les Polonais et les Italiens. D'autres Etats disposent de moyens d'aéromobilité plus importants que les nôtres, c'est le cas en particulier des Italiens et des Néerlandais. Britanniques et Italiens disposent par ailleurs de drones Reaper . D'autres nations sont en train d'en acquérir. On peut espérer que la coopération européenne en matière de drones MALE aboutisse un jour ou l'autre. Pour ce qui nous concerne, nous avons, nous Français, une expérience et un savoir-faire à offrir en partage à nos alliés européens. Le temps est venu d'unir nos forces . Car dispersés, les efforts et les moyens européens ne valent pas grand-chose. Si les nations européennes veulent capitaliser et investir sur leur longue expérience, elles doivent rassembler ces moyens et imposer un niveau homogène de maîtrise dès le temps de paix.

212. Ce devrait être une priorité concrète et un projet pour la défense européenne, au moins en termes de mutualisation de moyens et de combinaison d'effecteurs . Il est intéressant de relever que les Pays-Bas viennent de décider de participer à la MINUSMA au Mali en envoyant quatre hélicoptères AH-64D Apache et 530 militaires dont 150 opérateurs des forces spéciales et des services de renseignement. A partir d'octobre, les Pays-Bas enverront trois hélicoptères CH-47 Chinook accompagnés d'autres éléments des forces spéciales. Le terrain pour une coopération européenne plus poussée existe donc et notre pays pourrait jouer un rôle fédérateur en matière de forces spéciales européennes.

3. La coopération avec les partenaires stratégiques

213. La France entretient des coopérations spécifiques en matière de forces spéciales en particulier avec la Jordanie et d'autres pays au Moyen-Orient. Elle a également une coopération de longue date avec le Brésil.

214. Ces coopérations sont très précieuses et doivent être entretenues au meilleur niveau.

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